ALÈS Conseil municipal : un budget qui divise, une prime covid discutée et un peu "d’enfumage"…
À l’issue d’une séance de près de trois heures, marquée une nouvelle fois par des échanges animés entre le binôme Roustan-Rivenq et son opposition de Gauche, le budget a été voté dans le cadre d’une procédure accélérée liée au Covid-19.
« Diktat »
Dès la première délibération, et comme il en a pris l’habitude lors des deux précédents conseils municipaux, la tête de liste du Printemps Alésien, Paul Planque, donne le ton de la soirée en contestant les méthodes utilisées lors de l’élaboration du règlement intérieur du conseil municipal. « Il aurait dû être établi en collaboration avec vos opposants. Le choix que vous faites n’est pas des plus intelligents. Vous procédez par diktat ! », accuse le communiste avant de menacer d’aller au tribunal administratif et de demander à Max Roustan de « surseoir au règlement intérieur ». Réponse immédiate du maire d’Alès : « Nous allons le voter tel quel et nous irons au tribunal s’il le faut ». La séance a commencé depuis 5 minutes à peine… Ambiance !
Budget : une « bonne gestion »
Max Roustan et son premier adjoint, Christophe Rivenq, présentent tour à tour le débat d’orientation budgétaire 2020 et le budget primitif « qui ne tient pas compte de la crise covid » et qui est dévoilé « tel qu’il aurait dû être voté en avril 2020 », explique Rivenq en préambule. Après l’énumération d’une longue liste de chiffres d’investissement et de fonctionnement, ce dernier annonce fièrement que « la ville d’Alès fait partie des communes les moins endettées » et vante « la bonne gestion » de celle-ci. Il rappelle par exemple la dette par habitant de 950€ à Alès contre 1 076€ pour des communes de même strate et se félicite, en ces temps difficiles pour les associations, d’augmenter leurs subventions avec une hausse de 54 000€ par rapport à 2019.
Planque dénonce "l’enfumage"
La bonne humeur manifestée par Christophe Rivenq lors de la présentation du budget n’est manifestement pas communicative. « Il y a un écart entre votre discours autosatisfait et la réalité », casse aussitôt Paul Planque. En s’adressant à Rivenq - qu’il surnommera à plusieurs reprises « le premier adjoint par intérim » -, il regrette que la crise du coronavirus n’ait pas été prise en compte. « Pour une ville qui a un temps d’avance… », ironise-t-il en s’inspirant du slogan de la campagne de Max Roustan.
Planque s’attaque ensuite à Roustan et évoque son passé d’apiculteur : « Vous continuez dans l’enfumage ! En même temps c’est votre métier d’origine… » Il délivre enfin toute une série de pistes de réflexion comme la mise en œuvre de circuits courts, le déploiement de solutions écologiques, les déplacements doux… « On va passer un sacré mandat », réagit Christophe Rivenq qui poursuit : « Il n’a pas digéré sa défaite et il va constamment rejouer le match. Vos leçons de gestion financière, vous allez les garder pour vous ».
L’abattoir
Un autre sujet majeur qui a occupé une partie des débats, hier soir, concerne l’abattoir d’Alès. « 2020 sera l’année pour prendre de grandes décisions sur l’abattoir. Préparez les carnets de chèque car il va falloir nous aider. Nous sommes au pied du mur », prévient Christophe Rivenq. Max Roustan précise : « Il y aura une dernière réunion : soit elle marchera, soit on tirera le rideau ». « Bougez la table ! », lance Jean-Michel Suau qui, une fois n’est pas coutume, espère comme la majorité que l’abattoir et la cinquantaine d’emplois qui en dépend seront sauvés.
Le représentant du Rassemblement National, Francis Bassier, souhaite lui aussi que l’abattoir soit tiré d’affaire, mais reste vigilant : « Je suis surpris que vous passiez sous silence les conditions d’abattage des animaux. Il faut tout faire pour qu’ils soient abattus sans souffrance ». Max Roustan lui répond : « C’est l’abattage rituel qui fait qu’Alès a payé les pots cassés. Il est autorisé en France. Supprimons l’abattage rituel et il n’y aura plus de problème ».
Une prime covid pour les agents
Le conseil municipal a voté l’attribution d’une prime exceptionnelle aux agents qui ont été mobilisés au plus fort de la crise du covid-19. Elle varie de 100€ à 1 000€ en fonction du nombre de jours de présence sur le terrain. La suggestion du socialiste Arnaud Bord de verser également une indemnité au personnel qui a fait du télétravail n’est pas du tout passée : « Il faut bien que ceux qui ont pris des risques soient plus indemnisés », lui répond Max Roustan. « Mais ils n’ont pas demandé à rester chez eux ! », réplique Jean-Michel Suau.
Tony Duret
En bref :
- 56 associations alésiennes ont vu le montant de leur subvention être maintenu.
- Profitant de la délibération sur le marché de maîtrise d’œuvre relatif à la réhabilitation des halles de l’abbaye d’Alès, la conseillère municipale d’opposition, Béatrice Ladrange, a dénoncé « un projet très insuffisant concernant l’exigence environnementale».
- En toute fin de séance, les conseillers municipaux ont appris par la voix de Christophe Rivenq qu’ils devront se retrouver « de bonne heure » le vendredi 10 juillet pour désigner les grands électeurs lors des prochaines élections sénatoriales.