Romain Angelras, président récemment élu à la tête du syndicat, organisait la première conférence de presse de présentation de la nouvelle équipe des Jeunes Agriculteurs (JA) du Gard. Au cœur du domaine familial qu’il a repris après ses grands-parents puis ses parents, à 35 ans, il cultive une centaine d’hectares de vigne et une cinquantaine d’hectares de céréales. « Cela fait une quinzaine d’années que je suis aux JA, mais mon père a été président au début des années 1990 avant de prendre d’autres fonctions. »

En effet, dans la famille, l’implication personnelle pour le bien commun est exemplaire depuis des décennies. Romain perpétue la tradition et fait vivre cet héritage. « J’ai toujours eu à cœur de défendre nos intérêts collectifs. L’ancienne présidente, Ludivine, après quatre années à la tête des JA reste avec nous et je tiens à la remercier pour le travail qu’elle a accompli car nous allons y donner suite et essaierons de porter ces sujets au mieux. »

Comme peu de syndicats, l’échelon départemental n’est pas le plus bas des JA. Ici, on a des échelons cantonaux qui permettent de meilleures appréciations des situations des uns et des autres. Pour Romain Angelras : « Cela nous a permis de fortement mailler le territoire, dans nos cantons nos adhérents remontent des infos. Le but était d’être partout sur le département et d’avoir toutes les composantes de l’agriculture, toutes les productions, c’était important pour que l’on soit pertinents et qu’on connaisse mieux les attentes de chacun. » Les membres du conseil d’administration sont bien évidemment tous bénévoles.

Fabien Chaussinand, 37 ans, est le secrétaire général des JA30 mais il est aussi et surtout éleveur de brebis en plein air à Saint-Gilles depuis 2019, mais au syndicat depuis 2021. « On va faire du mieux qu’on peut mais on ne prend pas le meilleur mandat au vu de la conjoncture actuelle mais il fallait le prendre pour relever la tête de l’agriculture gardoise ! »

Pierre Vidal, autre vice-président et viticulteur sur une surface de 27 hectares, en cave particulière, avoue quant à lui que « c’est un mandat charnière ! » Laurent Bourelly, est désormais trésorier, lui qui était déjà au conseil d'administration des JA lors des quatre dernières années. Arboriculteur entre le Cailar et Saint-Gilles, il a l’expérience du syndicat et fait office de trait d’union entre les mandats.

Pierrick Legrand, vigneron adhérent depuis 2018 aux JA30, est lui aussi monté d'un cran avec les manifestations et les derniers mouvements revendicatifs. « Je me suis dit que si je pouvais être utile, aider ou faire avancer les choes, c'était le moment. »

Noa Saignol, 20 ans, est aussi la caution féminine du jour. En cours d’installation et de reprise d’un élevage bovin, la situation est délicate. « De la race Gascogne ! Nous faisons, avec mon père pour l’instant, de la vente directe. Cela fait trois ans que je suis aux JA mais cette année j’ai passé le cap et j’ai voulu être au bureau parce que j’estime que les jeunes doivent s’impliquer dans leur avenir. »

Autre personnage des rouages du syndicat, l’animateur. C’est Thibault qui est en poste depuis trois ans et qui organise toutes les actions de la centaine d’adhérents.

Quels dossiers porter ? L’agriculture française est dans une piètre situation, celle du Gard ne se porte pas mieux. « Nous ne sommes pas une FDSEA bis, car nous sommes axés sur le public le plus fragile de l’agriculture, les jeunes. Pour s’installer, c’est un vrai parcours du combattant alors nous devons être à l’écoute et aider un maximum ce public dans les relations avec les administrations, le foncier, les dossiers à monter… Je veux accentuer la politique du renouvellement et permettre à la nouvelle génération de créer des entreprises. Nous devons être entendus, nous savons que nous avons des métiers qui sont aussi des passions, ça ne nous fait pas peur mais nous devons être soutenus pour franchir le cap », ajoute Romain Angelras qui tient à ce que toutes les décisions prises par les JA30 pendant son mandat de deux ans soient prises de manière collégiale.

Les JA n’oublient pas les neuf jours passés sur l’A9. Neuf jours passés ensemble, dans une sorte d’union sacrée, largement partagée avec la population. « C’est là que je me suis rendu compte de cette solidarité malgré nos différences, ça m’a touché et fait chaud au cœur. Ce métier n’est pas foutu même si la période est morose, nous n’avons pas le droit de baisser les bras quand on a 30 ans ! »

Pour le président : « La force d’un collectif soudé peut débloquer des choses et des pistes de travail. Les Gardois nous soutiennent, nous avons vu et vécu un formidable élan de générosité et nous remercions toutes ces personnes qui sont venues, qui ont participé ou qui ont simplement compris notre message. Nous avons du poids, nous sommes écoutés mais nous nous devons d’être unis et de ne pas faire d’erreur… »

Vous l’avez compris, les JA30 se renouvellent dans la continuité. Porter un projet gardois, redonner l’espoir et remonter la pente. « Le Gard est incroyable, nous avons la chance d’avoir toutes les agricultures, des cultures très diversifiées, c’est une réelle richesse qu’on ne peut pas laisser tomber. Nous ne voulons qu’une agriculture rémunératrice pour nous, durable et de qualité pour tous. L’avenir est déjà là ! »

Ce dimanche 17 mars à partir de 10h à la chambre d’agriculture a lieu un concours ovin et bovin. Autre manière d’aider les JA30 ? Adhérer au syndicat pour 79 euros, même si vous avez plus de 38 ans et que vous n’êtes pas agriculteur alors n’hésitez pas !