Publié il y a 3 h - Mise à jour le 28.02.2025 - Coralie Mollaret - 3 min  - vu 807 fois

FAIT DU SOIR Municipales à Nîmes : le coup de force de Julien Plantier

Julien Plantier et Franck Proust

Julien Plantier et Franck Proust

Si certains le croyaient seul, le Premier adjoint de Nîmes et candidat aux municipales a surpris tout le monde en créant son propre groupe au conseil municipal. Du côté des soutiens du président de Nîmes métropole, Franck Proust, cette initiative est perçue comme « un acte de haute trahison ». 

Pascal Gourdel, Nicolas Rainville, Sophie Roulle, Véronique Gardeur-Bancel… Ce vendredi, le Premier adjoint Julien Plantier a surpris tout le monde en annonçant la création de son groupe politique : « Nîmes avenir ». Ce nom n’a pas été choisi au hasard. Depuis le début de cette pré-campagne des municipales, l’âge est un argument à Droite : « Est-ce que l’avenir de la ville de Nîmes doit être entre les mains d’un homme de 63 ans (Franck Proust) ou d’un homme de 40 ans ? », questionne malicieusement l’adjoint aux Finances, Pascal Gourdel, qui a lui-même 63 ans. En son temps, Brassens avait apporté un début de réponse : le temps ne fait rien à l'affaire. Quelques semaines plus tôt, le "jeune blanc-bec" Plantier attaquait déjà le "vieux fourneau" Proust sur son âge : « Franck est père, grand-père… En 1989, quand il a été élu pour la première fois, j’avais trois ans, je rentrais en maternelle. » 

Une minorité de blocage

Le groupe Nîmes avenir se revendique toujours de la majorité municipale. Dans les statuts du groupe, les membres jurent « leur soutien total à Jean-Paul Fournier ». Il n’empêche que ce coup politique rebat les cartes du rapport de force entre l’équipe de Franck Proust et celle de Julien Plantier. Pas sûr que le maire apprécie… C'est d'ailleurs tout l'angle d'attaque des pro-Proust. « C’est un acte de haute trahison envers Jean-Paul Fournier. Toutes ces personnes doivent leur brève carrière politique au maire de Nîmes ! C’est à lui que je pense en premier devant cet acte inadmissible, et ils devront supporter les conséquences », menace le fidèle Richard Tibérino. 

Avec 15 élus, dont 11 adjoints, Nîmes avenir pourrait bien constituer une minorité de blocage. Pourquoi ? « Faites vos calculs… Aujourd’hui, sur les 37 élus de notre majorité, notre groupe rassemble 15 élus, contre 22 de l’autre côté, le groupe présidé par Franck Proust. Si nous voulons préserver une certaine liberté d’action, il faut contrebalancer », analyse Pascal Gourdel. L’offensive de Julien Plantier intervient après les coups de boutoirs de Franck Proust, en réaction à sa candidature. Lors des vœux des Républicains, le secrétaire départemental en a remis une couche : « L’héritage de Jean-Paul Fournier mérite autre chose que de la précipitation. » Sans compter « les pressions » subies par ses soutiens.

Un partage du pouvoir ?

Alors, Franck Proust, aux manettes de Nîmes métropole, a-t-il pêché par orgueil ? Critiqué, voire raillé, Julien Plantier se replace au centre du jeu. Premier adjoint, président de la société publique locale Agate, élu départemental… Le Nîmois veut conclure un accord avec Franck Proust : lui à la Ville et Franck Proust à l’Agglo. « Jean-Paul Fournier a expliqué pendant des mois qu’il fallait un partage du pouvoir entre Franck Proust à Nîmes métropole et Julien Plantier à la mairie », rappelle Pascal Gourdel. Sauf que depuis, Jean-Paul Fournier a changé de braquet, soutenant Franck Proust à la mairie. Du coup, celui-ci prendrait bien les deux. C'est humain après tout : pourquoi partager le gâteau ?

Mais dans le camp d'en face, on réclame sa part. Pour cela, on rappelle les mérites de Julien Plantier : « Au cours de ce mandat, qui a mené tous les projets de Jean-Paul Fournier à bien ? C’est bien Julien Plantier et personne d’autre ! Quand, à l’époque d’Yvan Lachaud à Nîmes métropole, il a fallu monter au créneau, c’était Julien Plantier… Franck Proust, lui, son seul souci, c’était de retourner à l’Europe. Il avait raison, il faisait bien son travail », balance Pascal Gourdel. Du côté du clan Proust, Richard Tibérino, Bernard Angelras ou encore d’autres anciens élus ne cessent de mettre en avant son expérience et ses contacts, tant au niveau national qu'au sein du parti politique, reléguant finalement Julien Plantier au rôle de diviseur.

L’opposition se frotte les mains 

Quid du prochain conseil municipal du samedi 5 avril ? Comment réagira le maire ? L’adjoint Nicolas Rainville sera-t-il démis de ses fonctions ? Selon nos informations, certains conseillers chercheraient l’abstention approbatrice d’une partie des élus d’opposition pour valider certaines décisions…  Les élus RN, peut-être ? En tout cas, pour l’opposition, cette affaire est du pain béni. « Les Nîmoises et Nîmois sont le cadet des soucis de la majorité municipale qui préfère se regarder le nombril », lance Vincent Bouget. « Ils ne sont pas à la hauteur des enjeux. En 2026, ce sera soit les communistes, soit le RN », commente le député RN et ancien candidat aux municipales, Yoann Gillet. 

La Droite nîmoise est plus que jamais en mauvaise posture. D’autant que « Jean-Paul Fournier, rien que sur son nom, c’est 10 %. Aujourd’hui, le maire ne se représente pas. Il n’y a que des challengers », conclut l’adjoint aux Finances. Le feuilleton ne fait que commencer. 

Coralie Mollaret

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