LA RÉCAP' Casas de papel ?, un Molière pour la VAR, Crouzet fait des cocus
Tous les samedis à 19 h, Objectif Gard vous propose un rendez-vous sous la forme d'un flash-back sur les événements, petits ou grands, qui ont ponctué la semaine. C'est parti pour la Récap' !
Casas de papel ? En décembre dernier, l'annonce de l'attribution d'une indemnité de compensation de 201 587,54€, liée à l'annulation de spectacles initialement programmés lors de la feria de Pentecôte 2020, à la société SCP France de Simon Casas, en charge de la délégation de service public pour l'organisation des spectacles taurins, avait suscité tous azimuts une imposante levée de boucliers. Cette semaine, c'était au tour du CRAC Europe (Comité radicalement anti corrida Europe) de monter au créneau pour attaquer cette décision du conseil municipal de Nîmes devant le tribunal administratif de Nîmes, arguant que "ces aides ne respectent pas les règles en matière de contrat public ". Par ailleurs le collectif animaliste "soupçonne que l’aide vise, en réalité, à compenser le déficit structurel de la société de Simon Casas". Et comme "les emmerdes, ça vole toujours en escadrille", comme le soulignait avec acuité le dernier des "Tontons flingueurs", Jacques Chirac, déjà fragilisé l'ancien torero a essuyé une deuxième salve ce vendredi avec la publication d'un communiqué de presse rédigé par le groupe d'élus municipaux d'opposition Nîmes citoyenne à Gauche. Soucieux de la bonne utilisation des deniers publics, après avoir finalement eu accès aux documents contractuels liant la municipalité avec SCP France, le groupe se félicite d'avoir obtenu un conséquent réajustement à la baisse de cette nébuleuse indemnité. "Elle est maintenant de 123 980,13 € », a précisé la Ville dans un courrier adressé à l'élue Sylvette Fayet, qui était intervenue sur le sujet lors du dernier conseil municipal. Soit quasiment la moitié moins ! Une nouvelle qu'apprécieront sûrement les quelque 68 000 signataires de la pétition de protestation lancée par la militante nîmoise anti-corrida Nathalie Valentin. Reste maintenant à savoir si le CRAC pourra faire craquer le contrat de DSP ce qui viendrait certainement ébranler sérieusement les fondations de l'empire taurin bâti par Simon Casas. Au point d'en faire un "Casas de papel", géant de papier ?
À lire aussi : NÎMES. Une pétition contre le versement par la Ville d'une indemnité compensatoire à la société de Simon Casas.
Un Molière pour la VAR. Ah, la VAR ! Vilipendée par ses contempteurs, encensée par ses zélateurs, juge suprême et "oeil de Moscou" de l'arbitrage des matches de foot de l'élite, la désormais incontournable video assistant referee n'a jamais réussi à faire l'unanimité et continue à alimenter largement les discussions de Café du Commerce (encore qu'en ce moment, les cafés...). Son application clinique, chirurgicale et rigoriste dénature clairement l'esprit du jeu et impacte sa fluidité. En revanche elle favorise une certaine théâtralité et offre des moments d'un incroyable suspense. Faute ? Pas Faute ? Penalty ? Pas penalty ?... Au point que sur le grand théâtre des émotions qu'est la Ligue 1, la VAR mériterait certainement chaque semaine de se voir décerner un Molière du meilleur scénario. Largement dominé dans le jeu par Lorient cette semaine, le Nîmes olympique, vainqueur aux forceps (1-0) par la grâce d'un penalty miraculeux offert à la 88e minute par une VAR pas avare et transformé par Ripart, ne dira pas le contraire.
Crouzet fait des cocus. Il y a quand même quelques coups de pieds au cul qui se perdent dans le monde impitoyable de l'industrie. Érigé en principe de management, de gestion du personnel et de dialogue social, le je-m'en-foutisme et le mépris de la direction de l'entreprise Crouzet Automatismes d'Alès envers ses salariés a de quoi indigner. Employés pour certain depuis plus de vingt ans dans cette entreprise, ils sont une quarantaine sur un effectif de 64 à être désormais promis à un licenciement sec, sans porte de sortie ni alternative. Au nombre des cocus de cette catastrophe sociale on inclura l'État qui a benoîtement fait confiance à cette entreprise - comme à d'autres d'ailleurs - en lui attribuant aveuglément et sans contrepartie des fonds du crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE), du crédit recherche et développement, et plus récemment, 20 millions d'euros de prêt garanti par l'État. Pointé aux abonnés absent lors des échanges entre les syndicats et la direction, le PDG du groupe David Arragon, fait profil bas et attend patiemment. Et il est à craindre que la mobilisation des élus de Gauche et la pétition lancée par les ouvriers ne rebattent pas les cartes biseautées d'un jeu dont les règles un peu truquées sont érigées par le patronat du CAC 40 et ses affidés. Les chiens aboient et la caravane passe...
Philippe GAVILLET de PENEY