COUPE DE FRANCE Clap de fin pour des Alésiens tombés les armes à la main
Auteur d'un parcours sérieux et prometteur, l'OAC avait rendez-vous avec l'histoire ce samedi après-midi. Dans son antre hélas vide de Pibarot, le club cévenol a ferraillé avec courage mais a fini par céder dans les dernières minutes contre le MHSC (1-2).
34 ans d'attente et 90 minutes d'espoir. Un dispositif policier digne d'un OM-PSG des années 2000 aux abords du stade. Une tribune vidée de ses supporters, mais tout de même garnie de quelques privilégiés dont Patrice Cabanel, ancien stoppeur de l'OAC, buteur lors du 2-2 face au grand Bordeaux d'Aimé Jacquet en mai 1987. Une pelouse loin d'être irréprochable. Contexte dressé pour ce 16e de finale de Coupe de France au parfum de derby entre cévenols et pailladins.
Si le technicien héraultais a fait le choix de laisser la moitié de son onze de départ habituel sur le banc (Hilton, Sambia, Savanier, Mollet, Laborde), l'équipe montpelliéraine a tout de même fière allure. De son côté, Stéphane Saurat, qui a martelé toute la semaine qu'il ne manquerait pas de s'engouffrer dans la brèche si "une petite fenêtre venait à s'ouvrir", est resté fidèle à ses principes et à ce 4-2-3-1 qui fonctionne si bien.
Le technicien alésien renouvelle sa confiance aux hommes qui ont battu l'AS Fabrègues au tour précédent. Dès le coup d'envoi, le MHSC, par l'intermédiaire d'une demi-volée de Skuletic, a manqué d'ouvrir le score, mais Bouchité s'est montré vigilant et a capté le ballon. Deuxième occasion franche pour le MHSC : le centre en retrait de Cozza, venu de la gauche, a trouvé Mavididi dont le plat du pied est passé à quelques centimètres du poteau droit de Bouchité.
Les Héraultais pensaient avoir fait le plus dur
Parce que l'OAC était acculé dans sa moitié de terrain depuis de trop longues minutes, ils ont fini par concéder un but logique à la suite d'un enchaînement technique de haut vol de l'ancien lyonnais Jordan Ferri qui, après avoir pris de vitesse la charnière cévenole, n'avait plus qu'à ajuster Bouchité d'un plat du pied plein de sang-froid (11e). Trop tôt pouvait-on croire pour que le rêve alésien ne se brise pas.
Dépourvu de solution, Franco a pris ses responsabilités pour effectuer une incursion en solitaire et obtenir un bon coup-franc à 20 mètres des buts de Bertaud. Le meneur de jeu s'est lui-même chargé de le botter, mais a trouvé le mur. Servi en profondeur par Fofana, Oussama El Bakkal n'a pas tremblé lorsqu'il s'est retrouvé face au portier héraultais. D'une frappe du gauche, la recrue hivernale a inscrit son cinquième but en quatre rencontres sous ses nouvelles couleurs (22e) et a redonné de la contenance à un potentiel exploit.
Un but qui a remis son équipe sur de bons rails alors que les hommes de Der Zakarian pensaient sans doute avoir fait le plus dur en ouvrant le score. Ce diable d'El Bakkal, une nouvelle fois servi dans le dos des défenseurs pailladins suite à un dégagement de Bouchité, a bien failli doubler la mise. Son coup du sombrero a surpris Pedro Mendes mais sa frappe, légèrement dévissée, est passée à côté du poteau gauche de Bertaud.
Plutôt que de révolter les Héraultais, l'égalisation d'El Bakkal a galvanisé les hommes de Stéphane Saurat qui, au fil du match, ont pris confiance et se sont lâchés. Après avoir pris le dessus dans l'engagement pendant la première demi-heure de jeu, les Alésiens ont un peu baissé le pied. Le centre de Souquet venu de la droite, a été déposé sur le pied droit de Mavididi, mais sa reprise est venue mourir sur le poteau gauche de Bouchité, battu, et tout heureux de voir un partenaire dégager le ballon.
"On n'est pas ridicules"
"On est bien en place, et on n'est pas ridicules. Notre égalisation nous a libérés", a analysé l'absent Aïssam Fadil au micro d'Objectif Gard à la mi-temps. Le vestiaire pailladin a dû trembler à la pause tant les hommes de DerZak' sont revenus sur la pelouse avec de meilleures intentions en matière d'engagement. Ces derniers, par l'intermédiaire de Mavididi notamment, ont insisté sur le côté droit de la défense alésienne, voyant le nouvel entrant Mboup à la peine.
Le dernier nommé, sans doute à cours de rythme après sa récente positivité au coronavirus, a perdu quelques précieux ballons et n'a pas toujours apporté à Chabassut le soutien dont il aurait eu besoin. Sur son premier ballon, le redoutable Laborde a échappé à la vigilance de Djabou et a enchaîné par une frappe qui a obligé Bouchité à s'employer de fort belle manière.
D'un magnifique retourné acrobatique, Valentin Revoy a sauvé son gardien sur sa ligne alors que le ballon allait pénétrer dans le but vide (75e). Le défenseur central s'est littéralement sacrifié mais s'est blessé sur le coup, cédant sa place dans la foulée à Fontanelli.
Un regret éternel
Revigorés par les entrées des "stars", les Héraultais se sont montrés de plus en plus dangereux. Pour la deuxième fois de la partie, Bouchité a été sauvé par son poteau gauche sur une frappe de Téji Savanier. On s'est alors imaginé que les dieux du ballon rond avaient choisi le camp cévenol.
Hélas, sur l'action suivante, Laborde, oublié au second poteau, a crucifié le portier gardois d'une frappe imparable (84e). Assommé, l'OAC a peu à peu perdu le fil, cédant du terrain, concédant d'innombrables corners dont Savanier et sa bande n'ont pas tiré grand chose.
Dans le temps additionnel, le centre de Mboup a trouvé la tête plongeante de Maconda qui a heurté de plein fouet le poteau de Bertaud. Un regret éternel pour l'avant-centre alésien qui aurait mérité d'offrir aux siens une séance de tirs au but épique ! Il n'en sera rien, mais l'OAC, qui a regoûté à une affiche de gala, sort de la Coupe de France avec les honneurs et la conviction que sa place n'est pas en National 3.
Corentin Migoule
16e de finale de Coupe de France. Stade Pierre-Pibarot. Rencontre disputée à huis-clos. Arbitre : Jérémie Pignard. Olympique d'Alès en Cévennes 1-2 Montpellier Hérault Sport Club. Score à la mi-temps : 1-1. But : pour l'OAC : Ek Bakkal (22e) Buts pour le MHSC : Ferri (11e), Laborde (84e) Avertissement à l'OAC : Mboup (81e). Avertissement au MHSC : Yun (38e),
OAC : Bouchité – Chabassut (Buyck, 90e), Revoy (Fontanelli, 77e), Fofana, Djabou – Peyrard, Aidoud (Balmy, 85e) - El Hamri (Mboup, 45e), Franco, Sbaï – El Bakkal (Maconda, 77e). Entraîneur : Stéphane Saurat.
MHSC : Bertaud – Souquet, Mendes, Congré, Cozza – Chotard (Sambia, 85e), Ferri (Mollet, 85e), Yun (Savanier, 63e) – Dolly (Wahi, 63e), Mavididi, Skuletic (Laborde, 63e). Entraîneur : Michel Der Zakarian.