Elle est de retour dans l’enceinte de la mairie de Beaucaire. Le maire a changé mais les pratiques restent les mêmes. Le Rassemblement national refuse de respecter la loi. Le préfet, les associations de protection de la laïcité, les tribunaux. Rien n’aura réussi à convaincre les amis de Le Pen que la crèche à connotation religieuse n’a rien à faire dans un haut lieu du service public à la française. Alors Nelson Chaudon comme Julien Sanchez en son temps se défendent de toute interprétation catholique de cette tradition chrétienne. Pour eux, il s’agit d’avantage d’une crèche de culture provençale. Pourquoi pas mais alors où sont tous les autres évènements qui font la part belle à la Provence à Beaucaire ? A part les fêtes de la Madeleine l’été ? Il y a quelques années, Beaucaire avait choisi d’explorer cette voie de la résurrection des traditions provençales. Mais depuis ? Avec l’installation de la crèche cette fois encore, on sent bien qu’il s’agit là surtout de jouer la carte des résistants face au wokisme qui veut supprimer tout passé français. C’est factuellement faux. Qui à part quelques extrémistes utilisent le woke à toutes les sauces ? Personne. C’est un fantasme d’extrême-droite qui sert bien la stratégie politique aux Etats-Unis et de plus en plus en Europe. Encore une fois, les crèches sont une tradition qui a parfaitement sa place à chaque période de Noël. Il suffirait simplement qu’au lieu de l’installer dans une mairie, ce qui est interdit par la loi, elle soit visible dans les églises de la commune. Ainsi, Nelson Chaudon, le maire, le député Yoann Gillet ou encore l’eurodéputé Julien Sanchez pourront à loisir la visiter tant qu’ils veulent. Un peu comme les maires ou élus locaux qui choisissent de se rendre dans les mosquées pour la rupture du jeûne lors du ramadan musulman. À juste titre, il serait inconcevable que le repas se déroule au sein de la mairie… Mais nous avons une idée peut-être pour Sanchez et consorts. Lui qui est davantage à Strasbourg qu’à Beaucaire désormais. Il pourrait finalement se présenter à la mairie. Là-bas, en Alsace, les cultes relèvent de régimes particuliers. Et ne sont pas soumis à la loi de 1905. Des établissements publics du culte sont même officiels…