BAGNOLS/CÈZE Un budget 2021 "optimiste" adopté sans encombre
7,4 millions d'euros dépensés "comme ça", nous glisse Jean-Yves Chapelet, le maire de Bagnols/Cèze, à la fin du conseil municipal de mardi soir. Lors de la séance, a été voté le budget primitif 2021. Une délibération passée sans encombre et rapidement, avec seulement deux questions émanant des rangs de l'opposition.
Comme nous vous l'avions expliqué en amont dans cet article, le budget bagnolais doit composer avec "un environnement relativement instable" et "devra s'adapter aux circonstances qui vont nous entourer", introduit le maire. Plusieurs délibérations modificatives pourraient donc s'avérer nécessaires en cours d'année.
Le maire tient à participer à l'effort de "relance économique mais aussi sociale, sportives, culturelles... si les conditions nous le permettent", c'est pourquoi les équipes ont pensé ce budget avec "une écriture optimiste".
Particularité du budget 2021, "c'est la première que nous allons le voter sans voter les taux d'imposition : taxes d'habitation, foncière...", indique Jean-Yves Chapelet. Cela s'explique par la loi de programmation financière qui va modifier la répartition des prélèvements entre les communes et le Département. Les nouveaux taux seront connus le 15 avril. Le premier magistrat a préféré voter le budget avant quand même pour respecter le délai réglementaire de deux mois entre le débat d'orientation budgétaire et le vote du budget et aussi pour disposer d'un maximum de temps pour dérouler les dépenses.
7,3 millions d'euros d'investissement cette année
En fonctionnement, les dépenses sont en recul de 1,09% et les recettes de 0,95%. Avec des charges de personnels quasi identiques à celles de 2020 plafonnant à 12 794 000 €. Côté investissement, le budget s'élève à 7,3 millions d'euros, en recul de 13% par rapport l'année dernière. Mais "ça va s'équilibrer avec les décisions modificatives que nous serons amenés à produire", justifie le maire. Il ajoute : "Malgré tous les investissements que nous allons faire, nous continuons à nous désendetter."
Sans rentrer dans le détail, le maire présente quelques-uns des investissements qui vont être réalisés où figurent l'avenue Paul-Langevin, le pôle d'échange multimodal ou encore la première phase des Estouzilles. Et bien sûr le début des travaux sur la Pyramide pour 1,5 million d'euros et l'installation d'un ascenseur à l'école Jean-Jaurès. "Il y a même une ligne pour changer les chaises de cette salle multiculturelle, c'est plus qu'une nécessité", lance en riant Jean-Christian Rey. Nous aussi journalistes bien mal installés, on applaudit pour le coup ! Sur le budget de 7,3 millions, 2,5 millions d'aides sont attendues.
À la fin de la présentation, l'élu d'opposition Rassemblons Bagnols, Alain Pommier demande au maire : "Sachant que la taxe foncière constitue un obstacle souvent pour l'installation de nouveaux habitants à Bagnols, est-ce que vous confirmez l'engagement de ne pas l'augmenter ?" Ce à quoi Jean-Yves Chapelet répond : "Tant que l'État ne me dit pas comment sont refondues les taxes foncières du bâti et la part de taxe foncière du conseil départemental, je ne peux pas m'engager là-dessus."
Audrey Blancher, conseillère de l'équipe de Thierry Vincent, a aussi soulevé que cette année encore marquée par le covid pourrait impliquer davantage de budget en fonctionnement. Jean-Yves Chapelet d'expliquer : "Si la situation sanitaire venait à s'aggraver, on serait amené à redéployer du fonctionnement. Mais aujourd'hui, le budget est conçu de façon sérieuse en évitant les pics de dépense." La délibération est adoptée avec les six abstentions de l'opposition.
"Ce qui est important, c'est la qualité de ce que vous refaites"
Philippe Berthomieu, l'adjoint aux Travaux, s'est ensuite fait rapporteur d'une délibération pour donner le feu vert à Habitat du Gard pour détruire la résidence située du 2 au 8, avenue de la Mayre. Ce sont 40 logements sociaux qui vont donc être démolis, dans le cadre du projet de renouvellement urbain. Alain Pommier a à nouveau réagi en soulignant que cette destruction coïncide avec un projet de logements sociaux à côté de l'école Montessori qui ne fait pas l'unanimité auprès des riverains. "L'école Montessori ne fait pas partie du projet", rassure le maire.
Alain Pommier se demande aussi si la répartition de logements sociaux "va suivre ce qui était prévu au plan local d'habitation : 25% sur Bagnols et le reste sur l'Agglo. Si on respecte les prévisions de déconstruction tel que ça avait envisagé sur la période 2019-2024, on arriverait à un taux de 30,9%." Le maire reconnaît "qu'il faut respecter l'équilibre sur l'ensemble de l'Agglo. Là, vous avez 40 logements prévus mais [...] sur les deux phases de l'Anru, c'est 200 logements qui seront détruits sur Bagnols. Pour respecter un équilibre, il faut refaire de l'habitat social, mais ce qui est important, c'est la qualité de ce que vous refaites."
Thierry Vincent lui trouve que si la vétusté était le critère principal pour sélectionner cet immeuble avenue de la Mayre, "peut-être que d'autres bâtiments que celui-là était prioritaire à démolir". Jean-Yves Chapelet rétorque : "Le processus est enclenché depuis quatre ans. Je vous ai pas vu vous exprimer sur ce sujet dans les cahiers de doléances, dans les réunions... Vous avez une analyse qui aurait été riche à l'époque de porter. Mais je ne vous ai pas vu." Et Thierry Vincent de réagir : "Vous n'avez peut-être bien regardé." Aurore Blancher et lui ont voté contre la délibération.
Marie Meunier
Et aussi... Pour apporter un nouveau souffle aux rues commerçantes souffrant de la désertification, la commune reconduit une action favorisant la réouverture des locaux commerciaux vacants. Il s'agit d'une aide au loyer sur 6 mois. 10 commerces avaient bénéficié de ce dispositif en 2019 et 11 en 2020.
Était aussi à l'ordre du jour la mise en place d'un fonds de participation des habitants (FPH). Dans le cadre du Contrat de ville, les habitants peuvent être soutenus financièrement pour réaliser des micro-projets ponctuels dans le but de renforcer le lien social et le mieux vivre ensemble dans les quartiers. Les sommes allouées peuvent aller de 50 à 500 €. Ceux qui le souhaitent peuvent déposer un projet en mairie.
21 projets portées par des associations de la Ville seront également subventionnés dans le cadre de l'appel à projets du Contrat de ville. En autres, le Repair café des Petits débrouillards, la table et l'épicerie solidaires de la MAS, les ateliers de Mosaïque en Cèze...