GARD Les sept grands chantiers de la chambre de commerce et d'industrie
Éric Giraudier, président de la chambre de commerce et d'industrie du Gard (CCI), met en place sa nouvelle mandature. Projets, perspectives, espoirs.
C'est lors d'un petit moment d'échange avec la presse qu'Éric Giraudier a parlé de l'avenir de la CCI du Gard. Actuellement compliquée par la présence continue de la covid, l'action de la chambre n'est pas pour autant à l'arrêt. Pas de vœux, pas de pots conviviaux. "Au 12 de la rue de la République nous ne sommes pas comme au 10 Downing Street... On respecte les consignes !" Les sujets à suivre ? La Maison de l'entreprise, le déménagement de la CCI, l'emploi dans le Gard, les écoles de production, la vente du Parc des exposition, les sept gros axes de travail de la CCI. "Cette mandature démarre bien, nous travaillons beaucoup sur le fond et nous voulons que la chambre évolue bien car nous avons 250 représentants dans le Gard. Ils portent la voie de l'entreprise."
Une MDE en BDO
Le permis a été déposé en octobre dernier. Les appels d'offre concernant la construction de la nouvelle Maison de l'entreprise seront lancés en mars ou avril 2022 et le président Giraudier escompte poser la première pierre de l'édifice en juin prochain. Après des travaux qui devraient durer entre 18 et 24 mois, le nouvel outil de la CCI sera sorti de terre et prêt à l'emploi. "On espère emménager lors du dernier trimestre 2024."
Et le dossier avance plutôt vite. Plutôt bien. "On vient d'avoir une très bonne nouvelle. En Occitanie, nous concourons pour un label écologique dans la construction. Sur 100, notre dossier a obtenu 89, c'est le meilleur score des bâtiments du secteur tertiaire. Nous avons donc le label Or BDO (Bâtiments durables Occitanie, NDLR). Cela nous donne accès à une commission supplémentaire qui pourrait nous octroyer une aide qui serait entre 1,5 et 2 millions d'euros. Mais nous avons aussi d'autres dossiers en cours pour augmenter les aides."
La MDE abritera la chambre de commerce et d'industrie, naturellement, mais aussi un peu de formation et de l'innovation via le Bic Innov'up. Trois manière d'avoir des ressources et des aides car les seuls travaux de construction coûteront près de 12 millions d'euros. "Mais le bâtiment sera fonctionnel, accessible et en phase avec les demandes des entreprises. Aujourd'hui nous nous autofinançons mais l'intérêt des subventions serait de mettre cet argent ailleurs, dans d'autres projets tout aussi importants."
Centralisé, décentralisé
Quoi qu'il arrive, la CCI restera à son siège de la rue de la République jusqu'à la fin de l'année en cours. Après, c'est le grand point d'interrogation. Entre le chantiers des deux hôtels qui la remplaceront et la construction du futurs Palais des congrès, pas facile de s'y retrouver. "L'essentiel c'est que tous ces travaux représentent près de 100 millions d'euros et c'est bien pour l'économie locale." Tout devrait dépendre des paysage des travaux. Peut-être que la CCI devra donc déménager une fois, deux fois voire plus. Pour Gilles Laumesfelt, nouvel élu à la CCI, "le projet de la MDE est ambitieux mais c'est aussi une belle vitrine, hors des standards. Même dans le cadre des services que l'on doit rendre à la CCI nous sommes obligés de prendre un virage. Nous aurons un outil adapté".
"C'est aussi cela la réalité augmentée. Cette MDE sera une sorte de hub et, de manière parallèle, nous serons plus présents à Alès avec plus de formations mais aussi à Beaucaire, au Vigan, à Bagnols, Aigues-Mortes ou Villeneuve. Le Gard, c'est trois bassins d'emploi. Nous devons irriguer de manière dynamique ce territoire ", ajoute le président Éric Giraudier. "On doit accompagner les entreprises, leur vie avant, pendant et après. Mais je dis aussi que le CCI doit reprendre sa place et pour cela il faut faire savoir ce que l'on fait", plussoie Gilles Laumesfelt. En effet, ces dernières années, tout a bougé et la CCI doit vivre avec son temps.
Des nouvelles ressources avec la formation
Pour vivre avec son temps il faut que la chambre puisse avoir des ressources un peu plus sereines. Après des baisses drastiques des dotations de l'État, il a fallu tout repenser. "Avant, le financement public équivalait à 80 % du budget et nos ressources propres 20 %. Je veux qu'on inverse car le financement est aujourd'hui à 45 %. Nous changeons de modèle, clairement", poursuit le président Giraudier.
Comment avoir toujours plus de ressources propres ? En multipliant les actions et les bons dossiers. "Au CFA d'Alès on va créer deux nouvelles formations qui sont demandées par les entrepreneurs gardois. Nous allons aussi installer une école de production, des formations très pratiques pour un public en rupture et en-dessous du niveau du CAP. On y développera la boulangerie de qualité, avec des petites promotions. Nous avons le lieu, les équipements et une vraie demande locale. Une seconde école de production pourrait ouvrir à Alès ou à Marguerittes pour travailler sur la thématique des chaînes de production, plutôt dans le secteur industriel."
Dans le Gard après près de deux ans de crise pandémique, comment vont les entreprise affiliées à la CCI ? Même sans cérémonies des vœux, le président et son staff planche et prend le pouls des Gardois. "Pour les secteurs comme l'événementiel, naturellement, c'est la catastrophe. Pour les bars et les restaurants, depuis début janvier, c'est compliqué mais pour d'autres secteurs tout va bien. Il y a un certain dynamisme mais je pense qu'il nous faudra être vigilant quant aux PGE qui seront rallongés et qui pourraient bien impliquer des incidents de paiement... Mais nous verrons tout ça cet été."
Sept axes et un Parc des expositions
La CCI va maintenant s'atteler à ces sept grandes thématiques : Campus CCI ; accélérer l'entrepreneuriat ; l'industrie du futur avec de l'innovation ; accompagner les commerces ; infrastructures et territoires ; plateforme RH et plateforme des marché et, pour finir, dynamiser le tourisme.
Enfin, la CCI devrait racheter le Parc des expositions à la Ville de Nîmes pour une valeur estimée par France Domaine d'1,9 million d'euros. Un accord de principe a été donné et le Parc devrait devenir, pour la CCI, un "vrai outil de développement économique. Peut-être que nous allons couvrir les parkings avant et arrière de panneaux photovoltaïques afin d'être autonome en énergie. Il n'y a pas de grands travaux à faire mais ça peut vite devenir intéressant."
Avec 60 % de nouveaux élus dans son assemblée, la CCI du Gard va vers une mandature un poil plus sereine que la précédente. Les 55 élus de la Chambre sont à pied d'oeuvre et, d'ici le mois de mars, nous en saurons plus sur la véritable feuille de route que leur président Giraudier annoncera.