LE 7H50 de Jérome Talon : « S’allier oui, mais pas à n'importe quel prix »
Patron de La République en marche (LREM) dans le Gard, Jérome Talon planche sur les municipales 2020. L’objectif : arrêter des stratégies dans les huit plus grandes villes du département.
Objectif Gard : Les municipales se préparent. Où en est LREM dans le Gard ?
Jérome Talon : Il nous reste à définir notre stratégie dans six des huit villes de plus de 9 000 habitants (Nîmes, Alès, Beaucaire, Saint-Gilles, Villeneuve, Vauvert). À Bagnols et Pont-Saint-Esprit, le parti présidentiel soutiendra le maire sortant. Ce vendredi, le comité départemental d’investiture (*) se réunit. Le but : tenter d’arrêter une stratégie à transmettre à la commission nationale d’investiture qui, in fine, aura le dernier mot.
À Beaucaire, ville dirigée par le Rassemblement national, quelles sont vos intentions ?
Nous souhaitons un rassemblement le plus ouvert possible mais pas avec n’importe qui ! Il y a une initiative de rassemblement (l’association Unis pour Beaucaire qui regroupe des personnalités de Droite et de Gauche, ndlr). Seulement à l’intérieur, il y a des membres de la France insoumise qui tapent comme des sourds sur la politique du Gouvernement. Ils nous assimilent même à des libéraux de Droite… Alors se rassembler oui, mais pas à n’importe quel prix.
Avez-vous des candidats potentiels à Beaucaire ?
Oui, le suppléant de la députée Françoise Dumas, Lionel Depetri.
À Beaucaire, la Droite et la Gauche ont réussi à mettre leurs divergences de côté pour battre le RN. Pas vous ?
La France insoumise défend, comme le Rassemblement national, le rejet. Donc, la réponse est non.
« À Saint-Gilles, le maire ne nous ferme pas la porte »
Qu'en est-il de Saint-Gilles où le vote "frontiste" est également enraciné ?
Il y a un maire de Droite, Eddy Valadier, qui a réalisé des choses intéressantes sur la ville. C’est quelqu’un de mesuré chez les Républicains. Pour l’instant, nous n’avons pas de candidature sur Saint-Gilles, mais nous avons des adhérents.
Souhaitez-vous qu’Eddy Valadier réalise une liste avec des membres de LREM ? Ça semble difficile. Les Républicains se positionnent clairement dans l’opposition à Emmanuel Macron...
Vous l’avez entendu dire qu’il ne voulait pas prendre des "marcheurs" ? Eddy Valadier ne nous a jamais fermé la porte, contrairement au maire le maire socialiste de Vauvert, Jean Denat.
Si Jean Denat ne veut pas de La République en marche, c’est parce qu’il estime que ça lui nuirait plus que cela ne l’aiderait…
C’est une erreur, au regard de la côte de popularité du président de la République et des résultats aux dernières Européennes. Nous n’avons pas vocation à faire tomber Jean Denat à Vauvert, mais en tout cas ce n’est pas en insultant les gens qu’on arrive à se faire réélire.
« Les municipales, ce n’est pas une sinécure ! »
Qu’en est-il des communes de moins de 9 000 habitants ?
Nous investirons au fur et à mesure. Les investitures sont possibles jusqu’au dépôt des listes en préfecture. Je ne connais pas les réalités de chaque commune mais je fais confiance aux gens qui sont sur le terrain. Après, on commettra des erreurs - sûrement d’ailleurs -, mais nous n’accorderons pas notre soutien à l’emporte-pièce.
Les municipales dans le Gard sont-elles plus difficiles à organiser que dans d’autres départements ?
Ah, ce n’est pas une sinécure ! Quand j’en parle avec d’autres référents, rien n’est facile. Plus on se rapproche du terrain, plus les connexions sont diverses et difficiles à appréhender. Mais si je me suis engagé à LREM, c’est pour rendre les choses possibles.
Propos recueillis par Coralie Mollaret
coralie.mollaret@objectifgard.com
* Ce comité est composé du référent Jérome Talon, de l’ex-responsable des jeunes, Simon Rossini, des deux responsables du pôle élus, Éric Bouchité et Aline Gonzalez, ainsi que des quatre députés (Françoise Dumas, Olivier Gaillard, Annie Chapelier et Anthony Cellier).