Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 24.08.2020 - coralie-mollaret - 4 min  - vu 3711 fois

SERNHAC Le nouveau maire, Gaël Dupret : « En politique, je ne vais pas griller les étapes »

Gaël Dupret, maire de Sernhac (Photo : Coralie Mollaret)

Gaël Dupret, maire de Sernhac (Photo : Coralie Mollaret)

À 27 ans, Gaël Dupret est l’un des plus jeunes élus du Gard. Prometteur, le maire proche du président de Nîmes métropole a six ans pour faire ses preuves. Rencontre. 

Objectif Gard : Votre grand-père, Michel Paulin, était maire de Sernhac. Votre mère est aujourd’hui directrice générale des services de la commune. La politique, c’est une affaire de famille ? 

Gaël Dupret : Mon grand-père a fait trois mandats et ma mère travaille à la mairie, c’est vrai. Par le passé, ce lien familial n’a jamais mis la commune en péril ! Notons que je n’ai pas forcément les mêmes idées politiques qu’eux. Pour moi, être maire de Sernhac, ce n’est pas faire de la politique. Certes, mon grand-père m’a transmis les valeurs de proximité, d’engagement mais… J’exerce toujours mon activité professionnelle dans un cabinet comptable à Nîmes. 

À 27 ans, vous êtes l’un des plus jeunes maires du Gard. Pourquoi vous êtes-vous engagé ? 

Mon entrée s’est faite de manière progressive. C’est l’ancien maire Bernard Pialot qui, en 2015 après le décès de mon grand-père, m’a demandé d’intégrer sa liste. Mon patron m’a soutenu dans la démarche. J’ai exercé mon premier mandat et, en 2019, j’ai annoncé ma candidature. Ça s’est fait naturellement. Avec une partie de l’équipe sortante, nous avons travaillé sur un programme. Nous étions confiants mais l’on ne s’attendait pas à remporter le scrutin dès le premier tour face à deux autres listes !

« La propreté du village est notre priorité » 

Quelles sont vos priorités pour votre village de 1 800 habitants ? 

Nous avons commencé par rencontrer tous nos partenaires (Nîmes métropole et Conseil départemental). Nous avons réalisé un petit audit sur notre budget d’1,2 M€ en fonctionnement et 600 000€ en investissement. Ça nous permet de savoir si l’on peut faire des économies sur l’informatique ou les déchets. La propreté est l’une de nos priorités. Nous avons mis en place une balayeuse, une fois par mois, pour nettoyer le village. Nous réfléchissons avec Nîmes métropole pour expérimenter des solutions autour du ramassage des déchets.

Et concernant l’aménagement du territoire... 

Nous souhaitons agrandir le parking de la salle polyvalente, en déplaçant l’air de jeu. C’est l’une des priorités pour 2021 dont nous avons chiffré le coût à environ 30 000€. À terme, nous aimerions créer une salle pour nos 18 associations en déportant la salle polyvalente vers le bas du village. Parfois, lorsqu’il y a des événements, c’est difficile pour les gens du haut du village de se garer… Nous avons 18 associations et certaines ont plus de 100 adhérents !

Vous avez mis en place un projet « argent de poche. » De quoi s’agit-il ? 

C'est une mission citoyenne destinée aux jeunes de 16-17 ans. Ceux qui ne peuvent pas prendre de vacances ont la possibilité de travailler une demi-journée à la mairie pendant une semaine en étant payé 20 euros par jour. Ça permet aux jeunes de découvrir les métiers de la mairie et de les faire participer à la vie communale. Ils viennent aider à enlever les herbes, tailler des arbres, numériser des documents administratifs… Nous avons sélectionné huit jeunes sur les 11 candidatures. La mission a démarré en août. 

Un autre de vos projets est la création d’un marché… 

Oui; Nous n’en avions pas. Jusqu’à présent, nos administrés partent le mardi à Montfrin. Pour dynamiser le village et rendre service aux administrés, nous organisons notre premier marché le dimanche 6 septembre, rue de la Cave. Pour l’heure, 11 commerçants se sont inscrits. Il nous manque toutefois un boucher et un poissonnier. Notre centre social mettra en place une navette pour descendre les personnes âgées ou à mobilité réduite en bas du village (inscription en mairie). 

Avez-vous d’autres priorités ? 

En matière de sécurité, à partir de janvier prochain nous comptons embaucher l'équivalent d'1,5 poste d'agent pour la police municipale en plus de notre ASVP (agent de surveillance de la voie publique). Pour financer ce poste, nous avons supprimé l’adjoint à la Petite enfance. La délégation a été reprise par notre première adjointe, Véronique Fernandez. Concernant les routes, nous aimerions l’aide du Conseil départemental pour refaire la CD 205 qui relie la voie verte au monument aux morts : l’axe est trop ancien et crée des problèmes pour les cyclistes et les motards.  

Le 7 juillet, au château de Générac, le candidat Nîmois, Franck Proust, était entouré de 10 maires dont celui de Sernhac (Photo : Coralie Mollaret)

Pour la présidence de Nîmes métropole, vous avez soutenu la candidature de Franck Proust. Vous avez reçu deux délégations : les Traditions et les Relations inter-communautaires. Concernant la tauromachie, quelle est votre position ? 

La tauromachie est une passion, j’ai d’ailleurs demandé cette délégation. Mon idée serait de faire une semaine complète sur le thème des traditions camarguaises et celles de la tauromachie. Si des maires refusent d’accueillir des corridas aujourd’hui, c’est parce que l’opinion publique est frileuse. Je pense qu’il faut revenir à des choses un peu moins agressives, des spectacles à cheval ou tientas sans mise à mort. Ça permettrait d’éveiller la curiosité et les élus auraient moins peur.

Tauromachie : vers des spectacles sans mise à mort ?

 N’est-ce pas une forme de recul ? 

Je ne pense pas. Aujourd’hui, on tourne en boucle sur trois arènes… En parallèle de ces festivals d’une semaine, on pourrait mener des actions pédagogiques, en amenant les enfants au Musée de la culture taurine ou encore, en leur faisant rencontrer un torero. 

Vous êtes aussi délégué aux Relations inter-communautaires. De quoi s’agit-il ? 

Pour fédérer les maires autour d’un projet de territoire, il faut que l’on explique les mesures aux élus mais également aux habitants. Il est question de communication et de pédagogie. Ça pourrait passer par des réunions publiques, selon le sujet. Je suis prêt à venir aider les maires. 

C'est une fonction très politique... Avez-vous des ambitions à l’avenir ? Peut-être une candidature aux élections départementales ou régionales de mars 2021 ? 

Politique ? Non, je ne le vois pas comme ça ! Quant à mes ambitions, en politique je ne vais pas griller les étapes. […] Je ne suis pas encarté. Je vais d’abord faire un bon mandat à la mairie. On est élu pour six ans. 

Coralie Mollaret 

coralie.mollaret@objectifgard.com 

Coralie Mollaret

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