Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 12.03.2022 - anthony-maurin - 5 min  - vu 1306 fois

FAIT DU SOIR "Je veux aller vite, je vise l'excellence"

OBWAN devant les arènes... (Photo Anthony Maurin).

OBWAN en concert aux arènes en 2019 (Photo Archives Anthony Maurin). • Anthony MAURIN

Anli est un prénom rare... Ayant choisi pour pseudo OBWAN, le jeune nîmois qui fait aussi partie du groupe VSO vient de signer chez deux labels de musique électro. Pour lui, une nouvelle aventure commence.

"Je suis un compositeur, un producteur. Mes créations feront que je n'aurai pas de limite. J'ai envie de vivre de la musique, de faire le tour du monde. S'il faut passer par Paris j'y passerai mais mon but c'est de terminer à Los Angeles !" OBWAN est comme ça, cash, il assume ses désirs, résume ses rêves.

La seule photo d'un OBWAN encore minot (Photo Anthony Maurin).

Né à Mayotte (où il aimerait créer un festival électro) le 6 juillet 1994, arrivé à Nîmes à l'âge de neuf ans pour s'installer avec sa famille à la ZUP, le jeune Anli n'était pas encore OBWAN. Issu d'une fratrie de dix bambins dont un seul est né en France, Anli va en primaire à Paul Marcelin au collège à Diderot et au Lycée Raimu. C'est d'ailleurs là que tout commence. "Au lycée grâce à une amie et à son prof, j'ai commencé la danse et je n'ai jamais arrêté ! Au lycée, il fallait que je fasse un stage que j'ai fait chez K-Prodz. C'est vraiment là que tout à commencé."

Chez K-Prodz bosse un des futurs membres du groupe de rap nîmois VSO qui lui demande d'intégrer le collectif naissant, un de ses petits frères le suit dans l'aventure. C'est là qu'OBWAN comprend que sa vie va changer. Mais pourquoi ce pseudo ? "Ça vient de loin ! On était un arabe, un noir et un chinois. Pour simplifier les choses et pour rigoler, on nous appelait A, B et C. J'étais B. Quand mes petites frères ont eux aussi fait un stage là-bas, ils étaient B2 puis B3... C'est drôle ! D'un autre côté, on m'appelait Vince parce que j'adorais le basketteur Vince Carter mais j'avais pensé à B1 (prononcer bioine), SamSam m'a proposé OBONE parce que j'aime Star Wars puis Rémi Paix, m'a dit d'enlever le ONE de mettre un W."

Une première partie de BigFlo et Oli et c'est parti !

Après le lycée, OBWAN tente la fac, plusieurs premières années. Une à Montpellier, "J'avais envie de bouger..." puis deux à Nîmes en Design. "À la base je dessine beaucoup mais je m'ennuyais et il fallait que je pense au futur. Avec VSO, nous n'avions plus de DJ et j'avais vu que les DJs faisaient kiffer les gens, j'aimais ça alors j'ai acheté ma première platine le 24 décembre 2015. Je me suis entraîné comme un fou pendant un gros mois puis j'ai dit au VSO que je pouvais assurer. Nous devions faire la première partie de BigFlo et Oui à Paloma, c'était la folie, compliqué, j'étais timide, c'était un monde que je ne connaissais pas."

L'ambiance aux arènes (Photo Archives Anthony Maurin). • Anthony MAURIN

Tout s'est enchainé. Comme toujours dans sa vie, la carrière d'Anli va vite, très vite. Avec VSO il gagne la Bourse des Jeunes Talents de Nîmes puis cartonne à Buzz Booster. Mais le VSO signe un contrat avec un label. "J'étais content mais ça m'a piqué, j'ai pris une gifle ! S'ils signaient, moi aussi il me fallait avancer. Je ne voulais pas être le petit DJ du village, je voulais être beatmaker, je vise l'excellence." Mais pour viser ces objectifs, OBWAN doit changer son fusil d'épaule. Il continue avec VSO, groupe de rap, mais veut prendre son propre chemin, une route qui lui ressemble, celle de l'électro, de la tech house, de la bass house.

(Photo Anthony Maurin).

Si OBWAN vous est encore inconnu mais si vous avez pour habitude de venir aux arènes pour le festival estival, il a assuré la première partie de Lomepal et Eddy de Pretto en 2019. "Dans les arènes, c'était dingue, j'avais adoré ! Pourtant, tout ce que j'ai passé à l'époque, je ne l'écouterai même plus... En tout cas ce concert m'a pris aux tripes." Comme un rêve de gosse. En plus, autre rêve, OBWAN était sur la liste des DJs de Redbull ! Puis la Covid arrive. Pour Anli, pas une fatalité, bien au contraire, la possibilité de recentrer et de resserrer ses priorités. "J'ai beaucoup bossé et appris sur moi-même."

À son aise aux platines (Photo Anthony Maurin). • Anthony MAURIN

"Je voulais aller vite, je devais emmagasiner beaucoup d'informations... Je faisais beaucoup de soirées mais je voulais plus. J'aime le parcours de DJ Snake ou de Petit Biscuit. Je suis un autodidacte, je ne prends pas de cours mais je potasse pas mal les logiciels. Pendant les confinements j'ai fait du rap pour les autres mais ça n'avançait pas. J'avais l'impression de bosser dans le vide. Puis en octobre 2021, j'ai pété les plombs... Enfin, j'ai entamé une grosse remise en question !" OBWAN s'arrête, prend du recul et parle avec Martin C. Les deux vont bosser un peu ensemble mais les choses ne vont pas assez vites pour OBWAN.

(Photo Anthony Maurin).

"Dès novembre 2021 j'avais des maquettes. En décembre j'avais tout ce que je voulais, sept chansons qui sonnaient bien et pour lesquelles j'avais créé et mixé. En janvier j'ai fait écouter ça à ma mangeuse, Frédérique B. et elle m'a dit qu'il fallait aller plus loin, que ça lui avait donner envie de faire la fête et qu'il fallait continuer." Dans le même, Anli a un pote (il en faut toujours un) qui est spécialisé dans la recherche de mails des gros labels à l'international. OBWAN envoie ses sept titres et le lendemain, surprise.

(Photo Anthony Maurin). • Anthony MAURIN

"J'ai reçu une réponse. Un label de Miami prenait deux de mes titres. Ils ont adoré, j'ai modifié quelques bricoles, j'ai reçu mon contrat que j'ai signé et ma manageuse m'a dit "Ça y est !" Mais ce n'était pas fini car alors que je signais mon contrat, un deuxième label, Slovène, me prenait trois autre titres ! Ce label est très underground et je voulais tester donc j'ai aussi signer un contrat avec eux !" Le premier son signé pour le label miaméen est sorti début mars. "Je suis arrivé 17e/100 en sortie et maintenant (NDLR nous sommes le 9 mars) je suis cinquième ! Je ne veux pas penser aux chiffres donc j'essaie de ne pas me focaliser dessus mais c'est bien."

Confiant comme jamais, OBWAN a gardé la fraîcheur de l'innocence. Quand on lui demande où il en est, il répond clairement... "J'ai commencé un tube hier ! J'y crois fort, ça pourra être repris un peu partout car la mélodie est un peu débile. Sinon, j'ai un booker pour caler quelques dates depuis une semaine. Je le dis à nouveau, je vise l'excellence, réellement. Dans deux ans je veux être dans les plus grandes soirées des plus grands clubs !"

Pour suivre OBWAN sur les réseaux : Soundcloud, Facebook, Instagram.

Anthony Maurin

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