"Je n'ai pas hésité une seconde à faire le choix d'Alès, et je ne regrette rien", voilà la philosophie et la fidélité de Max Roustan envers sa ville. Celui qui a été député à trois reprises, mais également sénateur pour seulement cinq petits jours (un record), avait dû choisir à l'époque de renoncer à ce rôle de haut placé et de sécurité politique, au profit de sa ville, car il ne souhaitait pas cumuler les mandats. Une décision qui s'est faite au service de sa ville, comme il l'a toujours été. Lui qui s'est engagé en politique et a été élu en 1989 dans une liste d’union afin de battre le candidat communiste de l'époque, a réussi à transformer la ville à son image. 

C'est donc tout naturellement, qu'après 5 mandats de maire et 30 ans à la tête de la ville cévenole, que l'octogénaire va laisser sa place à Christophe Rivenq, son premier adjoint, à ses côtés depuis 1995 et qui va relever l'écharpe de maire d'Alès à partir du 15 mars prochain. Mais en attendant, c'était sous une pluie battante que l'ancien apiculteur et enseignant a lancé les hospitalités devant le parvis de l'hôtel de la Maire. 

Un programme chamboulé 

Si cet après-midi a dû être aménagée à cause de la météo, elle a commencé par la découverte dans le hall de la mairie, d'une fresque de Lego préparé par l'association "La petite Brique", représentant la ville d'Alès et les grands travaux réalisés sous le mandat de Roustan. Ce sont pas moins de 28.000 pièces et 445 heures de travail qui ont été demandées pour réaliser cette fresque, elle était d'ailleurs accompagnée d'un portrait du maire fait en briques jaunes. Un spectacle théâtral qui se moquait avec bienveillance de la fonction publique et des fonctionnaires de la ville d'Alès s'est également déroulé dans la salle des états. Sur la place de l'hôtel de ville était exposé des voitures qui ont marqué l'histoire du pôle mécanique, tout comme une exposition en photos des Unes qui ont marqué la ville ces 30 dernières années, et des lieux incontournables tournés en "Avant/Après" les travaux effectués en 30 ans. Un film témoignage d'une vingtaine de minutes était diffusé dans la salle du capitole avec un grand hommage des nombreux alésiens de tous les âges et institutions. 

Mais c'était à l'espace Jules Cazot que la majorité des festivités s'est déroulée, avec pour les alésiens, l'occasion de se prendre en photo avec Max Roustan et Christophe Rivenq, avant de voir le show de la soirée. Orchestré par le président de l'agglomération, élues et personnages marquants de la ville d'Alès ou du Gard se sont succédé pour rendre hommage à ce fils de minier, devenu personnage central de sa ville. Entouré de sa fille et sa femme au premier rang, Max Roustan pouvait compter sur la venue du sous-préfet du Gard, du député Pierre Meurin, des deux sénateurs du département, Vivette Lopez et Laurent Burgoa, mais également Franck Proust, le président de Nîmes agglomération. 

Du beau monde pour le maire

Parmi les personnalités publiques venues lui rendre hommage, Lionnel Astier, le réalisateur, acteur et metteur en scène né dans la capitale des Cévennes, n'a pas oublié de remercier le maire, avant que Romain Dumas, légende de l'automobile française et triple vainqueur des 24 heures du Mans, ne monte lui aussi sur scène pour parler de son admiration envers celui qui s'est battu pour construire le pôle mécanique, véritable outil de travail de Romain Dumas.

Pour Franck Proust, "Max a toujours été là, je voudrais le remercier du fond du coeur. Bravo pour tout ce que tu as amené sur cette ville, on appelait ça une mission impossible, mais Max c'est un peu le Tom Cruise d'Alès. Tu aimes Alès comme le sang qui coule dans tes veines, cette ville c'est ton ADN. C'est un homme qui s'est toujours battu, il fait partie de ces gens qui vont marquer le territoire, et quoi qu'il arrive demain tout le monde s'en souviendra. Même les gens d'opposition reconnaissent son travail, à Alès comme à Nîmes, on est ni de droite ni de gauche, Max Roustan il est d'Alès." 

Un hommage accompagné d'un message vidéo de Carole Delga, la présidente de la région qui l'attend pour un "rock endiablé", mais aussi des sénateurs du Gard, comme Vivette Lopez qui le décrivait comme un homme "Bourru et un langage bien cru au premier abord, avant de découvrir une carapace d'homme sensible et plein d'attention pour ses habitants qui n'a jamais dévié de ses convictions et de sa trajectoire." 

Pour conclure la soirée, le maire en personne, Max Roustan a terminé par un discours émouvant, devant une salle comble, l'homme des 30 ans, n'a pas oublié de remercier ceux qui l'ont entouré tout ce temps, dans son parcours semé d'embuche à la tête de la ville, mais aussi des grands travaux opérés. Tout en rappelant que la ville est passée, sous son mandat, d'une ville qui perdait le plus d'habitants à celle qui aujourd'hui en gagne le plus, avec plus de 5.000 habitants qui ont fait le choix de venir vivre à Alès. Une journée qui s'est déroulée à l'image du personnage, proche des siens.