Le député (MoDem - Ensemble) sortant de la 6e circonscription Philippe Berta est réélu ce dimanche soir face à Nicolas Cadène (EELV - Nupes). Il est le seul rescapé des députés de la majorité présidentielle dans le Gard. 

La semaine dernière, il reconnaissait avoir « eu chaud ». Qualifié au second tour à 89 voix près devant la candidate du Rassemblement national ,Laurence Gardet, Philippe Berta l’emporte ce soir avec 52,17 % des voix face au candidat de l’union de la Gauche Nicolas Cadène (47,83 %), pourtant arrivé en tête au premier tour. 1 407 voix séparent les deux candidats au sortir d’un scrutin marqué une nouvelle fois par une abstention très forte, de 56,87 %, en hausse de près de deux points par rapport au premier tour. 

Une réélection « très, très difficile », commente le député sortant réélu. « Au premier tour, il fallait éliminer l’extrême-Droite, c’est ce qui a été fait. Ça a été compliqué, et au second tour il fallait éliminer l’extrême-Gauche. C’est fait, avec un écart qui a été cette fois-ci plus conséquent », se réjouit Philippe Berta. Des propos jugés « scandaleux » par Nicolas Cadène, qui récuse avec force ce qualificatif pour son camp. 

Pour Nicolas Cadène, cette défaite est le résultat d’une campagne marquée par « une majorité qui ne voulait pas faire campagne, et quand elle l’a fait elle a misé sur la diabolisation de la Gauche et des progressistes, analyse le candidat de la Nupes. Tout ça donne une majorité de députés RN dans le Gard, c’est intolérable. » La défaite de la Nupes trouve aussi ses racines dans l’abstention. Pour gagner malgré un potentiel de reports de voix a priori plus faible que son concurrent, Nicolas Cadène devait compter sur un sursaut des abstentionnistes. Il n’en aura rien été.

Comme au premier tour, l’élection s’est jouée à Nîmes, où les deux candidats étaient au coude-à-coude, insuffisant pour rattraper le retard accumulé dans d’autres territoires par Nicolas Cadène, comme l’Uzège ou le sud de la circonscription. Pour Philippe Berta, le choix de son suppléant Aurélien Colson, élu à Redessan, a été payant. « Il est implanté politiquement sur la zone de Redessan, sur une zone très difficile, qui a toujours eu des résultats Front national très forts. On a beaucoup travaillé ce secteur-là plus que d’autres », explique le député réélu. « Je pense qu’on a réussi à faire cette bascule dans les gros villages, aujourd’hui la commune de Marguerites est plus importante que celle d’Uzès, donc il fallait travailler ce secteur-là », développe-t-il. 

Du côté de Nicolas Cadène, la déception laisse aussi place à l’espoir. « On peut être fiers de ce qu’on a fait. Il y a quelques semaines il nous paraissait impossible d’être au second tour et même en tête au premier, affirme-t-il. C’est quand même un très bon résultat pour l’avenir, c’est un début pour conquérir d’autres élections. » Et pour le faire via l’union de la Gauche, à laquelle le candidat défait ce soir compte bien donner un avenir : « On ne lâche rien sur nos convictions. On reste unis, ce n’était pas éphémère. »

Dans le camp vainqueur, Philippe Berta reste cependant « mitigé », du fait du « contexte national » et des défaites localement des députés sortants de la majorité, Françoise Dumas sur la 1ère et Anthony Cellier sur la 3e, « un crève-cœur ». Alors le dernier survivant des députés de la majorité présidentielle dans le Gard l’affirme : « On ne peut pas crier victoire ce soir ». 

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com