COSTIÈRES STORY Les dix matchs nîmois les plus marquants
Nous sommes à cinq jours du dernier match de championnat disputé au stade des Costières contre Bordeaux le samedi 5 novembre à 15h, avant que Nîmes Olympique ne déménage dans le stade provisoire des Antonins. Une page va se tourner pour les Crocodiles qui ont vécu 33 ans de bons et de mauvais moments dans leur stade. Pour le plaisir, nous avons établi une liste (totalement subjective) des dix plus grands matchs nîmois au stade des Costières. Chauvins, nous n’avons écouté que notre cœur pour ne garder que les bons moments. Alors avant de lui dire adieu, faisons nous plaisir et revivons les plus grandes émotions au stade des Costières.
1 – Nîmes – Montpellier 1-0 (14 avril 1996)
Comment rêver d’une plus belle affiche pour une demi-finale de Coupe de France ? Probablement impossible ! Et surtout pouvait-on espérer une issue favorable aux Nîmois ? Pour être honnête, ils ne sont pas nombreux, les supporters du NO, à vraiment y croire ce dimanche 14 avril 1996. La crainte d’être lourdement battu par le grand rival montpelliérain plane sur le stade des Costières. Mais l’histoire est belle et parfaitement lancée par Christophe Zugna, l’attaquant Abder Ramdane se présente devant Bruno Martini qu’il bat irrémédiablement. Les Costières chavirent de bonheur comme jamais, la joie est trop immense. Nîmes élimine Montpellier et se qualifie pour la finale de la Coupe de France 1996 dans une ambiance qui dépasse l’imagination. Les Crocodiles ratent la dernière marche face à Auxerre, le champion de France, mais ils se qualifient pour la coupe d’Europe des vainqueurs de coupes. Le NO vit alors l’une des plus belles pages de son histoire.
2 – Nîmes – Laval 3-1 (16 mai 2008)
Ce jour-là, l’engouement est exceptionnel. La demande de billets est telle que l’on pourrait remplir deux fois le stade des Costières. Il faut dire que le rendez-vous est capital. Après six ans en National, le NO a l’occasion de remonter en Ligue 2. Toute la journée, la tension envahit la ville qui ne parle que de cela depuis une semaine. Une heure avant le coup d’envoi, l’antre des Crocodiles est déjà copieusement garni. Alors on croise les doigts car tant de fois les espoirs de remontées ont terminé en amère déception. L’équation est simple : il faut battre Laval pour ne pas se faire dépasser par Cherbourg et par ces mêmes Lavallois. Le ciel est couvert, les Nîmois tendus, et les Mayennais ouvrent le score à la demi-heure de jeu... Les 18 482 spectateurs sont tétanisés jusqu’au moment où tout bascule avant la pause avec des buts de Malm (44e) et Colloredo (45e+3e). Le plus dur est fait et l’inévitable « Enormalm ! », comme on le surnommait, parachève la soirée avec un nouveau but (63e). C’est la fin du calvaire en National, les Nîmois attendaient ça depuis six ans.
3 – Nîmes – Sochaux 4-3 (20 avril 2005)
C’est souvent dans les coupes que les Nîmois se sont le plus épanouis au stade des Costières et en cette saison 2004-05 les Crocodiles se battent sur deux fronts. Celui de la remontée en National et celui de la Coupe de France où ils brillent particulièrement puisque successivement Saint-Étienne, l’AC Ajaccio et Nice, tous évoluant en Ligue 1, sont repartis des Costières la tête basse. Alors quand, en quart de finale, se présente le FC Sochaux, tout le peuple Nîmois attend un nouvel exploit. C’est bien mal embarqué car les Lionceaux mènent 1-2 à pause puis 1-3 en seconde période avant de rater une balle de 1-4 (63e). On se dit alors que s’en terminé pour les Nîmois. C’est mal connaitre la volonté de cette équipe qui grâce à Enza-Yamissi et Kandé arrachent la prolongation. Le suspens bascule alors dans le magnifique quand le Nîmois Verschave marque le but plus laid, mais aussi le plus beau de sa carrière avec la complicité de Teddy Richert, le gardien de but Sochalien. Rouge de plaisir, le stade des Costières chavire dans le bonheur. Le Nîmes Olympique décroche sa neuvième demi-finale de Coupe de France (la quatrième en neuf ans), mais tombe en demi-finale à Auxerre et rate la montée en Ligue 2. C’est ce que l’on appelle le revers de la médaille.
4 - Nîmes – Marseille 3-1 (19 août 2018)
Cela faisait 25 ans, une éternité, que les Nîmois attendaient de retrouver l’élite du football français. Après plus de deux décennies de galère dans les étages inférieurs, les Gardois ont envie de savourer. Et ils sont gâtés en ce début de saison 2018-19 puisqu’après une spectaculaire victoire à Angers 4-3 en ouverture du championnat, c’est l’OM qui est le premier visiteur aux Costières, ce 19 août 2018. Marseille, c’est forcément du lourd, mais la bande à Blaquart réalise peut-être son meilleur match et ne se laisse pas impressionner, même quand le phocéen Thauvin (49e) répond à une superbe ouverture du score de Denis Bouanga (34e). Ce NO ne vit que pour le jeu, il ne calcule pas et il est récompensé par deux buts supplémentaires de Sada Thioub (62e) et Renaud Ripart (87e). Comme au bon vieux temps de Jean-Bouin, Nîmes bat Marseille et signe un retour remarqué en Ligue 1. C’est en quelque sorte la dernière grande émotion du stade des Costières.
5 - Nîmes – Kispest Honved 3-1 (12 septembre 1996)
Nîmes Olympique en Coupe d’Europe, ce n’est pas tous les jours et quand cela arrive alors que l’équipe évolue en National, c’est carrément historique. C’est en se qualifiant pour la finale de la Coupe de France 1996 (au dépens de Montpellier, ça fait du bien de le rappeler) que les Crocodiles ont gagné leur ticket continental puisque c’est le champion de France, Auxerre, qui gagne la coupe. Si on connait les coups d’éclats nîmois au niveau hexagonal, nous n’avons pas de repaires en ce qui concerne l’Europe où les Crocodiles n’ont plus joué depuis 1972. En héritant des Hongrois du Kispest Honved, les joueurs de Pierre Mosca ne sont pas favoris, mais une nouvelle fois ils étonnent le monde du football en s’imposant 3-1 avec des buts de Antoine Preget, Cyril Jeunechamp et Grégory Meilhac (tous passés par le centre de formation du NO). Curieusement, l’affluence n’était que de 7 948 spectateurs, mais il faut dire que les fans nîmois étaient gâtés au niveau émotions à cette époque. Les Gardois gagnent également le match retour 2-1, mais ils sont ensuite éliminés par l’AIK Stockholm malgré un victoire en suède 1-0. La parenthèse était belle et à la fin de la saison, Nîmes remonte en Ligue 2.
6 – Nîmes – Gazelec Ajaccio (4 mai 2018)
La grand jour tant rêvé, tant espéré, arrive enfin après un quart de siècle d’une interminable attente. Cela fait plus de deux ans que Bernard Blaquart est l’entraîneur et il a déjà réalisé l’exploit de sauver une équipe qui avait huit points de pénalité (2015-16), et il a ensuite raté la monté en Ligue 1 d’un point (2016-17). L’ascension se poursuit lors de la saison 2017-18 et pour l’avant-dernière journée, les Crocodiles accueillent le Gazelec Ajaccio qui végète en bas de classement. Une victoire et c’est le paradis assuré. Ce 4 mai, les Nîmois ne prennent pas soin du suspens avec l’ouverture rapide du score de Rachid Alioui (3e). Les 17 337 spectateurs sont aux anges (no hay billetes !) et Alioui (22e), encore lui, mais aussi Romain Del Castillo (49e) et Antonin Bobichon (68e) participent à la fête grâce à une victoire 4-0. Nîmes est enfin en Ligue 1. Hasard de l’histoire, la dernière fois que Nîmes était monté dans l’élite, c’était déjà au stade des Costières et face au Gazelec Ajaccio… un 4 mai.
7 – Nîmes – Gazelec Ajaccio 0-0 (4 mai 1991)
Jusqu’à ce jour, Nîmes Olympique n’a connu que la Division 2 (comme on disait à l’époque) et la Coupe de France, mais sans passion. Après sept années de purgatoire et d’espoirs déçus en D2, les Crocodiles voient enfin le bout du tunnel. Fragile leader du groupe B, les joueurs de Daniel Roméo viennent de décrocher une précieuse victoire à Istres 1-0 (but de Dominguez) pendant que leur rival Valenciennes est tenu en échec par Gueugnon 0-0. Avec trois points d’avance, alors que la victoire vaut deux points, la calcul est simple : il faut gagner contre le Gazelec Ajaccio pour monter en D1. Mais ce 4 mai 1991, crispés par l’enjeu, les Nîmois ne viennent pas à bout des Corses de Jean-Michel Cavalli. Le score reste nul et vierge mais, dans le même temps, Valenciennes est tenu en échec à Bastia 2-2. Nîmes est en D1. Le public peut enfin jubiler avec ses joueurs dans un stade des Costières qui connait son premier grand moment.
8 – Nîmes – Montpellier 2-1 (10 avril 2009)
Nîmes a le couteau sous la gorge en cette fin de saison. Après un début de saison catastrophique et la mise à l’écart de Jean-Luc Vannuchi, l’équipe dirigée par Jean-Michel Cavalli a entamé une folle remontée au classement de la Ligue 2. Dernier avec neuf points de retard sur le dernier non-relégable, Nîmes se bat avec des courtes victoires et des nuls arrachés après de hautes luttes. Ce 10 avril 2009, c’est le Montpellier de Rolland Courbis qui se présente aux Costières. Le voisin héraultais est un solide prétendant pour la montée en Ligue 1 et il ne peut pas se permettre de laisser des points chez un relégable. Chaque but peut causer la perte de l’adversaire, et à ce petit jeu c'est le MHSC qui marque la premier grâce à Victor-Hugo Montano (38e). Nîmes pousse, vendange, mais y arrive finalement par Jonathan Ayité (53e) et Jean-Jacques Mandrichi (80e). Les Crocodiles décrochent un chaud derby et se maintiennent à l’issue de la saison. Quant aux Montpellierains, ils montent en Ligue 1.
10 – Nîmes – Lyon 2-3 (24 mai 2019)
C’est la seule défaite de ce top dix. Mais ce qui est intéressant dans ce match, ce n’est pas le score mais l'ambiance qui a entouré la rencontre. Ce match de clôture de la saison de Ligue 1 2018-19 est celui de l’hommage rendu par le public à ses joueurs pour les remercier de tous les bons moments partagés depuis trois saisons. À l’issue du match (perdu 2-3), les Crocodiles reviennent un à un sur le terrain pour recevoir l’hommage qu’ils méritent. Dans les tribunes, les supporters ont prévu des drapeaux à l’effigie de chaque joueur. C'est le soir des au revoir, puisque Savanier, Bouanga, Thioub, Bobichon, Bozok, Alioui et Bernardoni sont en partance. Cette soirée sonne aussi comme la fin d’une histoire avec une équipe qui aura donné des joies parmi les plus belles que le stade des Costières a pu connaître.
10 – Nîmes – Le Poiré-sur-Vie 2-0 (18 mai 2012)
Toutes les montées ne sont pas forcément spectaculaires. Celle décrochée en 2012 par les Crocodiles n’est pas restée dans les annales du football. Si elle ne suscite pas le même en engouement qu’en 2008, elle est vécue comme un véritable soulagement. Il faut dire que tout avait très mal commencé avec trois défaites (Vannes, Fréjus et Rouen). On a vu mieux pour attaquer une opération remontée. Mais dès la 4e journée, les joueurs de Thierry Froger redressent la barre et, patiemment, remontent au classement. À la mi-parcours, ils s’installent dans le top 5. Seulement, pour valider le ticket menant à la Ligue 2, il faut battre Le Poiré-sur-Vie, l’équipe Vendéenne qui vient pour la première fois aux Costières. Une formalité que les Nîmois ne remplissent qu’en fin de match grâce à Nicolas Benezet (79e) et Seydou Koné (90e+2). Une partie des 10 514 spectateurs vient communier avec son équipe et lui offre une haie d’honneur dans un moment de belle communion.
Norman Jardin
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