NÎMES L’adjoint aux finances Pascal Gourdel : « Surprise, Julien Plantier n’est pas seul ! »
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Avec la création de son groupe Nîmes avenir au conseil municipal, le premier adjoint Julien Plantier met la pression au président de Nîmes métropole, Franck Proust. L’adjoint aux finances et soutien de Julien Plantier, Pascal Gourdel, répond à nos questions.
Objectif Gard : Pourquoi avez-vous décidé de rejoindre le groupe Nîmes Avenir et de soutenir Julien Plantier ?
Pascal Gourdel : D’abord, je tiens à rappeler que nous soutenons toujours le maire Jean-Paul Fournier. Nous nous sommes battus pour lui et continuerons à le faire. D’ailleurs, le maire avait indiqué que Julien Plantier et Franck Proust, président de Nîmes Métropole, devaient trouver un terrain d’entente pour les municipales. Sauf que, depuis l’annonce de la candidature de Julien, les réactions n’ont pas été très positives. Nous avons assisté à des scènes étonnantes… Et, par ailleurs, la nomination de Franck Proust pour reprendre le groupe de la majorité municipale ne contribue pas à apaiser la situation.
« Protéger des élus face aux pressions »
À quoi servira ce groupe ?
Julien Plantier, ainsi que Sophie Roulle, adjointe à la Culture et, également membre du groupe, forment un binôme. Ils travaillent ensemble sur les prochaines municipales, tout en visant à terminer le mandat de Jean-Paul Fournier de la meilleure manière possible. (…) Ce groupe permet de protéger des élus qui partagent notre logique et qui font face à des pressions.
Est-ce le cas de Nicolas Rainville, adjoint aux sports, dont le maire a annoncé le retrait des délégations ?
Nicolas Rainville fait partie des élus qui n’ont jamais caché leur soutien à Julien Plantier. Le fait que Nicolas ait été absent d’une commission est un épiphénomène. Si nous devions retirer les délégations dans ce genre de situation, on n’en finirait pas… Aujourd’hui, sur les 40 élus de notre majorité, notre groupe rassemble 15 élus, contre 22 de l’autre côté, le groupe présidé par Franck Proust. Si nous voulons préserver une certaine liberté d’action, il faut contrebalancer.
Diriez-vous, aujourd’hui, que vous pouvez bloquer les décisions du maire ?
Ce n’est pas la bonne analyse. Il ne s’agit pas de Jean-Paul Fournier, mais de Franck Proust, président de l’autre groupe. Il doit se mettre autour de la table avec Julien pour discuter des prochaines municipales.
Mais aujourd’hui, vous représentez, quand même, une minorité de blocage, pouvant bloquer certaines mesures comme l’éviction de Nicolas Rainville…
Vous avez fait vos calculs ! Demain, s’il y avait une embrouille ou une volonté de nous marginaliser… Tout le monde pensait que Julien Plantier était seul... Surprise, il n’est pas seul ! Nous sommes 15 élus, dont 11 adjoints. Encore une fois, je le répète : nous sommes dans une logique d’union.
« Franck Proust, lui, son seul souci, c’était de retourner à l’Europe »
Le problème, c’est que Jean-Paul Fournier lui-même soutient la candidature de Franck Proust…
Peut-être… Mais vous l’avez interrogé un milliard de fois : il vous a expliqué pendant des mois qu’il fallait un partage du pouvoir entre Franck Proust à Nîmes Métropole et Julien Plantier à la mairie. À noter aussi qu’au cours de ce mandat, qui a mené tous les projets de Jean-Paul Fournier à bien ? C’est bien Julien Plantier et personne d’autre. Quand, à l’époque d’Yvan Lachaud à Nîmes métropole, il a fallu monter au créneau, c’était Julien Plantier, l’ancien directeur de cabinet, avec un peu Laurent Burgoa et moi-même… Personne d’autre. Franck Proust, lui, son seul souci, c’était de retourner à l’Europe. Il avait raison, il faisait bien son travail.
Votre soutien à Julien Plantier étonne certains. Par le passé, vous étiez assez proche de Franck Proust. Certains disent que votre choix est lié à votre amitié avec le directeur général des services, Christophe Madalle, qui ne s’entend plus très bien avec Franck Proust…
Est-ce que l’avenir de la ville de Nîmes doit être entre les mains d’un homme de 63 ans (Franck Proust) ou d’un homme de 40 ans ? Et je peux en parler, j’ai le même âge ! Mais moi, je m’estime trop vieux ! Si l’on veut projeter la ville sur l’avenir, Julien Plantier est le mieux placé. Regardez, Jean-Paul Fournier a pensé des projets il y a quatre mandats, et certains ne se concrétisent qu’aujourd’hui…
Qu’en est-il de Christophe Madalle, dont Franck Proust a refusé la candidature pour être le directeur général des services de l’Agglo ?
Christophe Madalle et sa famille sont mes amis depuis 25 ans. Je le revendique. Après, je pense que je suis assez grand pour penser par moi-même et exercer mon libre arbitre. Surtout, je n’ai des comptes à rendre à personne. Concernant Christophe Madalle, il faudrait plutôt poser la question autrement : pourquoi est-il dans cette logique avec Franck Proust ? Il a pourtant été son collaborateur en 2001, son principal soutien !
« L’avantage de notre équipe, c’est que nous avons tous des boulots »
Avez-vous peur des mesures de rétorsion que pourrait prendre le maire ? Ou le rapport de force de votre groupe vous en prémunit-il ?
Ce n’est pas grave, s’il y a des mesures. L’avantage de notre équipe, c’est que nous avons tous des boulots. Nous n’attendons pas après notre mandat… Et puis, Jean-Paul Fournier est un homme politique suffisamment averti pour éviter de jeter de l’huile sur le feu à un an des municipales.
Diriez-vous que Jean-Paul Fournier est pieds et mains liés ?
Encore une fois, ce n’est pas Jean-Paul Fournier, mais Franck Proust et ceux qui l’accompagnent. Ils peuvent débloquer la situation. Lui seul détient la solution pour créer une liste commune. Il faut le faire rapidement. Aujourd’hui, le maire ne se représente pas. Fournier, rien que sur son nom, c’est 10%. Aujourd’hui, il n’y a que des challengers.