Londres, Bruxelles, Fès, Dublin, Porto et Marrakech, voilà les six destinations proposées en 2024 par le délégataire Edeis depuis l’aéroport Nîmes Grande Provence Méditerranée dont le taux de remplissage dépasse 90%. Edimbourg a été suspendu par Ryan Air et on ne sait pas encore si elle sera de nouveau proposée. En attendant, près de 195 000 passagers ont transité cette année soit une augmentation de fréquentation de 9% sur les vols commerciaux. Alors Edeis, poussé par une volonté de développement de la part du président de Nîmes métropole Franck Proust, a souhaité voir plus grand et doubler le nombre de lignes.

Ainsi, après Ryan Air, c’est une nouvelle compagnie suisse qui débarque à Saint-Gilles : L’Odyssey, la marque commerciale de Jet Airlines, qui gère un vol Poitiers-Lyon et qui arrive aussi à Tours. Sept nouvelles lignes pour trois nouveaux pays desservis seront disponibles à partir de mai 2025. Avec la particularité de pouvoir rejoindre désormais trois hubs internationaux : Genève, Nice et Barcelone pour pouvoir ensuite prendre un moyen ou long courrier. L’objectif est aussi d’attirer de nouveaux touristes dans le Gard. « Le monde entier peut venir à Nîmes », se réjouit Franck Proust qui annonce 70% d’entrants Belges, Anglais, Portugais et qui espèrent en faire de même avec les Espagnols et Italiens. Ce dernier vise les 400 000 passagers pour l’horizon 2028.

"Moins de 100 euros l'aller"

Nice permet de rejoindre Milan et Genève, Vérone, ville qui tient à cœur au maire de Nîmes Jean-Paul Fournier. Les deux cités proches culturellement sont d’ailleurs jumelées. Et puis viennent deux villes qui vont plaire à beaucoup de monde, Ajaccio et Bastia en Corse. Plus besoin d’aller jusqu’à Montpellier ou Marseille pour se rendre sur l’île de Beauté où parfois les lignes sont saturées. Concernant les prix, Franck Proust annonce « une politique tarifaire très attractive avec l’ensemble des destinations à moins de 100 euros l’aller simple. » Pour le lancement de la billetterie le 21 novembre, les 1 000 premiers sièges seront disponibles à 69 euros l’aller simple.

« Il faut que ce soit accessible au plus grand nombre. Une famille de trois, quatre doit pouvoir se déplacer en Corse et que l’on soit concurrentiel par rapport au bateau avec des tarifs qui s’y approchent », promet Clément Pellistrandi, fondateur de la compagnie aérienne L'Odyssey. Pour toutes ces destinations hormis Ajaccio et Bastia, deux vols seront programmés par semaine le tout avec un seul avion : un ATR 72-600 de 70 places. Persuadé de son apport bénéfique pour le territoire, Franck Proust croit en ses nouvelles lignes, « on est l’aéroport du triangle d’or Nîmes-Arles-Avignon avec une concentration unique de sites Unesco. Quand on atterrit à Nîmes c’est déjà la Provence, ici c’est Van Gogh et les cigales. »

Pas de ligne pour Séville en 2025

Cette première période estivale, de fin mai à fin septembre 2025, sera une période de test. Avant de réfléchir à proposer ces lignes toute l’année comme Porto ou mettre en place de nouvelles lignes saisonnières. « Certaines lignes comme en Corse n’ont de sens que l’été et un intérêt moindre lors de la saison hivernale. Donc on peut ensivager d’autres destinations comme Bordeaux en France mais aussi en Espagne et Italie », ajoute Clément Pellistrandi. Nantes, Rome, Strasbourg ou encore Zurich, les possibilités ne manquent pas mais ce n’est pas encore d’actualité. Il faut d’abord atteindre la barre située entre 15 000 et 20 000 passagers attendus pour la première année.

L’Odyssey veut s’imposer à Nîmes car Ryan Air a actuellement des difficultés financières importantes qui s’ajoutent à des problèmes d’approvisionnement chez Boeing. Ainsi, le groupe a décidé de diviser par quatre le nombre d’ouvertures de lignes initialement prévues. Donc la perspective de voir la ligne en direction de Séville ouvrir en 2025 est en suspens. "Je ne vais rien lâcher, le combat continue !", confie Franck Proust prêt à remonter à Dublin, siège de Ryan Air, pour négocier.

Pour pouvoir accueillir ce nouveau flux de passagers, le hall de l’aéroport va être rénové et réaménagé. Les travaux estimés à un million d’euros débuteront fin octobre avec la réalisation de deux parcours voyageurs afin de séparer ceux qui voyagent dans et hors de l’espace Schengen. Cela concerne Londres et le Maroc. Une zone de dépôt bagages sera créée et la salle d’embarquement sera agrandie. Une boutique de produits locaux duty free (hors taxes) verra aussi le jour. Tout devrait être terminé en avril 2025 juste avant le lancement des nouvelles lignes et le début d’une nouvelle ère pour l’aéroport de Nîmes.