ALÈS Rentrée TGI : le nouveau procureur François Schneider installé
Après le Conseil des prud’hommes, c’était au tour du tribunal de grande instance d’Alès de tenir son audience solennelle de rentrée. Une cérémonie marquée par l’installation du nouveau procureur de la République, François Schneider.
Dans une salle remplie d’élus, de représentants de l’État et de différentes personnalités, il n’y a pas de meilleur moment pour les magistrats de rendre compte de l’activité judiciaire écoulée, d’évoquer les nouvelles grandes priorités et de souligner les difficultés rencontrées. De 2017, Sébastien Sider, vice-procureur de la République, retient notamment le déploiement du dispositif éthylotest anti-démarrage*, la lutte contre les violences faites aux femmes (centre d’hébergement pour les auteurs de violences et attribution du téléphone « Grand danger »), ou encore le procès de l’abattoir du Vigan pour « son organisation hors normes et son retentissement médiatique. »
Côté chiffres, une baisse de 6% de la délinquance est observée (hormis les violences sexuelles) mais « les crimes de sang sont encore trop nombreux », commente Sébastien Sider en citant les affaires « sordides » de Molières-sur-Cèze, Massillargues-Atuech et Bessèges. 2017, c’est aussi 15 024 plaintes et procès-verbaux reçus, 1 429 affaires poursuivies, 896 jugements correctionnels, 65 comparutions immédiates, etc. 2017, pour la présidente du tribunal de grande instance Myriam Bendaoud, « c’est des effectifs au complet » contrairement à l’année 2016 « particulièrement difficile. » Elle déplore toutefois « un manque de moyens humains et budgétaires récurrent » qui conduit les agents « à une polyvalence contrainte » et amène à réfléchir sur la prévention des risques psycho-sociaux.
L’audience solennelle s’est achevée par le long réquisitoire du nouveau procureur, François Schneider, tout juste installé. Cet Alsacien âgé de 51 ans a exercé dans quatorze juridictions différentes avant d’atterrir, après un passage à Nîmes, dans la capitale des Cévennes. Pour les douze prochains mois, il entend mettre l’accent sur la numérisation des procédures, sur l’organisation des services pour prévenir les risques psycho-sociaux et sur la valorisation de la juridiction de manière à la rendre plus attractive. En matière de politique pénale, les priorités portent sur les violences faites aux femmes, les violences sexuelles, les trafics de stupéfiants mais aussi la sécurité routière car « 60 morts sur les routes du Gard en 2017, c’est insupportable. »
* Le dispositif éthylotest anti-démarrage permet de contrôler les automobilistes récidivistes à l’alcoolémie. En 2017, « plusieurs dizaines de décisions ont été prononcées à ce titre », selon Sébastien Sider.