Ils ne sont pas de la même génération mais partagent la même passion : le Lego. Ce jouet traverse les époques au point d'être encore une des stars des cadeaux de Noël et possède la spécificité d'être unisexe et de se décliner en des milliers de façon. "C'est un milieu ultra créatif, tout le monde peut y trouver son compte", explique Eliès. "L'avantage du Lego c'est qu'on peut créer des oeuvres très personnelles avec des sets de base", ajoute Julien. Le premier, âgé de 23 ans et originaire de Bernis, va partir à côté de Paris en études d'ingénieur. Le second, 35 ans, vient de Sauzet et occupe le métier d'employé de mairie.

Tout a commencé en 2017, lors d'une exposition Art of Brick, la plus célèbre exposition de Lego : "C'était un vrai coup de foudre amical. J'ai vu arriver Eliès avec ses gros vaisseaux Star Wars, j'ai donc eu envie de discuter avec lui. Pour lui c'est du retro-gaming mais pour moi, c'est mon époque. Et puis son père est un peu geek comme nous", sourit Julien. Depuis tout petit, c'est un passion : "J'ai récupéré des Lego de la part de tous mes cousins puisqu'ils s'en débarrassaient et j'étais le plus jeune. Mon frère finissait sa période Lego, moi je la commençais. Puis en 2016 avec mon épouse je suis allé au Lego Store à Disney, et là c'est parti en sucette", plaisante-t-il. 

Eliès a une histoire un peu différente avec les Lego. Grand amateur de Playmobil à l'origine, il s'est rendu compte qu'ils ne faisaient pas de produits Star Wars, mais que Lego le faisait. "J'ai joué à tous les Lego Star Wars. En 2017 j'ai commencé mes premières expositions. Je me suis demandé ce qu'il manquait à l'univers Lego, c'est pour ça que je me suis lancé dans la création sur le thème de Mario. En parallèle, Lego a commencé à se lancer dans cette branche, ce qui m'a permis d'acheter des pièces plus perfectionnées pour mes créations", dévoile-t-il.

"C'est Masterchef mais avec des Legos"

La quatrième saison de l'émission Lego Masters, diffusée sur la chaîne M6, possède un déroulé similaire aux autres : huit équipes qui s'affrontent sur neuf épreuves avec un thème différent à chaque fois, des contraintes techniques et un temps imparti : "C'est Masterchef avec des Lego", s'amuse Julien. Nouveauté cruciale cette année : la machine infernale, qui permet de changer complètement les règles du jeu à n'importe quel moment : "Parfois on avait tout prévu, à d'autres moments non", sourit Julien. 

Le teaser de la première épreuve dévoile le thème : la création d'un quartier de ville. Pour garder la surprise, le duo n'a pas dévoilé ce qu'il a choisi, mais les sudistes devraient être ravis selon leurs dires. Un tournage qui a duré tout le mois de juin, et qui a donné du fil à retordre aux deux compères : "C'était un bon challenge, on savait faire d'énormes réalisations mais y arriver dans un temps imparti d'un concours avec tout ce stress, c'était une autre histoire", déclare Julien.

Pour la petite anecdote, Eliès et Julien avaient déjà tenté de participer à l'émission lors d'éditions précédentes, mais les portes s'étaient refermées derrière eux. Y participer en 2023 est donc une petite revanche, qu'ils ont décidé d'aborder avec sérieux et légèreté : "Si ça passait tant mieux, sinon tant pis, mais l'ambiance que l'on a mise nous a peut-être aidés. On a voulu apporter un rayon de soleil dans la grisaille parisienne", rit Eliès.

Leurs origines sudistes ont certainement joué un rôle important, accordant le privilège d'être la seule équipe à être en short ! Pendant leurs constructions, ils passent par la case interview, pour expliquer en face caméra ce qu'ils font. Pour limiter le bruit des climatisations, elles sont coupées : "Sur le plateau, les gens ne le voient pas mais on avait une centaine de lumières qui envoyaient une grande chaleur", raconte Julien. Et comme le hasard fait bien les choses, le traiteur qui s'occupait de nourrir toute l'équipe était gardois, plus précisément de Sanilhac-Sagriès.

Une organisation minutieuse

Quand on est un grand collectionneur de Lego, deux choix s'imposent pour s'y retrouver. Soit on trie par pièce, soit on trie par couleur, la deuxième option est un peu plus complète : "Par couleur ça fait des gros bacs et quand on cherche une pièce spécifique, on perd énormément de temps", affirme Julien. C'est pour ça que le duo fonctionne avec la première option, bien qu'elle soit plus longue à mettre en place. "J'ai fini par m'y mettre", sourit Eliès.

Aussi, lorsqu'ils achètent des kilos de Lego, il y a bien des pièces qui ne les intéresse pas. Par conséquent, ils s'en échangent entre eux : "Je suis venu dépouiller le monsieur parce qu'il a des pièces qui m'intéressent", rigole Julien. Pour s'organiser, il possède une immense fiche PDF qui lui permet de savoir ce qu'il a et de quoi il a besoin. Mais pour faire plus simple et moins se prendre la tête, les Lego Stores permettent d'acheter des pièces à l'unité dans des gobelets. Plus qu'une passion, on peut parler de mode de vie.

Rendez-vous les 25 et 26 décembre pour savoir si notre duo gardois a remporté la quatrième édition de Lego Masters.