EXPRESSO Un restaurateur cévenol brigue à son tour la députation
À bientôt 70 ans, Dominique Passieu, issu de la société civile, vient d'annoncer sa toute première candidature aux élections législatives sur la 4e circonscription. L'ex-encarté chez Les Républicains dit avoir succombé à l'appel du peuple et tentera de jouer un mauvais tour à des adversaires qu'il connaît bien.
"Ça risque d'être un tsunami !", se marre avec sa gouaille habituelle Dominique Passieu, au sujet de cette parution officialisant sa candidature à la députation sur la 4e circonscription. Car s'il reconnaît être un brin "joueur", le toujours sexagénaire (il aura 70 ans en mai prochain) est bien décidé à aller jusqu'au bout de sa démarche. "Ceux qui me connaissent savent que ce n'est pas une blague", suggère le dernier nommé, qui assure que ses professions de foi sont déjà prêtes.
Originaire du Chambon, vice-président des gîtes de France, Dominique Passieu est un pur produit du RPR. C'est sous la bannière du "Bon sens gardois" que ce proche de Max Roustan a tenté de chiper le canton de La Grand'Combe aux communistes lors des élections départementales de 2015, en binôme (UMP/UDI) avec Colette André-Martin. En vain, puisque la Droite (17,7%) avait été devancée par la Gauche (53%) et le FN (29%).
Depuis, celui qui était jadis président de l’office de tourisme des Hautes-Cévennes n'a jamais exprimé de nouvelles velléités électorales jusqu'à cette envie récente de briguer un siège de député à l'Assemblée. Connu comme le loup blanc en Cévennes, il aurait succombé à l'appel du peuple : "Beaucoup de gens sont venus me voir en me demandant d'être candidat pour porter la voix du rural. Dans ma tête je suis toujours jeune, alors j'y vais !"
Il a quitté Les Républicains en 2019
Se présentant comme "le plus vieux restaurateur d'Alès", l'ex-patron de la pizzeria Le Carnot, fondée le 9 octobre 1975, reconnaît pourtant avoir subi "un gros coup de fatigue" durant l'hiver, le contraignant à fermer les portes de son restaurant Le Verre à soi depuis près de six mois. Requinqué à l'idée de courir pour la députation, le président de l'association La Passerelle a par ailleurs récemment été élu à la chambre de commerce et d'industrie (CCI) du Gard sur la liste d'Éric Giraudier qui est venu le débusquer. "J'ai accepté mais je l'ai prévenu. Ce n'est pas pour faire le figurant mais pour travailler ! Sinon je démissionne !", clame Dominique Passieu, lequel revendique "un franc-parler" bien cévenol.
Un CV finalement bien rempli, qui dénote avec le système technocratique dans lequel sont englués certains élus. "Je suis un homme simple, populaire. S'il faut parler en patois, je le ferai !", jure-t-il. Et le fils d'un papa mineur d'ajouter : "Si je suis élu, je travaillerai pour l'ensemble des communes de la 4e circonscription. J'irai parler aux paysans, je travaillerai pour garantir la sécurité à tous. À Paris, j'ouvrirai ma bouche pour me faire entendre, toujours dans l'optique d'aider les gens. Comme je le fais à mon échelle depuis toujours."
Reste à savoir si celui qui a quitté Les Républicains il y a trois ans "par déception" partira avec ou sans étiquette. Plutôt estampillé "divers Droite", Dominique Passieu dit attendre le deuxième tour de la Présidentielle pour se décider. Approché avec plus ou moins de vigueur par LREM, il n'a pas non plus cédé aux sirènes du parti Reconquête ! où il a vu partir "quelques amis", le Gaulliste de la première heure qu'il est ne se reconnaissant pas dans "certains propos" d'Éric Zemmour.
Corentin Migoule