ATTENTATS DE PARIS Endeuillés, les Nîmois se recueillent en silence
Seuls quelques cris pour clamer son amour de la liberté, son attachement à la France et ses valeurs occidentales. Malgré l'état d'urgence et l'annulation d'une manifestation lancée sur Internet, les Nîmois ont répondu présents en fin d'après-midi, devant les Arènes. Si le rassemblement après les attentats de Charlie Hebdo (12 morts) avait donné lieu à davantage de démonstration, celui des attentats de Paris (129 morts) a suscité de la retenue. La Marseillaise, chant guerrier par excellence, n'aura pas brûlé les lèvres de la grande majorité des Nîmois qui réalisent doucement que leur pays est en guerre. Au centre de la foule, des enfants accompagnés de leurs parents allument des bougies, déposent des fleurs et des dessins. Sur une feuille de papier canson sont griffonnés quelques notes de musique, un stade de foot et un bar. Le regard dans le vide, Sandrine et son amie Élisabeth sont silencieuses. Elles concèdent simplement ces mots : "nous devions être là, c'est tout". En retrait, Pauline est également dans la réserve. Enseignante dans une classe de CM2 à Caissargues, la Nîmoise n'a pas de théorie préconçue sur les attentats de Paris : "demain, nous ferons respecter une minute de silence en classe. Je vais ensuite exposer à mes 24 élèves les faits, les auteurs et les mesures de protection mises en place par le gouvernement, comme l'état d'urgence et le renforcement des contrôles aux frontières". Endeuillée, il est impossible aujourd'hui de prédire les conséquences sociales du 13 novembre dans la société nîmoise. Une société qui reste, pour l'heure, silencieuse et digne.
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