PRÉSIDENTIELLES Marine Le Pen première au second tour… à Beaucaire
Sans surprise, la candidate Rassemblement national, est arrivée en tête de ce second tour de la Présidentielle à Beaucaire, chef-lieu de l’extrême-Droite géré depuis 2014 par le maire Julien Sanchez.
Dès l’ouverture des bureaux de vote ce dimanche 24 avril, et alors qu’il venait de glisser son bulletin dans l’urne, Julien Sanchez, le maire de Beaucaire et porte-parole du Rassemblement national, se montrait très confiant, s’appuyant sur les premières tendances venues des régions et des départements d’Outre-mer. Des commentaires lancés de-ci, de-là, sur le parvis de l’hôtel de ville, lui donnaient davantage le sourire. "On va y arriver !", lui glissait un citoyen, tandis que José, 47 ans, espérait "un changement".
"Nous avons besoin de nouveautés et notamment en termes de sécurité", a-t-il ajouté. Force est de constater que le changement, ce n’est pas pour maintenant, puisqu’Emmanuel Macron a été réélu président de la République avec 58,8% des suffrages exprimés, selon les premières estimations. Marine Le Pen a obtenu 41,2% soit environ sept points de plus qu'en 2017.
"Je suis tellement contente, soulagée. Mieux vaut lui que le Rassemblement national, même s'il fait des choses qui nous déplaisent, on peut agir, manifester, a déclaré à l'annonce des résultats Laure Cordelet, présidente de l'association Rassemblement citoyen à Beaucaire et fervente opposante à Julien Sanchez. C'est la victoire pour la démocratie et la République ce soir."
Michel, 52 ans, est quant à lui déçu du résultat du scrutin de ce dimanche soir : "Apparemment, les Français n'ont pas compris et n'ont rien retenu de ces cinq dernières années." Toujours mobilisé jusque-là, ce cariste beaucairois pense même à raccrocher son gilet jaune "sauf si un gros mouvement, plus violent, se met en place. Marine ou un autre, il fallait sortir ces incompétents, tout sauf Macron", a-t-il martelé.
60,82% pour Marine Le Pen à Beaucaire
Fort logiquement la ville de Beaucaire s’est démarquée du vote national plaçant Marine Le Pen en tête de ce second tour de la Présidentielle. Score final pour la candidate RN :60,82% soit plus cinq points par rapport à 2017. Le taux de participation s'élève à 70,67% contre 75,49% il y a cinq ans. "Je remercie particulièrement les Gardois qui ont mis Marine en tête, ici dans le Gard, a réagi Yoann Gillet, délégué départemental du RN du Gard, conseiller régional d’Occitanie, président des groupes des élus RN à Nîmes et Nîmes métropole. Une grande force populaire s’est levée grâce à Marine. Le résultat de ce soir est historique."
Et déjà, celui qui occupe également le poste de directeur de cabinet du maire de Beaucaire, porte son regard sur les Législatives du mois de juin : "Seuls des députés du Rassemblement National pourront être une opposition solide à Emmanuel Macron. Jean-Luc Mélenchon s’est décrédibilisé avec son « pas une voix pour Marine Le Pen ». Valérie Pecresse et les LR ont quant à eux trahis une nouvelle fois leurs électeurs en appelant à voter pour Emmanuel Macron. Nous sommes les seuls à incarner une vraie opposition." Yoann Gillet concède "qu'il pourra y avoir ici ou là des soutiens à telle ou telle personnalité", du camp Reconquête ! par exemple, "sans qu'il n'y ait d'alliance de partis".
"L'extrême-Droite n'est pas un vote d'avenir"
Toujours sur le territoire de Beaucaire, mais élargi à la Terre d'Argence, Juan Martinez, le maire de Bellegarde et président de la CCBTA a accueilli avec bonheur l'annonce des résultats de ce second tour. "J'étais un peu stressé. On nous annonçait Marine très haut dans les sondages et même si selon moi elle est encore trop haut, je crois que les Français ont été raisonnables. L'extrême-Droite n'est pas un vote d'avenir", a-t-il lâché.
La République en marche semble davantage faire partie de l'avenir de Juan Martinez, lui qui sans le confirmer encore, serait pressenti pour être comme il l'a été en 2012, le suppléant de Françoise Dumas, à nouveau candidate sur la première circonscription. L'actuel suppléant de la députée, Lionel Depetri se trouvait à l'hôtel de ville de Beaucaire, lorsque Yoann Gillet a prononcé son discours. "Je suis soulagé, ça n'a pas été aussi facile que ce qui a pu être dit, ça aurait pu basculer, a souligné le conseiller municipal d'opposition à Beaucaire. Jusque-là, c'est une campagne anti-Macron qui a été menée, maintenant c'est une campagne de territoire qui va s'engager."
Au-delà de Beaucaire, Marine Le Pen s'est imposée sur les quatre autres communes de la Terre d'Argence, à Bellegarde, Fourques, Vallabrègues et Jonquières-Saint-Vincent, avec une moyenne de 61% des suffrages exprimés.
Stéphanie Marin