FAIT DU JOUR Vincent Bouget : « Nous sommes les véritables opposants à Jean-Paul Fournier ! »
Tête de liste pour "Nîmes citoyenne à Gauche" avec Jo Menut et accrédité d'environ 7% d'intentions de vote dans les différents sondages, le Communiste Vincent Bouget compte sur les indécis pour redresser la barre. Entouré d'élus d’opposition, le candidat met en avant l'expérience et l'implication des siens sur le terrain.
Objectif Gard : À moins de deux semaines du scrutin, les différents sondages montrent que vous plafonnez à 7% d’intentions de vote. Comment expliquez-vous ce mauvais score ?
Vincent Bouget : Il y a encore beaucoup d’électeurs indécis, surtout à Gauche. On les rencontre tous les jours dans les rues de Nîmes. Moi, je crois que la campagne va se jouer dans les derniers jours. Notre ressenti du terrain est plutôt positif. Vous verrez... Le 15 mars, vous aurez une surprise !
« La sincérité et la loyauté paieront »
Pour un parti qui a dirigé la ville de Nîmes pendant des années, vos intentions de vote ne sont pas terribles…
Dans les sondages, notre liste Nîmes citoyenne à Gauche est toujours présentée comme étant la liste des communistes. Or, 60% de nos candidats ne sont pas communistes ! Nous avons avec nous le mouvement Génération.s. de Benoit Hamon, des socialistes ou encore, des insoumis.
Toujours selon les études d'opinion, le candidat écologiste, Daniel Richard, se dresse comme le principal adversaire du maire sortant, Jean-Paul Fournier. Comment l'expliquez-vous ?
Il incarne la préoccupation écologique. D'ailleurs, il y a des villes où les candidats écolos sont au-dessus de ce score. Vous verrez, d’ici une dizaine de jours, les électeurs connaîtront mieux leurs candidats et colistiers. Nous, nous sommes les véritables opposants à Jean-Paul Fournier. Gare de Manduel, augmentation des tarifs des transports, fermeture de Carrefour market… Nous sommes sur le terrain et nous avons conduits une opposition sérieuse. La sincérité et la loyauté paieront.
Ces élections municipales, c’est encore une fois l’échec de l’union de la Gauche. Quelle est votre part de responsabilité dans cet échec ? N'avez-vous pas fait preuve de trop d'entêtement en revendiquant la première place ?
D’abord, je regrette que certains partis (France insoumise, Parti socialiste…) se soient mis derrière Daniel Richard. Un candidat qui, dès le départ, s’est auto-proclamé tête de liste. J’étais prêt à me ranger derrière n’importe quel candidat qui faisait consensus. Un candidat digne de confiance, clairement identifié à Gauche. Or, personne n’a fait consensus… Une assemblée de 120 personnes s’est prononcée majoritairement pour ma candidature et celle de Jo Menut. Alors, on fera le bilan à la fin parce que tout le monde a sa part de responsabilité.
« Nous sommes engagés pour battre la Droite »
Avec Daniel Richard, l'union est-elle toujours impossible ? Au soir du premier tour, pourriez-vous fusionner ?
C’est une question à laquelle on répondra au premier tour. Je précise que nous sommes engagés pour battre la Droite, faire reculer l’extrême-Droite et porter un projet solidaire, démocratique et écologique. Un projet qui permet de faire de Nîmes et de son Agglo un pôle de résistance à la politique d’Emmanuel Macron.
Si vous précisez ce point, c’est que vous pensez à une potentielle alliance entre le candidat écologiste Daniel Richard et le président de Nîmes Métropole soutenu par En Marche, Yvan Lachaud ?
Je vous expose simplement notre cohérence politique.
Imaginions : vous êtes élu maire de Nîmes le 22 mars. Quelle serait votre manière d’exercer le pouvoir ?
De la collégialité et un travail d’équipe. Je ne crois pas que l’on peut décider de tout, tout seul. Je me crois accessible, simple et à l’écoute. On peut d’ailleurs imaginer de créer des permanences du maire.
Le problème de la collégialité, c’est qu’il peut y avoir des divergences d’opinion. Serez-vous capable de trancher ?
Les décisions se prennent en conseil municipal par un vote. Je suis secrétaire du Parti communiste du Gard depuis plusieurs années. Les décisions se prennent sans coup de menton. Moi, je ne crois pas à l’autoritarisme.
Présiderez-vous Nîmes Métropole en cas de victoire ?
Je suis aussi respectueux du vote dans les autres communes de l'Agglo. Il faut que l’on engage un nouveau rapport entre la ville centre et l’Agglo. Nous n’avons pas de vocation à concentrer les pouvoirs.
Gratuité des transports, musées et bibliothèques
Quelles seraient votre trois premières mesures si vous êtes élu maire ?
On mettra de suite en place les outils de participation citoyenne, comme les commissions extra-communales. La deuxième chose, c’est la nouvelle politique des transports avec le développement de la mobilité douce via un réseau de pistes cyclables et la baisse du prix du transport scolaire pour arriver à la gratuité dans deux ans. Troisième mesure : la gratuité des musées et des bibliothèques.
La gratuité, ça a un coût. Comment financez-vous vos promesses ? D’ailleurs, prenez-vous l’engagement de ne pas augmenter les impôts ?
Nous n’augmenterons pas les impôts qui pèsent sur les ménages. Comment financer ? Eh bien, on ne mettra pas d’argent sur les équipements qui ne servent à rien. Les musées, c’était gratuit avant. C’est de l’ordre du symbole.
Quand vous parlez d’équipement, on pense au Palais des congrès. Abandonnerez-vous le projet du maire-candidat Jean-Paul Fournier ?
Parler de budget à l’avance, c’est compliqué. L’Agglo est certainement au bord de la faillite. On risque de trouver une situation financière très dégradée. Le Palais des congrès, il est engagé. Il faut que l’on réévalue la pertinence des équipements comme l’auditorium qui pourrait accueillir des spectacles musicaux.
L'échec du « tout répressif »
La sécurité est une préoccupation des Nîmois. Que proposez-vous dans ce domaine ?
La sécurité doit d’abord être assurée par les services de l’État. Le président Emmanuel Macron n'a pas tenu ses promesses ! Le maire de Nîmes, Jean-Paul Fournier, proteste un peu tard. Il fallait taper du poing sur la table avant. Il faut redéployer la police municipale. Je crois à la police de proximité qui rassure, notamment dans les quartiers de Pissevin et Valdegour. La sécurité, c’est un ensemble, c’est aussi permettre aux jeunes qui sont dans la ville d’avoir des formations et des activités.
En parlant de prévention, proposez-vous comme votre rival Daniel Richard, le retour des médiateurs ?
On l’a proposé avant lui ! On a besoin de mettre des moyens importants pour soutenir les associations. Si le tout répressif fonctionnait, on ne serait pas dans cet échec aujourd'hui. On propose de créer une école municipale des sports, accessible financièrement, qui permettait aux jeunes de tester différentes activités.
N’y-a-t-il que le sport à proposer à ces jeunes ? Vous ressortez une vieille recette de la Gauche des années 90...
Je crois à la pratique sportive et artistique. C'est un élément d’émancipation et de bien-être. Sauf que ça a reculé. Après bien sûr, il peut y avoir du soutien à l’éducation nationale. Après, il ne faut pas faire croire que la ville peut se substituer aux engagements de l’État.
En matière d’écologique, que proposez-vous ?
L’écologie concerne tous les domaines. On a beaucoup travaillé sur la question des transports, on veut augmenter le nombre de kilomètres. On prévoit aussi de passer à 100 km de voies cyclables. Il faut un réseau cohérent permettant de sécuriser et de relier les pôles d’activité. On sortira du tout béton, sans tomber dans la course à l’échalote des arbres plantés. La mairie pourrait utiliser les énergies alternatives comme le photovoltaïque ou le biogaz pour son parc de véhicule. Il y a également un effort à faire sur la gestion des déchets.
C'est-à-dire ?
Aujourd'hui, 25 000 Nîmois ne peuvent pas trier leurs déchets. Nous mettrons en place des colonnes d’apport volontaire. On travaillera sur la réduction des déchets et du gaspillage.
Enfin, si vous n’êtes pas élu en mars, que ferez-vous ?
Je continuerai à exercer mon métier (professeur au lycée Philippe Lamour, ndlr) ainsi que le combat politique que ce soit dans la majorité ou l’opposition. Notre engagement va au-delà des enjeux électoraux. On l’a déjà prouvé.
Propos recueillis par Coralie Mollaret et Abdel Samari