ALÈS Michel Calvin se mue en écrivain pour les 90 ans de l'Enfance alésienne au grand air
Depuis 90 ans, l’association de l’Enfance ouvrière alésienne au grand air œuvre au profit des jeunes défavorisés du bassin cévenol. Pour préserver le souvenir de cette institution créée en 1931, son président, Michel Calvin, en a cristallisé la mémoire dans un ouvrage fraîchement publié.
L'acte de naissance de l'association l’Enfance ouvrière alésienne au grand air s'est constitué du côté de Sète, un 14 juillet 1931, lorsque trois copains, Étienne Fageon en tête, qui deviendra par la suite directeur du journal L’Humanité, associé à Françoise Molinier et Léo Rousson, eurent l'idée d'investir une maison sur le mont Saint-Clair pour y établir une première colonie de vacances.
"C'était bien avant les congés payés", resitue Michel Calvin, président de l'association depuis 2008. Et l'ancien ingénieur de la SNCF d'ajouter : "Les fondateurs ont investi leurs propres deniers au début, ils ont sûrement perdu de l'argent pour permettre à des enfants issus des quartiers défavorisés d'Alès de partir en vacances."
100 000 enfants ont voyagé avec l'Enfance alésienne
90 ans après, l'Enfance ouvrière alésienne au grand air peut se targuer d'avoir fait séjourner près de 100 000 enfants. "Le but initial, c'était d'amener les enfants au grand air, pour fuir la pollution minière de la ville d'Alès des années 30 où on respirait mal", développe Michel Calvin. "Le triptyque de l'association, c'était "air, joie, santé". En plus de s'amuser, il fallait que les enfants aient pris du poids à leur retour de vacances tellement ils étaient maigres en partant", raconte le retraité.
Au mitan des années 30, alors qu'un ancien hôtel nommé "Le Basque" menace de tomber en désuétude, les responsables de l'association le rachètent pour y accueillir, dans ce qui porte aujourd'hui l'appellation de "Maison familiale", les parents des enfants. Situé à Carnon, les pieds dans le sable, l'établissement continue de faire le bonheur de l'Enfance alésienne qui ne regrette aucunement son investissement.
Et si l'association n'a plus les moyens d'assumer à elle seule ses propres colonies, elle poursuit l'organisation de séjours grâce à un solide partenariat noué de longue date avec la Ligue de l'enseignement et le Département. Pour la modique somme de 30 euros, l'enfant choisit entre une semaine à La Grande-Motte ou au centre-équestre Les écuries de l'Arque à Saint-Maurice-de-Cazevieille.
260 pages d'histoire
Lui-même ancien colon, Michel Calvin relate ses meilleurs souvenirs dans un livre hommage retraçant les 90 ans d'histoire de l'association alésienne. "Je n'oublierai jamais le visage de mes moniteurs, pas plus que mes premières amourettes tissées autour des étangs de Carnon", rejoue le dernier nommé, qui s'est adonné à un éprouvant travail d'écriture durant trois ans, archives à l'appui.
Actuellement en vente au prix de 25 euros à Alès, au siège de l’Enfance ouvrière (30, rue de Beauteville), et à la librairie Sauramps, l'ouvrage de 260 pages l'est également à la librairie Diderot, à Nîmes. Enfin, lorsque les conditions sanitaires seront assouplies, une grande fête viendra célébrer les 90 printemps de cette institution alésienne. "On veut que les anciens puissent se reconnaître, donc on attendra qu'il n'y ait plus les masques ni le pass sanitaire", projette Michel Calvin.
Corentin Migoule