Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 08.09.2022 - stephanie-marin - 4 min  - vu 1926 fois

BEAUCAIRE Lutte contre les incivilités : l'activité de la police municipale fait débat

En arrière plan, Laurent Colombeau, le chef de service de la police municipale de Beaucaire. (Photo d'archives : Stéphanie Marin / Objectif Gard)

Lors du conseil municipal qui s'est déroulé hier, mercredi 7 septembre, l'élu d'opposition Unis pour Beaucaire, Luc Perrin, a tenu à ouvrir un dossier qui ne figurait pourtant pas à l'ordre du jour : la maîtrise et gestion par la police municipale des infractions et actes d'incivilité commis sur la commune.

Jean-Marie Launay, le nouveau directeur de cabinet du maire de Beaucaire, Julien Sanchez. (Photo : S.Ma/Objectif Gard)

Fraîchement nommé directeur de cabinet du maire de Beaucaire - en remplacement de Yoann Gillet, élu député de la première circonscription du Gard -, Jean-Marie Launay a assisté à son premier conseil municipal ce mercredi 7 septembre. Une séance qui s'est déroulée dans une ambiance électrique, comme s'est souvent le cas. Et comme pour mieux capter l'attention de son auditoire, Julien Sanchez a opté pour une entrée en matière sans détour. "L'ordre du jour, c'est le maire qui le fixe. Que vous le vouliez ou non, c'est moi qui décide." Une mise au point d'emblée en réponse à la demande de Luc Perrin, élu d'opposition, d'ajouter au programme de la séance, un débat sur la maîtrise et la gestion par la police municipale d'incivilités notamment liées à l'alcool. Une demande formulée par courrier dans le courant du mois de juillet.

"Un laxisme apparent"

Alors non, "parce qu'il ne s'agit pas d'une délibération", a insisté le maire, l'ordre du jour initial n'a pas été modifié. Ce qui n'a pas empêché Luc Perrin d'aborder le sujet et ce dès la deuxième délibération portant sur la majoration de la nouvelle bonification indiciaire des agents de la police municipale. "De très nombreux Beaucairois du centre-ville se plaignent d'avoir à subir des préjudices causés par des incivilités et des infractions répétées comme le tapage nocturne, l'ivresse sur la voie publique, l'abandon de canettes de bière et bouteilles d'alcool en particulier, entre autres. Ils s'étonnent que ces incivilités et infractions puissent perdurer", a-t-il déclaré.

Reprochant "un laxisme apparent" et "peu de résultats de la police municipale pour contrôler et contenir ces incivilités", l'élu d'opposition a interrogé Julien Sanchez sur "les mesures et stratégies mises en œuvre pour répondre à ces problèmes". Le même d'ajouter : "Nous sentons que des tensions montent entre différentes strates de la population. Tensions qui pourraient dégénérer en conflits et désordres plus graves si la population ne sent pas que le problème est effectivement et efficacement pris en charge et traité par la Ville."

"Le travail de la police est fait et bien fait"

La parole est à l'exécutif de la commune. Les coudes posés sur le bureau, le regard passant d'un opposant à l'autre, Julien Sanchez s'est lancé avec autorité. Mais avant de répondre à Luc Perrin, il s'est adressé à Charles Menard, lui aussi de l'opposition mais pour Beaucaire en commun. Ce dernier, au sujet de la NBI, se disant "effaré que pour vous la "Politique de la ville" se résume à la police finalement, alors que d'autres personnels ne sont pas concernés par cette majoration".  "Vous ne connaissez pas les lois, or cette majoration de 50% dont il est question aujourd'hui, c'est une loi", a répondu Julien Sanchez en faisant référence à l'article 2 du décret 2006-780 du 3 juillet 2006.

Quant aux propos tenus par l'élu UPB, le maire davantage agacé, a défendu les agents de la police municipale à grands coups de mesures et de chiffres. "J'ai pris des arrêtés municipaux, dont celui du 16 mars 2022 qui règlemente les aspects de la consommation, de la vente d'alcool et du stationnement en réunion sur les espaces publics." L'application de cet arrêté a entraîné entre juillet et début septembre, 99 verbalisations prononcées par la police municipale pour consommation sur la voie publique. 71 personnes ont été interpellées pour conduite en état d'ivresse, 37 pour ivresse publique et manifeste. "Et nous avons eu plus de 90 interventions pour tapages. Donc le travail de la police est fait et bien fait, 24h/24 surtout." La police municipale compte actuellement 26 agents, le premier édile beaucairois en promet quatre de plus d'ici la fin de son mandat.

Un commerce sanctionné d'une fermeture administrative de deux mois

Des commerces ont également été sanctionnés pour de la vente d'alcool hors des clous. Un, le Sabor Latino, fait l'objet d'une fermeture administrative de deux mois actée par la préfecture du Gard. "Il a fallu de longs mois de procédures, des dizaines de verbalisations pour obtenir ce résultat. Cet établissement ne respectait pas les règles. Il y avait des nuisances, des troubles nocturnes." Deux autres commerces sont dans le viseur du maire : "Nous avons lancé des dizaines de procédures." Julien Sanchez l'assure fermement, "il n'y a aucun laxisme". Et l'élu Rassemblement national de mettre un point final à cet échange : "Si on pouvait éviter de laisser entrer l'immigration massive, je  pense qu'on serait un peu plus tranquille dans cette commune et en France plus généralement."

Le clin d'œil

L'opposition n'a pas fait que gronder, elle a ri aussi à un moment précis, certes toujours au dépend de la majorité. C'est le jeu, il faut dire que la dernière partie du conseil relevait de la farce. Le maire a été interrogé par quelques membres de son équipe sur des sujets divers et variés. Des questions qui n'avaient d'autre but que de vanter les mérites des actions municipales. Sans masque, il est plus difficile de cacher sa malice. Mais après tout, on n'est jamais mieux servi que par soi-même !

Stéphanie Marin

Stéphanie Marin

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