ARLES Carte scolaire 2025 : pas de fermeture de classe mais pas d'ouverture non plus
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Le Directeur académique des services de l'Éducation nationale (DASEN) n'envisage pas de fermeture, ni d'ouverture de classe à Arles pour la rentrée de septembre 2025. Une annonce que regrette le FSU-SNUipp13.
Pas de fermeture de classe, mais pas d'ouverture non plus à Arles à la rentrée de septembre 2025. C'est ce qu'a annoncé aux syndicats le Directeur académique des services de l'Éducation nationale (DASEN) des Bouches-du-Rhône, jeudi 27 février, lors du comité social d’administration départemental. "On est ravis, parce qu'il y avait vraiment un risque de fermeture donc on était sur la vigilance", se réjouit Frédéric Imbert, adjoint à l'Éducation à la mairie d'Arles. Le Snuipp-Fsu pose de son côté un regard plus mitigé sur cette annonce. "Nous sommes à moitié soulagés car il n'y a pas de fermeture, mais très déçus, même un peu en colère, de complexifier encore la situation dans les écoles d'éducation prioritaire", regrette Claire Billès, syndicaliste.
Cinq ouvertures de classes étaient demandées
Le syndicat estime en effet qu'il aurait fallu l'ouverture d'environ cinq classes à Arles, dont quatre dans des écoles d'éducation prioritaire. "Il faudrait deux ouvertures au Trébon, une à Griffeuille, une à Barriol et certainement une maternelle à Salin-de-Giraud", énumère l'enseignante. Sans quoi, elle estime que les professeurs et les élèves risquent de se retrouver dans des situations compliquées. "En éducation prioritaire, hélas, les populations scolaires sont socioculturellement et économiquement défavorisées. Mais c'est aussi dans ces écoles là qu'on va trouver pas mal d'élèves en situation de handicap qui nécessitent une attention et une pédagogie particulières. On n'est peut-être pas obligé d'ajouter la pression des effectifs en plus", déplore la syndicaliste qui craint que certains de ses collègues "craquent" face à une situation qui "devient intenable."
Claire Billès dénonce également des écarts qui se creusent entre les différents quartiers de la ville, alors que les écoles du centre-ville ont tendance à perdre des effectifs, et celles d'éducation prioritaire à en gagner. "Certaines écoles d’éducation prioritaire ont des classes plus chargées que des écoles ordinaires. J'en connais une qui a actuellement des prévisions à 25,5 élèves en moyenne par classe, donc à la rentrée, ils seront à 26 ou 26,5 élèves par classe. Pendant que je connais une autre école qui sera à 18 et qui n’est pas en éducation prioritaire." Ainsi, si l'absence de fermeture de classe peut sembler être une bonne nouvelle, dans un contexte contraint, avec très peu de postes d'enseignants dans le département, cette dernière estime que des choix doivent être réalisés.
Fermer des classes pour en ouvrir ailleurs ?
"La stratégie de la municipalité a été politique, d’afficher que le maire ne fermera aucune classe sur Arles. Personne ne peut s’opposer à cela. C’est politiquement bien joué. Sauf qu’en faisant cela, il n’a pas permis des ouvertures là où il y en avait besoin", explique-t-elle. "On serait dans un contexte où il y a beaucoup de postes, très bien, on aurait pu n'avoir aucune fermeture et des ouvertures. Mais on n’est pas dans ce contexte là et je crains que cette position ne soit pas défendable longtemps." De son côté, l'adjoint à l'Éducation, Frédéric Imbert, ne se dit pas fermé à la stratégie affichée par le Snuip-Fsu.
"Cette analyse, je l'entends tout à fait. Si à l'avenir, il faut travailler avec les syndicats pour faire pression sur l'Éducation nationale pour orienter certaines fermetures de classes à des endroits pour en ouvrir à d'autres, je suis tout à fait à l'écoute. Il faut qu'on travaille ensemble dès le mois de septembre 2025 pour la rentrée de 2026", indique-t-il, tout en précisant que c'est l'Éducation nationale qui décide, et que la municipalité a peu d'influence sur la décision.