BERNIS Un séminaire organisé par la CAF pour concrétiser l'inclusion numérique dans le département
L'inclusion numérique, un terme un tant soit peut barbare et résolument actuel derrière lequel se cache tous les blocages qui empêchent d'accéder au monde numérique. Cela peut-être le handicap mais pas seulement.
Le séminaire organisé par la Caisse d'allocations familiales du Gard, réunissait 300 acteurs du département autour de l'accompagnement des personnes réfractaires, quelles qu'en soient les raisons. La révolution numérique est une mutation profonde de notre rapport au monde. Fondée sur l’alliance de l’électronique, de l’informatique et des réseaux, elle forme un nouveau « système technique » qui réorganise entièrement la société et l’économie.
Cette mutation est aujourd’hui largement visible dans les usages du quotidien. D’après le dernier baromètre 2017 du numérique, 88 % des Français sont des internautes, chiffre qui monte à 100 % chez les 12/39 ans. Le smartphone devient notre « objet technique total », par lequel transitent toutes les interactions humaines et sociales. Ainsi 73% des Français possèdent un smartphone (+8 points en un an) alors que seuls 17% d’entre eux en possédaient un en 2011. Le smartphone est l’équipement le plus souvent utilisé pour se connecter à Internet. Globalement, 76 % des Français se connectent tous les jours (+2 points) et 67% ont recours à l’e-administration (+5 points).
Lutter contre la marginalistion
L’inclusion numérique n’est donc plus une question de « fracture numérique » ou, pour le dire autrement, d’accès aux outils. La fracture numérique est de plus en plus une fracture d’usage ou de culture plus qu’une fracture d’équipements ou de technologie. Les non-connectés, devenus minoritaires, sont les mêmes que celles et ceux qui sont plus largement victimes de marginalisation sociale, culturelle et économique (12% des Français ne se connectent jamais à Internet).
Plus encore, l’ensemble de la population est menacée d’exclusion numérique : être à l’aise avec le numérique aujourd’hui ne signifie pas qu’on le sera demain, tant surgissent tous les jours de nouveaux outils, dans tous les secteurs de notre vie quotidienne, qui nécessitent de nouveaux apprentissages permanents (41 % des non-diplômés déclarent n’avoir jamais eu l’occasion d’apprendre à utiliser des outils numériques).
Dans ce contexte, l’inclusion numérique apparaît de plus en plus comme la forme que prend plus généralement l’inclusion sociale. D’après la commission européenne, « l’inclusion active consiste à permettre à chaque citoyen, y compris aux plus défavorisés, de participer pleinement à la société ». Dans une société où domine le « système technique numérique », l’inclusion numérique est définie comme « la capacité à fonctionner comme un citoyen actif et autonome dans la société telle qu’elle est », souligne le Conseil national du numérique. Cela concerne aussi bien le travail et l’emploi, l’accès aux droits et aux services essentiels, l’accès à la connaissance et au savoir, la dignité et le bien-être ou encore la participation citoyenne.
Un parcours numérique à 100% pour l'allocataire : un choix qui oblige la CAF à agir concrètement
La Caf a fait le choix du 100% dématérialisé, c’est-à-dire du parcours numérique de bout en bout pour l’allocataire. Pour l'antenne du Gard, ce choix dépasse le simple enjeu de gestion. Face à cette réalité et à la conviction qu'inclusion numérique est synonyme d'inclusion sociale, elle s’engage résolument dans cette démarche et mobilise l’ensemble des énergies locales, de ses équipes, du réseau des Caf, des partenaires institutionnels et des acteurs locaux du département. Son plan d’inclusion numérique poursuit trois objectifs généraux : assurer un accès effectif aux outils numériques et à la plateforme Caf.fr, favoriser la bonne maîtrise des démarches Caf par les allocataires et accompagner à la citoyenneté numérique.
L’objectif de cette journée était donc de réunir les partenaires réalisant des initiatives locales dans le domaine de l’inclusion numérique et de faire émerger des propositions et des partenariats locaux. Un séminaire interprofessionnel qui invitait près de 300 personnes et souhaitait interroger les partenariats existants et à venir sur le territoire gardois en matière d’inclusion numérique, dans une perspective concrète et opérationnelle. À suivre.
Véronique Palomar