FAIT DU JOUR Le bassin minier d'Alès menacé d'effondrement

Alès, La Grand'Combe, Portes... Dans 16 communes du bassin alésien, des tunnels de pierres construits à l'époque des mines menacent aujourd'hui de s'effondrer, mettant potentiellement en danger une partie de la population. A Robiac, un premier éboulement a eu lieu en 2012.
L'existence des ruisseaux couverts est connue des Cévenols mais le temps les a plongés dans l'oubli. A partir de 1850, l'économie minière se développe à l'échelle industrielle au nord du bassin alésien. Alors que les vallées encaissées qui caractérisent la région ne sont pas compatibles avec une production de grande ampleur, les exploitants construisent leurs plates-formes sur les ruisseaux qui bordent les villages. 27 km de tunnels de pierres et de chaux peuvent alors supporter des milliers de tonnes.
A Robiac-Rochessadoule, près de St-Ambroix, la mine ferme en 1954. Les tunnels se sont plus surveillés, l'Etat se désengage et la charge de leur entretien revient à la mairie. En 2012, les intempéries déclenchent un effondrement face à l'hôtel de ville. Le terrain de tennis de la commune est détruit, et le stade de football qui le jouxte est condamné, en attendant des travaux. "A l'époque, un plan de financement avait été signé avec l'état, mais ces ruisseaux oubliés ne relèvent d'aucun code, ni d'aucune réglementation. Les ministères se sont renvoyés la balle, et rien ne s'est passé", indique Francis Mathieu, 1er adjoint à la mairie de Robiac. Le lieu est resté en l'état depuis deux ans.
Prendre conscience d'un risque réel pour la population
Alès, Bessèges, Chamborigaud, St-Martin-de-Valgalgues, Thoiras, La Grand'Combe, Portes, Laval-Pradel… Au total, 16 communes sont concernées sur tout le bassin nord pour 68 ouvrages, dont on ne connait ni l'état de délabrement, ni le risque potentiel selon les zones. "Il suffit qu'une clé de voûte fragile cède. Un éboulement peut arriver n'importe quand. Le facteur temps joue contre nous : les épisodes pluvieux, de plus en plus nombreux, augmentent le risque", prévient-elle.
Une expertise a été menée en 2008 pour établir une fiche des ouvrages. Elle a relevé des éboulements ponctuels qui peuvent s’aggraver de manière exponentielle. "Les communes avaient été informées", souligne Florence Verdier, chef de service à la Direction Départementale des Territoires et de la Mer du Gard (DDTM). Mais rien n'avait été fait par la suite.
Aujourd'hui, le sous-préfet d'Alès semble avoir pris le dossier en main. Une étude co-financée vient d'être lancée en partenariat avec l'école des Mines pour lister et classer les ouvrages, évaluer les risques sanitaires en fonction des enjeux humains, et chiffrer les travaux de réhabilitation. Ses résultats seront livrés en juin 2015. "Pour l'instant, nous ne disposons d'aucune enveloppe. Cette étude nous permettra peut-être d'ouvrir des crédits", espère la responsable du dossier.
Un appel aux communes
L'Etat, qui n'est pas propriétaire des ouvrages, appelle en parallèle les communes à se rassembler pour lancer des expertises topographiques et déterminer le niveau de vigilance à établir. Première concernée, Robiac dépense plusieurs milliers d'euros en avril dernier pour cette étude. Décalage des pierres, creusement des joints, fissures, le verdict est sans appel. Le danger est imminent et la mairie décide de fermer son camping. "On ne peut pas jouer avec la sécurité des habitants", insiste le maire, Henry Chalvidan.
Mais les autres communes ne se sentent pas touchées. "Certains élus n'ont pas conscience du risque. Mais il ne faut pas louper le coche", répète Florence Verdier. De fait, Christophe Rivenq, directeur des services à la mairie d'Alès, reste serein : "Il est vrai que tout n'est pas répertorié et je ne sais pas si Alès est véritablement concernée, mais je ne pense pas qu'il y ait de risque immédiat. Dans tous les cas, lorsque nous construisons, nous effectuons des études. Pour le Pôle mécanique, certains terrains sont restés vierges à cause de ces galeries".
Cet été, la nouvelle municipalité de Robiac est parvenu à réunir 450 000 € avec l'aide exceptionnelle de la communauté de communes et de l'Etat, afin de réhabiliter son terrain. Les travaux devraient démarrer d'ici deux semaines. "Cèze Cévennes n'était pas obligée de nous soutenir. Si ça se produit ailleurs, je ne sais pas comment les petits villages vont s'en sortir", s'inquiète Francis Mathieu qui lance un cri d'alarme pour modifier la législation et obtenir des budgets dédiés.
Eloïse Levesque
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