NÎMES Conseil municipal : le conflit Nîmes Olympique évité, les communistes excédés
Un conseil municipal de Nîmes animé s'est tenu ce samedi matin marqué par quelques échanges vifs entre les trois groupes d'opposition et l'élu Pascal Gourdel, adjoint délégué aux finances, au moment d'approuver le compte administratif de 2020. Si le maire Jean-Paul Fournier a annoncé suspendre les relations avec les équipes de Rani Assaf concernant le projet de nouveau stade, il a refusé d'évoquer les sujets autour de Nîmes Olympique avec Vincent Bouget dont le micro a été coupé. Retour sur les 52 délibérations du jour.
Dans sa prise de parole en préambule de ce conseil, le maire Jean-Paul Fournier est revenu sur la situation du Nîmes Olympique et a annoncé qu'il suspendait ses relations avec les porteurs du projet de nouveau stade. "Je déplore que la situation soit aussi détériorée pour l'avenir du club dans l'attente d'une clarification de cette situation, j'ai fait savoir que je suspendais pendant quelques jours toutes les relations avec les équipes de la SAS Nemau pour faire aboutir ce projet." C'est la seule fois dans ce conseil que le premier édile évoquera la question du club de football.
Pourtant lors de la 45e délibération concernant l'adjoint aux sports Laurent Boissier et consacrée aux votes de subventions pour des associations sportives, l'élu d'opposition communiste Vincent Bouget a souhaité s'exprimer au sujet des Crocos. Ce dernier a eu à peine le temps de démarrer sa phrase que le maire l'a stoppé net, son micro a été coupé. "On ne parle pas du Nîmes Olympique ici. Je vous arrête... adopté à l'unanimité", a rapidement enchaîné Jean-Paul Fournier. Dégouté, Vincent Bouget a refermé sa pochette et mis un voile noir sur ses différentes questions restées donc sans réponse.
Il souhaite savoir où en est sa demande de conseil extraordinaire, quelles sont les attentes du maire ? Quelles sont les conditions pour que les discussions reprennent ? Où en est-on dans le compromis de vente ? Et est-ce que la Ville est prête à maintenir financièrement la reprise du centre par l'association ? "J'ai refusé le débat parce que ça ne servait à rien d'en rajouter. J'attends de savoir ce que Rani Assaf va faire pour le centre de formation ou s'il démissionne", a précisé Jean-Paul Fournier après la séance. La question du NO en conseil municipal entraîne aussi la curiosité des acteurs concernés. Thierry Lorenzo, responsable de la préformation, était présent parmi le public et a quitté l'hôtel de ville après cet échange qui a tourné court.
Avant ça, tout a commencé avec la désignation d'un élu pour siéger au sein du conseil d'administration de la SPL Agate. "Ça serait bien que ce soit un membre de l'opposition pour montrer votre transparence", demande Yoann Gillet, élu du Rassemblement National, qui présente sa candidature tout comme Vincent Bouget. Que nenni ! C'est Frédéric Pastor, issu de la majorité municipale, qui récolte le plus de voix "lors d'un vote à bulletin secret à main levée" pour reprendre les termes du maire qui a mélangé les deux types de vote.
Place ensuite aux approbations des comptes de gestion et administratif de l'année 2020. Comme la loi le prévoit, Jean-Paul Fournier doit se retirer. Comme un maître d'école, il choisit le meilleur élève, en l'occurrence Julien Plantier, pour prendre sa place au tableau et surveiller la classe. Cela se passe plutôt bien pour le compte de gestion, les élus communistes et le centre s'abstiennent. En revanche, les débats sont plus houleux pour le compte administratif.
"Je regrette l'étroitesse d'esprit de cette gestion municipale"
Après la longue explication, nécessaire, de Pascal Gourdel c'est Yoann Gillet qui s'exprime et digresse en évoquant les problèmes de sécurité au Chemin Bas après le reportage diffusé sur France 2. "Il est temps d'agir. Les promesses électorales doivent se concrétiser. L'État ne fait pas son boulot mais la Ville doit faire le sien." "Vous admettez au moins la bonne santé financière, on doit s'en satisfaire", lui répondra l'adjoint aux Finances. Vincent Bouget réagit également, le ton monte entre les élus d'opposition et Pascal Gourdel qui se coupent la parole avec Julien Plantier tentant en vain de faire la police.
C'est quand l'instituteur s'absente que l'on en profite pour bavarder et se jeter des boulettes de papier. Heureusement, on n'en est pas arrivé jusque là. Finalement, le compte administratif a été approuvé même si l'ensemble de l'opposition a voté contre. Dont le centriste Yvan Lachaud qui s'est exprimé après la délibération adoptée, se faisant le porte-parole d'une opposition se sentant réprimée. "C'est difficile d'être traité de la sorte par M. Gourdel qui se moque des élus d'opposition, c'est inacceptable. Je regrette l'étroitesse d'esprit de cette gestion municipale qui met en difficulté l'agglomération." M. Gourdel s'excuse par la suite.
Le calme revient et Jean-Paul Fournier également. Autre sujet important du jour, le lancement de la concertation au public pour le projet de la ZAC Mas Lombard qui débute le 28 juin prochain. Il s'agit d'un vaste écoquartier de 46 hectares dont 35 urbanisés dont les travaux doivent débuter en 2023 situé entre le Mas de Possac, l’autoroute A9 et la zone industrielle de Grézan. Un vieux projet qui prévoit trois phases jusqu'en 2030 avec au total 1 150 logements dont 25% de sociaux et 12 000 m2 de bureaux et commerces construit par Eiffage pour un montant de 39 M€. Dans cet esprit de parc habité, la municipalité souhaite créer une école de 14 classes et un équipement sportif.
"Vous n'avez pas le droit de répondre, il a raison !"
Lors de la 26e délibération, Richard Flandin, délégué aux aménagements urbains, a réglé ses comptes avec la communiste Sylvette Fayet qui mettait en cause le passage des bus sur les quais de fontaine et devant l'Imperator. "À dire n'importe quoi, la bêtise rejoint l'ignorance et on est pas loin de l'incompétence", a d'abord envoyé l'élu de la majorité. "Vous vous ridiculisez ! Il est nul", pestait la principale concernée. "Tout le monde est content de cet équipement, il n'y a que vous qui n'êtes pas contente", renchérit M. le maire. M. Flandin remet de l'huile sur le feu et à la fin de ses propos, Mme Fayet souhaite à nouveau réagir.
"Je suis mise en cause j'ai le droit de répondre !" Réponse lunaire de Jean-Paul Fournier avec un argument qui laisse à désirer : "Vous n'avez pas le droit de répondre, il a raison." Fin de la discussion. Hormis la question du Nîmes Olympique évoquée au début plus rien ne se passe. À noter que le maire a été désigné pour représenter Nîmes au sein de l'Union des villes taurines de France et que le nouveau stade de football du Mas de Mingue portera le nom d'Henri Noël, ancien joueur (1957 à 1964) et entraîneur (des jeunes de 1969 à 1978 puis des pros jusqu'en 1982) du Nîmes Olympique, disparu le 17 octobre 2020.
Corentin Corger