Publié il y a 2 h - Mise à jour le 17.11.2024 - La rédaction - 11 min  - vu 616 fois

ÇA RESTE ENTRE NOUS Les indiscrétions de la semaine

C'est dimanche. Il est 12 heures. C'est l'heure de savourer les indiscrétions politiques et économiques de la semaine !

Fixer le cap. Depuis quelques années à Nîmes, l’aéroport est devenu un enjeu politique. Mais aussi financier. D’abord sous forme de syndicat mixte avec plusieurs acteurs contributeurs, les magistrats de la chambre régionale des comptes avaient soulevé de nombreuses défaillances. Et une rentabilité perceptible. Finalement, Yvan Lachaud, alors président de Nîmes Métropole décida de dissoudre ce syndicat et d’intégrer pleinement l’aéroport dans l’agglomération. Adieu les financements de la Ville d’Alès, de la CCI et de quelques autres. Désormais, seule la Métropole assumerait les choix d’investissement. Un budget réduit à peau de chagrin puisque l’ambition du centriste à l’époque était d’investir le terrain industriel et de formation en abandonnant la commercialisation des lignes, gourmand financièrement. Il avait trouvé la parade en encourageant un rapprochement stratégique avec l’aéroport de Montpellier. On y reviendra. À son arrivée au Colisée en 2020, Franck Proust monte tout de suite dans un avion et se rend à Dublin rencontrer la direction internationale de Ryanair. Avec une seule idée en tête : renouer le lien étiolé et convaincre la compagnie aérienne d’investir à nouveau les contrées nîmoises. Car pour le président fraîchement élu, le site aéroportuaire est une priorité absolue. Comme le rappelle son entourage, personne dans le monde n’a envie d’aller à Montpellier. En revanche, venir découvrir les terres romaines… Tactique, Franck Proust met en place un triptyque performant : le développement de la sécurité civile pour en faire un hub européen, l’attractivité industrielle et la formation. Mais surtout, l’investissement massif vers de nouvelles destinations, clé du développement économique et touristique du grand territoire nîmois jusqu’à la Provence. Quoi qu’il en coute ? Le président de l’Agglo l’assure, tout cela est maitrisé et équilibré. Et les retombées économiques déjà significatives. Un indicateur lui donne raison : le taux de remplissage des lignes. Que ce soit vers Porto, Dubin, Bruxelles ou encore Londres, avec des records de fréquentation cette année encore, dans le sens des arrivées comme des départs, selon nos informations. Son objectif d’atteindre les 400 000 passagers à l’horizon 2028 pourrait donc être réussi bien plus tôt à ce rythme. Cela n’empêche pas l’opposition, du communiste Vincent Bouget à la présidente des Macronistes dans le Gard, Valérie Rouverand de taper fort contre l’outil. Pour quelles raisons principalement ? L’absurdité environnementale de l’avion, sans compter les nouvelles lignes attendues en 2025, notamment celle en direction de Barcelone jugée trop proche de Nîmes. Là encore, le patron de l’Agglo dégaine son argument : il veut offrir à la destination nîmoise une visibilité mondiale. Faire venir des touristes chez nous et des investisseurs économiques, cela passe forcément par des grands aéroports connectés au monde entier ! Est-ce qu’il réussira son pari ? Seul l’avenir le dira. Mais en matière de stratégie politique, difficile de ne pas donner le point au Républicain. Aujourd’hui, les Nîmois semblent plutôt heureux d’avoir un aéroport près de chez eux susceptible de les transporter jusqu’au bout du monde. Positif ou pas, partir de Nîmes pour se rendre à Barcelone afin de voyager vers les États-Unis à moindres frais, c’est aussi bon pour le pouvoir d’achat. Enfin, quand on voit comment la direction de l’aéroport de Montpellier est ennuyée par les bonnes performances nîmoises… On ne va pas se plaindre pour une fois de donner le change aux Héraultais !

La colère froide. Jean-Paul Fournier a réuni mardi dernier les élus de la majorité pour faire le point sur l’ensemble des dossiers dans l’actualité. À la fin de la réunion, par surprise, il a levé les yeux de ses notes et a menacé les élus qui passent leur temps à parler des municipales dans 15 mois. « Je ne suis pas mort », a rappelé le maire de Nîmes. Et de préciser : « Si cela s’avérait nécessaire, j’envisagerais l’option du retrait des délégations. » Ce n’est pas la première fois dans sa longue carrière à la mairie de Nîmes que Jean-Paul Fournier décide de couper la tête aux élus récalcitrants. Cette fois, il pourrait le faire de façon plus large s’il n’obtenait pas satisfaction. Mais n'est-ce pas un trop gros risque à proximité des municipales ?

Ça tire partout. Le maire de Nîmes tente de reprendre la main, car entre une bonne partie des élus, rien ne va plus. Le moindre geste, la moindre réunion ou décision finit en eau de boudin. Prenons la gestion de l’anniversaire des Halles le week-end dernier : « On n’est plus dans le monde des adultes, on a affaire aux derniers de la classe », critique vertement un élu en soutien de Franck Proust. Un autre du même camp ajoute : « Ils ont saccagé le dossier. La rénovation des Halles était dans la lettre de mission du maire à Valentine Wolber qui aurait géré le dossier bien autrement. C'est dommage d'avoir laissé la gestion à ces incompétents. » Du côté des élus proches du premier adjoint, c’est Franck Proust qui est visé particulièrement : « Durant les tensions, il n’a pas fait preuve de solidarité, il buvait des coups à l’intérieur des Halles avec des amis étaliers », indique un autre. C’est l’un des élus les plus fidèles à Jean-Paul Fournier, ni pro-Plantier, ni pro-Proust, qui résume la situation : « Nous n’avons jamais connu cela. C’est pitoyable et tellement irrespectueux vis-à-vis du maire. Il faut siffler la fin de la récréation rapidement, sinon ça va très mal finir. »

Les câlins en public. Entre Franck Proust et Julien Plantier, depuis des mois, ce n’est pas l’amour fou. Mais ces derniers jours, il semblerait que les deux hommes tentent publiquement de jouer la carte de l’apaisement. Cette semaine, lors de l’inauguration de l’hôtel Boudon, le président de Nîmes métropole a refusé de couper le ruban sans la présence du premier adjoint au maire de Nîmes. Sur le plateau du Club Objectif Gard, Julien Plantier n’a pas hésité à caliner son potentiel rival pour la succession de Fournier. Franck Proust de lui répondre avec diplomatie tout en précisant qu’ils étaient tous deux amis. Est-ce une communication de façade ou une réalité ? « Julien Plantier sent bien que la candidature pour la succession du maire pourrait lui échapper, il a tout intérêt à se rabibocher avant le point de non-retour. Du côté de Franck Proust, il s’agit davantage de jouer la carte du rassembleur : tous derrière lui » explique une source bien avisée

La stratégie en coulisse. Vendredi dernier, Julien Plantier voulait manger avec le maire de Nîmes. Un déjeuner pour le convaincre une énième fois de se décider plus tôt que prévu sur le choix du successeur. Mais Jean-Paul Fournier a esquivé ce repas de la mi-journée, il a préféré casser la croûte avec… Franck Proust. Informé, le premier adjoint a moyennement apprécié et a exigé du cabinet de voir le maire en fin de journée. Difficile de savoir l’étendue des échanges, mais au conseil municipal hier matin, certains ont trouvé Julien Plantier davantage crispé qu’à l’habitude. « Il a été agressif, en particulier avec l’opposition, alors qu’il n’y avait pas lieu d’être… C'est dommage de créer des tensions alors que l’opposition à gauche comme à l’extrême-droite est plutôt conciliante avec les projets de la municipalité », explique un élu de la majorité. Le premier adjoint ne veut plus perdre de temps et accélére. Au grand dam de ses opposants à l'intérieur ou comme à l'extérieur de la municipalité.

Recours ? Après la victoire étriquée de Steeve Calligaro à la tête de l’UPE30 il y a quelques jours, comme révélé par Objectif Gard, certains membres de cette instance représentative du patronat ne comptent pas en rester là. « Il y a un règlement intérieur et il n’est pas respecté. Pour se présenter, il est nécessaire d’avoir une antériorité plus importante » nous glisse un administrateur sous couvert d’anonymat qui confirme l’envoi d’un courrier officiel au préfet du Gard pour lui demander de trancher. Dans l’intervalle, le nouveau patron du Medef dans le Gard l’assure : « Mon objectif est de renforcer notre présence sur le terrain, de dynamiser notre action et d’incarner un syndicat proche des réalités et des besoins des entreprises gardoises. » Par ailleurs, il confirme, sous sa présidence, la volonté de mettre en œuvre un modèle de gouvernance renouvelé, avec un bureau constitué de vice-présidents chargés de thématiques stratégiques afin de consolider la représentativité du Medef sur le territoire. Attendre et voir.

Les feux sont au vert. Après plusieurs mois de négociations et d’accompagnement, Valentine Wolber, adjointe au maire de Nîmes déléguée aux commerces, n’était pas peu fière d’annoncer à ses collègues hier samedi à la fin du conseil municipal, l’arrivée en mars 2025 de l’enseigne Fragonard. Le parfumeur grassois a choisi de poser ses valises dans le cœur de la cité romaine nîmoise, sur l’avenue Général Perrier, pour proposer ses parfums, mais aussi son univers mode, arts de la table et sa ligne textile. Une nouvelle n’arrivant jamais seule, l’élue vient de voir confirmer aussi l’arrivée de l’enseigne Bricomarché à l’angle de la rue des Halles et de la rue Nationale, à la place d'une supérette. Une première pour un magasin de bricolage dans le centre-ville. « Au total, ce sont plus de 50 nouveaux commerçants qui se sont installés en 2024 dans le centre-ville, difficile ensuite de critiquer la dynamique de Nîmes », indique un élu nîmois à la sortie du conseil municipal. Valentine Wolber va d’ailleurs, selon nos informations, recevoir prochainement l’ensemble de ces nouveaux marchands lors d’une soirée dédiée…

Aéroport : turbulences à gauche. En parlant d’aéroport, la gauche unie n’est pas sur la même longueur d’onde. Lundi dernier, la socialiste Corinne Giacometti a bien failli prendre la parole pour saluer les nouvelles lignes et l'objectif des 400 000 passagers d'ici à 2028. Toutefois, du goût des socialistes, une nuance est apportée : « Le président de Nîmes métropole gagnerait à réaliser des études en amont de leur ouverture pour connaître leur impact ». Bref, qu'importe... Corinne Giacometti n'a pas eu l'occasion de défendre son point de vue. Elle est restée muette, respectant la "discipline de groupe" et son président, probable tête de liste de l'union de la gauche aux prochaines municipales, Vincent Bouget. Du coup, le communiste a eu, lui, tout le temps de fustiger ces nouvelles lignes commerciales.

Déficit au PS... Depuis la gifle de 2017, la fédération du PS du Gard a pris un coup dans l’aile. Et pour cause : les aides de la fédération proportionnelles au nombre de députés ont diminué et les cotisations de ces derniers n’existent plus… Lors d’une réunion le 30 octobre, Christiane Thomas s’est interrogée sur le déficit « aux alentours des 37 000€ » en 2024 et s'est demandée si la situation sera la même en 2025 ? « Ce n’est pas l’ordre du jour de la réunion de ce soir. Le budget sera présenté au prochain bureau fédéral », lui a répondu le premier fédéral Pierre Jaumain, renvoyant sa militante sur les roses. Normal quand on est au PS ?

... Mais la reconstruction est en marche ? Au Parti socialiste, pas de temps à perdre désormais. Il est l’heure de préparer le congrès du parti qui aura lieu au printemps prochain. Ainsi, une première réunion s’est déroulée cette semaine autour d’un repas chaud. Le sénateur Denis Bouad était là, Fabrice Verdier, le conseiller régional et président de la Communauté de communes du Pays d’Uzès ou encore Pierre Jaumain, le premier fédéral ainsi que Nicolas Ferrière, numéro 2 et porte-parole du parti dans le Gard. Nicolas Nadal, à la tête de la section de Nîmes, participait aussi au repas. « Tout s’est parfaitement déroulé. Dans une entente très cordiale. Chacun est en phase et convaincu qu’il faut poursuivre le soutien à la motion Refondation qui a permis la victoire il y a un an », explique l'un des présents. Peut-être aussi que les questions qui fâchent n’ont pas été abordées ? Par exemple, celle du prochain chef de file pour les municipales à Nîmes en 2026 ? « La guerre se prépare entre Nadal et Jaumain. Mais personne ne veut aller à l’affrontement comme à droite entre Plantier et Proust. » Rendez-vous en septembre prochain pour le savoir…

Un triangle d’or en toc ? C’est une délibération qui est un peu passée inaperçue… Lundi dernier, en conseil communautaire, les élus de Nîmes métropole ont voté la dissolution de l’association "La Grande Provence". Poussée à l’époque par Bernard Baumelou, aujourd’hui directeur de cabinet de Nîmes Métropole, le but de la structure était d’amorcer une coopération entre les collectivités du « triangle d’or ». Sauf que le manque de volonté politique a eu raison de la structure. Le triangle d’or s’apparentant aujourd’hui à une chimère…

Laurence Gardet, porte-parole de Proust ? L’échange lundi soir dernier au conseil communautaire de Nîmes métropole n’est pas passé inaperçu à gauche. Lors d’une interpellation, le président de l’Agglo a proposé à l’élue Rassemblement national Laurence Gardet, par ailleurs conseillère régionale d’opposition, de demander directement son avis à Carole Delga la prochaine fois qu’elle se rendrait à la Région. « On marche sur la tête. C’est scandaleux de voir Franck Proust faire appel à l’extrême-droite pour faire l’intermédiaire avec la présidente de la Région. On a connu le président mieux inspiré », grince un élu communiste qui soupçonne presque des accointances à venir dans le cadre des prochaines échéances électorales. « Il faut arrêter les fantasmes. Le président a fait un bon mot ironique, il a suffisamment prouvé depuis bien longtemps son refus de s’associer de près ou de loin à la droite extrême », fait-on savoir, agacé, dans les couloirs du Colisée.

Intervilles à Nîmes, c’est non. Créée en 1962 par Guy Lux, la célèbre émission télévisée Intervilles pourrait renaitre de ses cendres. Dans une version revue et corrigée. Mais surtout sans les mythiques vachettes à l’antenne. Dax, Mont-de-Marsan et Bayonne ont annoncé leur volonté de boycotter ce retour en 2025. Et Nîmes ? Selon nos informations, cette semaine, les services techniques, avec le concours de Frédéric Pastor, l’adjoint chargé des festivités, ont écrit un courrier officiel à France 2, le diffuseur, et Nagui, l’animateur-producteur, pour les informer aussi de leur refus. En lien avec l’absence des vachettes dans les arènes. Mais aussi pour une question de coût. Le montant de l’enveloppe exigé serait de l’ordre de 400 000 euros pour un seul soir. Bien trop élevé dans une année 2025 de disette économique annoncée…

Virée parisienne. Le maire de Saint-Hilaire-de-Brethmas Jean-Michel Perret se déplacera à Paris la semaine prochaine dans le cadre du 106e congrès des maires et des présidents d'intercommunalité de France, qui se tiendra les 19, 20 et 21 novembre prochain au Parc des Expositions Porte de Versailles. Un séjour dans la capitale qui lui sera très profitable, puisqu'il rencontrera demain lundi en fin de journée, la ministre du logement Valérie Létard. Bien évidemment, le sujet principal autour de la table sera la loi SRU, contre laquelle il se bat pour la faire changer. Membre de l'association "Communes Solidaires SRU", présidée par le maire de Générac Frédéric Touzellier, ils avaient déjà été reçu ensemble par une délégation du ministère du Logement, en compagnie de Joffrey Léon (Uchaud) et Sandrine Soulier (Pujaut). Selon nos informations, Jean-Michel Perret a également rencontré ce vendredi en milieu d'après-midi le préfet Jérôme Bonet, pour évoquer les futurs logements sociaux sur sa commune.

Marion, la suite. Comme révélé par Objectif Gard, après avoir quitté Reconquête et Éric Zemmour, Marion Maréchal, désormais députée européenne, a créé son nouveau parti « Identité-Libertés ». C'est à Nîmes qu'elle a fait escale il y a quelques jours pour venir rencontrer des personnalités économiques de façon confidentielle, "mais qui ont vocation à s'engager sur une liste en commun avec Éric Ciotti et le Rassemblement national", comme elle nous l’expliquait dans un entretien vidéo dans nos colonnes. Parmi les personnalités économiques présentes, Éric Giraudier, le président de la CCI Gard. L'ancien premier fédéral du Parti socialiste et membre associé de la CCI, Stéphane Tortajada, ou encore Olivier Jalaguier, conseiller en communication politique. Depuis nos révélations, la surprise est grande et les réactions très nombreuses. Marc Taulelle, référent gardois de Marion Maréchal, gêné aux entournures, fait savoir que cette rencontre avec les acteurs économiques du Gard a essentiellement porté sur leurs difficultés face à la crise actuelle. « Il n’a jamais été question de politique municipale ou de rencontre gastronomique politicienne. » Il faudrait que Marc Taulelle puisse accorder ses violons avec ceux de la nièce Le Pen : c’est elle qui a confirmé dans l’interview l’objet des municipales dans sa venue à Nîmes. En ce qui concerne Olivier Jalaguier, membre de Nouvelle énergie avec David Lisnard, il souhaite préciser que sa démarche était désintéressée de tout intérêt de rapprochement politique avec l’extrême-droite. « Il y a des convergences sur l’approche libérale, pas forcément sur le reste. » C’est dit.

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