POLITIQUE Grand débat national : Comment ça marche ?
Contraint et forcé à réagir après l'ampleur prise par le mouvement de contestation qui agite l'Hexagone depuis bientôt deux mois, le gouvernement tente d'apporter une réponse en organisant à partir de ce mardi 15 janvier un "Grand débat" national encadré censé (re)donner la parole aux Français sur les thèmes retenus de "la fiscalité et les dépenses publiques, l'organisation de l'État et des services publics, la transition écologique, la démocratie et la citoyenneté".
Concernant l'organisation de cette consultation citoyenne, ce sont la secrétaire d'État auprès du ministre de la Transition écologique, Emmanuelle Wargon, et le ministre des Collectivités territoriales, Sébastien Lecornu, qui ont été choisis par le Premier ministre, Édouard Philippe, pour la cornaquer. Ils seront accompagnés par cinq personnalités, supposément garantes de l'indépendance des débats, qui seront nommés vendredi 18 janvier.
Concrètement, les Français qui souhaitent s'exprimer auront à leur disposition un site Internet, www.granddebat.fr (*) mis en ligne par la Commission nationale du débat public (CNDP), une instance indépendante qui aura la charge de collecter et de synthétiser les revendications récurrentes et les propositions concrètes qu'exposeront les contributeurs. En corollaire, les conseils économiques, sociaux et environnementaux régionaux (Ceser) et le Conseil économique, social et environnemental (Cese) seront sollicités pour plancher sur la rédaction des réformes à mener.
Le mode d'emploi
Outre le site Internet évoqué supra qui répertoriera par ailleurs les lieux de réunion dans chaque département, les citoyens devraient pouvoir utiliser des locaux mis à disposition par les municipalités, amplement sollicitées par le gouvernement, pour l'organisation de débats publics et la tenue de cahier de doléances. Les citoyens pourront aussi envoyer leurs propositions par courrier à l'adresse suivante : Mission Grand débat, 244, Boulevard Saint-Germain. 75007 Paris.
Dans le Gard, Didier Lauga, le préfet, a désigné Joëlle Gras, sous-préfète du Vigan, comme référente départementale. Sa mission consistera à faciliter l’organisation des réunions, le cas échéant en relation avec le préfet-référent du ministère de l’Intérieur, Pierre N’Gahane. Une adresse mail est mise en place pour la contacter : pref-grand-debat-national@gard.gouv.fr.
Tout les Français sont invités à exprimer leurs desiderata ou à organiser des débats et un numéro d'information dédié a été mis en place au 0800 97 11 11. Analysés par une vingtaine de préfets, les premiers cahiers de doléances font ressortir les préoccupations premières des déclarants. À savoir, en vrac, les impôts et la fiscalité sur les transactions financières, la gestion des autoroutes, la rémunération des hauts fonctionnaires et des élus nationaux considérée comme trop élevée, l'immigration et l'abaissement de la vitesse à 80 km/h sur les routes nationales...
Reste maintenant à connaître les résultats de cette consultation nationale, que d'aucuns dénoncent déjà comme une nébuleuse usine à gaz, son taux de participation et ce sur quoi elle débouchera au final en matière de changements concrets qu'attend la population. Attendre et voir.
Philippe GAVILLET de PENEY
* Ce mardi, en milieu de matinée, le site n'était pas encore opérationnel.