CARNET NOIR Dernière survivante gardoise des camps nazis, Andrée Julien est décédée
Dans la nuit du jeudi 4 au vendredi 5 mai, Andrée Julien est décédée à l'âge de 100 ans. Elle était la dernière survivante gardoise déportée dans les camps nazis lors de la Seconde Guerre mondiale.
Andrée Julien était la dernière survivante gardoise de l'horreur nazie. Jusqu’au bout, elle a gardé intacte sa lucidité et son esprit de résistance. Née à Arles, elle venait de fêter son centième anniversaire, le 4 mars dernier. Le 30 mai 1944, elle était déportée à Neue Bremm, avant d'être transférée au camp de Ravensbrück puis à Leipzig-Schönfeld, en juillet 1944 où elle travaille à la fabrication d’obus dans une usine du groupe Siemens jusqu’à l’évacuation du camp le 13 avril 1945.
Après trois jours de marche forcée avec trois autres camarades, elles réussissent à s’enfuir puis sont récupérées par les forces alliées. Toute sa vie, Andrée aura inlassablement témoigné dans les collèges et lycées. Elle demeurait très vigilante et ne cessait d’affirmer à juste raison : « C’est Hitler qui est mort, pas le nazisme. Ce dernier peut revenir à tout moment et dans n’importe quel endroit du monde ».
Andrée Julien a participé à la création de l’AFMD (Amis de la fondation pour la mémoire de la déportation) dans le Gard. Andrée Julien avait reçu la médaille de chevalier de la Légion d’honneur par le préfet du Gard, Dominique Bellion en 2006 et la médaille d’officier de la Légion d’Honneur par la préfète Marie-Françoise Lecaillon le 11 octobre 2022.