Publié il y a 6 h - Mise à jour le 20.12.2024 - Thierry Allard - 4 min  - vu 1530 fois

FAIT DU JOUR Toujours plus d’habitants en Occitanie et dans le Gard, Alès cartonne, Nîmes stagne

Vue aérienne du centre ville de Nîmes. DR

L’Insee Occitanie a présenté ce jeudi les populations légales 2022, valables au 1er janvier 2025. Il en ressort que notre région, comme notre département, sont toujours en croissance en termes de population, avec toutefois des disparités. Y compris au sein même du Gard, où Alès affiche une hausse spectaculaire pendant que Nîmes stagne. Analyse.

L’Occitanie compte désormais 6 080 731 habitants très exactement. Enfin, c’est le chiffre de 2022, applicable en 2025, ce qui a son importance, comme on le verra plus tard. Une population en croissance, « de 0,8 % par an en moyenne entre 2016 et 2022, ce qui est une croissance extrêmement soutenue », commente la directrice régionale de l’Insee Caroline Jamet. Cette croissance représente en effet une augmentation de 45 000 habitants chaque année dans notre région, soit l’équivalent d’une ville comme Alès en plus tous les ans.

Il est aussi intéressant de voir d’où vient cette croissance. Pas du solde naturel, comprendre des naissances retranchées des décès, qui est stable, le fait « d’une population plus âgée, vieillissante », explique Caroline Jamet. C’est le solde migratoire, comprendre les nouvelles installations, qui fait toute la hausse. Et cette hausse est la plus forte de toute la France continentale, si bien que l’Occitanie talonne désormais la Nouvelle Aquitaine, « et si les tendances se confirment, dans quelques années, l’Occitanie va dépasser la Nouvelle Aquitaine et devenir la troisième région de France », avance Caroline Jamet. Pour rappel, L’occitanie a déjà doublé récemment les Hauts de France.

Si dans toute la région, aucun département ne perd de population, tous sont en hausse ou stables, la croissance de l’Occitanie est tirée par l’Hérault et surtout la Haute-Garonne, « le département de France où la croissance est la plus soutenue », commente la directrice régionale. Le Gard s’en tire bien, avec une croissance moyenne de 0,5 % entre 2016 et 2022, supérieure à la moyenne nationale (qui est de +0,3 %), expliquée comme pour la région par le solde migratoire. Nous sommes désormais officiellement 764 010 gardois, en hausse de 22 000 habitants entre 2016 et 2022.

Côté villes, Toulouse a gagné 36 000 habitants entre 2016 et 2022, et culmine désormais à 511 684 habitants, au point de menacer Lyon, dont la croissance est bien moins dynamique. La ville rose pourrait bien, si ce n’est pas déjà fait —on le saura dans trois ans— doubler la capitale des Gones et devenir la troisième ville de France. Quant à Montpellier, elle est toujours la 7e ville de France, et a pris 25 000 habitants sur la période, une des plus fortes croissances de France. Globalement, tout l’arc méditerranéen tire son épingle du jeu, sauf Nîmes, en baisse de 0,1 % avec 150 444 habitants en 2022 contre 151 001 en 2016.

Zoom sur les villes gardoises

« Il y a un ralentissement pour Nîmes, reconnaît la responsable du recensement chez l’Insee pour l’ancienne région Languedoc-Roussillon Pauline Buffard. Mais le maire nous a expliqué qu’il avait une politique de contrôle de l’urbanisme, c’est une volonté politique. » Du reste, Nîmes repart à la hausse entre 2021 et 2022. Alors si ce n’est Nîmes, qui tire la croissance démographique du Gard ?

La réponse se trouve au pied des Cévennes : Alès enregistre une spectaculaire progression, passant de 39 970 habitants en 2016 à… 45 025 habitants en 2022. D’autres communes plus petites tirent aussi leur épingle du jeu, comme Villeneuve-lès-Avignon, qui passe de 11 901 habitants en 2016 à 12 950 en 2022, Saint-Gilles (de 13 615 habitants à 14 427) ou encore Vergèze (de 5 044 habitants à 5 778) ou dans une moindre mesure Pont-Saint-Esprit (de 10 405 à 10 759 habitants), Sommières (de 4 861 à 5 028 habitants) ou Vauvert (de 11 442 à 11 772 habitants).

D’autres communes importantes ne suivent pas cette tendance, comme Bagnols, qui stagne (de 18 192 habitants en 2016 à 18 124 en 2022) ou Beaucaire, qui régresse, passant de 15 882 habitants en 2016 à 15 695 en 2022. Citons aussi la Grand’Combe, qui perd encore des habitants (de 5 086 en 2016 à 4 837 habitants en 2022), Marguerittes (de 8 592 habitants à 8 370), Remoulins (de 2 303 à 2 268 habitants), Uzès (de 8 491 habitants à 8 360) ou encore Le Vigan (de 3 854 habitants à 3 786). Quant au duel entre Revens et Causse-Bégon pour la commune la moins peuplée du département, il est remporté haut la main par Causse-Bégon avec 25 habitants en 2022 (contre 19 en 2016), Revens enregistrant une hausse importante qui la voit passer de 22 habitants en 2016 à 31 âmes en 2022.

À l’avenir, une croissance qui ralentit

Et demain ? Au niveau régional, l’Insee prévoit encore une croissance de la population pour les prochaines années. Toutefois, « les courbes des naissances et des décès se sont croisées en 2016 », tempère Caroline Jamet. Ce qui signifie que depuis 2017, notre région compte plus de décès que de naissances, ce qui renforce encore le rôle du solde migratoire dans la croissance de la population. Il faut dire que le nombre d’enfant par femme était d’1,67 en 2022, et d’1,53 enfant en 2023, et pour 2024 la tendance est encore à la baisse, même si l’année n’est pas tout à fait finie. À ce rythme, l’Occitanie devrait compter 6,6 millions d’habitants en 2050, et culminer à 6,7 millions en 2070. Quant au Gard, son pic démographique est attendu pour la décennie 2040-2049.

Thierry Allard

A la une

Voir Plus

En direct

Voir Plus

Studio