GARD RHODANIEN L’Agglo transfère le traitement des déchets au SITOM Sud Gard
La gestion et le traitement des déchets ménagers et assimilés est un des lourds dossiers portés par l’Agglo du Gard rhodanien.
Très lourd : chaque année, le territoire de 75 000 habitants produit plus de 20 000 tonnes d’ordures ménagères résiduelles (la poubelle noire), 1 257 tonnes d’emballages et 5 000 tonnes d’encombrants, comme l’a rappelé le président de l’Agglo, Jean-Christian Rey, lors du conseil communautaire, ce lundi soir à Bagnols.
Trois millions d’euros par an
Une compétence exercée par l’Agglo depuis sa création et subdéléguée jusqu’à décembre 2016 au SITDOM du Gard rhodanien, puis par l’Agglo elle-même, avec des prestataires, à la dissolution de ce syndicat. La délégation de service public (DSP) s’achevant à la fin de cette année, l’Agglo a lancé un appel d’offres et a mis, selon les termes de Jean-Christian Rey, « deux fers au feu » : d’un côté avec des entreprises privées, de l’autre avec le SITOM Sud Gard, qui gère les déchets des Agglos de Nîmes et d’Alès, et de nombreuses communautés de communes (Beaucaire, Uzès, Sommières ou encore du Pont du Gard), ce qui représente environ 300 000 habitants.
Bien lui en a pris : « l’ouverture des plis n’était pas satisfaisante. Heureusement que nous avions aussi cette piste », poursuit le président. Avec les nouvelles contraintes nées du nouveau Plan régional de prévention et de gestion des déchets et l’augmentation de la Taxe générale sur les activités polluantes (TGAP), l’enjeu est de maîtriser les coûts. Actuellement, l’Agglo met 3 millions d’euros chaque année dans la gestion et le traitement de ses déchets. Sans pouvoir donner de précision, le président a fait comprendre qu’avec les offres contenues dans les plis, l’Agglo ne s’y retrouvait plus financièrement.
Répondant au maire de Saint-Nazaire, Gérald Missour, Jean-Christian Rey expliquera qu’avec une adhésion au SITOM Sud Gard, les coûts seraient à peu près stables : « en adhérant, on ne transfère que la partie traitement donc il n’y aura pas d’incidence sur le personnel. On paiera, à 30 000 euros près, toujours trois millions d’euros par an à partir du 1er janvier 2019. » Une compétitivité du syndicat due, dixit Jean-Christian Rey, à la mutualisation de frais, notamment de transport.
Reste un autre enjeu, lui aussi majeur : le déblocage de la construction d’une nouvelle unité de valorisation des déchets, objet d’un rendez-vous avec la Région le 24 septembre prochain. Il faut dire que « nous n’avons plus de solution d’enfouissement », précise le président, le centre d’Orange (Vaucluse) affichant complet. Or le Plan régional ne permet pas la construction d’une unité de valorisation énergétique (un incinérateur), ce qui a provoqué l’opposition des collectivités gardoises à ce Plan. En filigrane, la réduction de la quantité de déchets produite reste, d’après Jean-Christian Rey, « un impératif écologique et économique. »
Le transfert de la compétence au SITOM Sud Gard a été votée à l’unanimité. Le syndicat a désormais trois mois pour se prononcer.
Thierry ALLARD
thierry.allard@objectifgard.com
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Une délibération pour une phrase : la deuxième (sur deux) délibération de ce conseil communautaire concernait la modification de la définition de l’intérêt communautaire des Accueils de loisirs sans hébergement (les centres aérés). En effet, une modification législative a fait évoluer la notion d’accueil périscolaire. il fallait donc mettre à jour le texte de l’Agglo car « si on ne bouge pas, on perd des financements de 50 centimes par enfant par heure », explique très prosaïquement Jean-Christian Rey. Sans surprise, la délibération a été votée à l’unanimité.