Comme on s'y attendait un peu, les annonces faites hier soir par le Premier ministre ne font pas apparaître de profonds bouleversements par rapport aux décisions prises depuis le reconfinement. Maniant aussi délicatement que faire se peut les manettes "chaud" et "froid" de la douche écossaise, l'homme lige du Président Emmanuel Macron a tout d'abord reconduit pour au moins quinze jours les modalités mises en place par le Gouvernement. Sans céder pour l'instant aux récriminations, parfois légitimes, des commerçants dont l'activité est considérée comme non-essentielle. Voilà pour la douche froide. Pour ce qui concerne l'eau chaude, c'est un mince filet que semble vouloir laisser s'échapper Jean Castex qui évoque d'éventuelles mesures d'allégement qui pourraient être prises dès le 1er décembre prochain pour certains commerces. Des dispositions dont seraient de toute façon exclus les bars et restaurants et le monde de la culture, amenés à prendre leur mal en patience. Pourraient... Car le conditionnel reste de mise tant au plan sanitaire nous ne sommes pas tirés d'affaire, loin de là. Car, en dépit de l'ultracrépidarianisme ambiant et des interventions hasardeuses d'autoproclamés spécialistes, il est désormais généralement admis que le pic de la pandémie de covid-19 devrait être atteint dans les prochains jours. Une deuxième vague dont on mesure déjà les effets mortifères et qui pourrait bien emporter comme un mascaret un dispositif hospitalier déjà sous tension et tout prêt d'imploser. Pour le reste, et pour réécrire le dicton, cette année ce sera cache-nez pour tout le monde et Noël aux tisons. Et, si tout va bien, Pâques au balcon.

Philippe GAVILLET de PENEY