Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 03.06.2021 - coralie-mollaret - 5 min  - vu 4145 fois

DÉPARTEMENTALES Candidats, enjeux, projets… Découvrez la situation politique des quatre cantons nîmois

Les élections départementales se déroulent les 20 et 27 juin. À Nîmes, les électeurs devront élire huit élus départementaux. Les candidats se présentent en binôme homme-femme sur quatre cantons. Tout d’horizon.

Décalées à deux reprises par le Gouvernement, les élections départementales se tiendront en même temps que le scrutin régional. Les mairies devront veiller au respect des règles sanitaires : dédoublement des bureaux de vote, vaccination ou test PCR négatif pour les présidents des bureaux, assesseurs... Dans le Gard, les Départementales se déroulent sur 23 cantons. Ces cantons peuvent regrouper plusieurs communes comme celui de Vauvert qui en compte dix. En revanche, la commune de Nîmes, plus peuplée, est découpée en quatre cantons. 

Pour se présenter, les candidats doivent former un binôme homme-femme avec deux remplaçants. À Nîmes, 3 cantons sur 4 sont gérés par la Droite (Nîmes 1, 3 et 4). Le scrutin de juin va-t-il bouger les lignes rue Guillemette, siège de la collectivité ? Avec un budget annuel d'environ un milliard d'euros, le Département s’occupe essentiellement de la protection sociale (paiement du RSA, de l'APA...). La collectivité gère aussi 53 collèges dans le Gard et plus de 4 000 km de routes. 

Nîmes 1 : la Droite et le Centre s'éclatent !

Thierry Procida, conseiller départemental UDI sortant et Julien Plantier, Premier adjoint Les Républicains de la Ville de Nîmes (Photo : Nicolas Dhombres)

Au nord ouest de Nîmes, le canton 1 est l’un des plus aisés. Il regroupe les quartiers de Vedelin, Castanet, ou encore du Carreau de Lanes. C'est sur ce territoire que l'on retrouve le parc Meynier de Salinelle, dont l'avenir avait fait couler beaucoup d'encre, mais aussi le projet de contournement nord de Nîmes. Depuis 1988 et la victoire de Jean-Paul Fournier, le territoire est détenu par la Droite et le Centre.

Pourtant cette fois, les alliés partent divisées... Le maire de Nîmes, Jean-Paul Fournier, a envoyé deux de ses adjoints pour tenter de déloger le conseiller départemental sortant, Thierry Procida. Leurs adversaires espèrent tirer partie de cette division. Trois binômes sont face à eux : Marianne Bernède et Bruno Vasa pour la Gauche, Laenny Brito de Sousa et Georges Pigeonneau pour le Rassemblement national ainsi que Jacques Armando et Brigitte Guérenne pour Debout La France.  

Lire notre article détaillé : UN JOUR, UN CANTON La Droite et le Centre s’éclatent sur Nîmes 1

Nîmes 2, Amal Couvreur :

tout le monde veut prendre sa place !

Amal Couvreur est vice-présidente du Département en charge des Contrats de Ville et de la Jeunesse (Photo : Nicolas Dhombres)

À l’est de Nîmes, le canton 2 est lourds d’enjeux. Regroupant les quartiers du Chemin-Bas et du Mas de Mingue, il a récemment fait la Une de l’actualité en raison de plusieurs règlements de comptes liés au trafic de drogue. On se souvient d’Abdelkader, 17 ans, tué en janvier dernier. Ce canton est également marqué par le deuxième projet de rénovation urbaine (79 M€ pour le Mas de Mingue et 71 M€ pour le Chemin-Bas, NDLR). Projet qui a déjà démarré avec la destruction des 80 logements sociaux de la Boule d'Or et le relogement de 53 familles.

En 2015, l’élu sortant communiste Christian Bastid a choisi Amal Couvreur comme binôme. Non-encartée, l’assistante sociale avait été recommandée par la députée et ex-socialiste, Françoise Dumas. Figure montante de la Gauche, elle a été propulsé comme tête de liste dans le Gard aux élections régionales. Amal Couvreur est donc une cible pour la Droite et l’extrême-Droite. Une Droite représentée par le binôme Marc Taulelle et Carole Solana et un Rassemblement national incarné par Yoann Gillet et Laurence Gardet. Une offre politique claire pour un enjeu qui l'est tout autant. 

Lire notre article : Sur Nîmes 2, Amal Couvreur : tout le monde veut prendre sa place !

Nîmes 3 : mano a mano

entre Laurent Burgoa et Vincent Bouget

Vincent Bouget et Laurent Burgoa (Photo : droits réservés)

À Nîmes, le canton 3 se caractérise par sa diversité. Diversité d’abord dans les quartiers qui composent ce territoire où se mêlent les secteurs rupins de l’avenue Feuchères, des quais de la Fontaine aux zones plus populaires de Gambetta ou de la Placette. Ils sont aussi le théâtre idéal pour le mano a mano que se livrent deux poids lourds de la politiques nîmoises. On retrouve l'élu sortant et nouveau sénateur, Laurent Burgoa. Le Nîmois a bien failli devenir président de la collectivité en 2015. Il s’en est fallu de peu, soit d’un canton. Avec sa binôme et adjointe nîmoise, Claude de Girardi, les candidats entendent surfer sur la quatrième victoire aux municipales de Jean-Paul Fournier.
Face à eux : l'ex-candidat communiste aux Municipales, Vincent Bouget, et l'écologiste Dominique Andrieux-Bonnet tenteront de les déloger. Après moult hésitations, le patron des communistes espère confirmer son statut de leader de la Gauche nîmoise. À cette affiche s'ajoute d'autres protagonistes. Ancienne alliée du président Centriste de Nîmes métropole, Valérie Rouverand veut écrire sa propre histoire politique. Sa présence pourrait capter une partie de l'électorat centriste au détriment du binôme Burgoa-de Girardi. Quant au ticket Zakaria Moukite et Morgane Goasguen, du Mouvement écologistes libres, ils pourraient porter préjudice à la Gauche en raison de leur positionnement politique.
Enfin grand inconnu du scrutin : le Rassemblement national, incarné sur le canton par les retraités Abderzak Berkani et Sabine Adam.

Lire aussi : Sur Nîmes 3, mano a mano entre Laurent Burgoa et Vincent Bouget

Sur Nîmes 4, les sortants Tibérino et Gardeur-Bancel en danger

Au sud ouest de Nîmes, le canton 4 regroupe les quartiers populaires de Pissevin et Valdegour ainsi que les secteurs de Puech du Teil et Saint-Césaire. Comme pour les quartiers est, les règlements de comptes liés au trafic de drogues frappent le canton. La fusillade en début de soirée à la zup sud, l'an dernier, reste gravée dans les mémoires. Au titre de sa compétence sur la prévention de la délinquance, le Conseil départemental a son rôle à jouer dans la problématique sécuritaire. D'ailleurs en 2018, la collectivité a fermé le collège Diderot pour permettre aux élèves d’étudier dans des établissements plus aisés. 

Politiquement, le canton de Nîmes 4 est habitué aux alternances. À l’approche du scrutin du 20 juin, la Gauche part en rangs serrés, mettant à mal l'édile Les Républicains. Pour conserver son siège, Richard Tibérino avance son bilan. Avec sa binôme Véronique Gardeur-Bancel, adjointe à l’éducation et infirmière de profession, ils pointent la situation du collège Condorcet à Pissevin « au bord de l’explosion » Face à la Droite, le binôme composé de l’Insoumis François Séguy et de la socialiste Fatima El Hadi espèrent peser de tout son poids.

François Séguy, 64 ans, est un chauffeur de bus à la retraite. Il a été élu d’opposition à la Ville de Nîmes de 2014 à 2020. Fatima El Hadi, 47 ans, travaille dans le secteur du service à la personne. Concernant Condorcet, la « mixité scolaire peut aussi se faire en faisant venir des gens du centre ville dans les quartiers », soutient François Séguy. D'autres candidats font aussi entendre leurs voix comme les commerçants Nora Makran et Jérôme Chadouli. Quant au Rassemblement national, il espère peser de tout son poids au travers du ticket Dany Dos Santos Paiva et Florence Dumas qui mettent au cœur de leur campagne, la question sécuritaire.

Lire aussi : Sur Nîmes 4, les sortants Tibérino et Gardeur-Bancel en danger

Coralie Mollaret 

coralie.mollaret@objectifgard.com 

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