Publié il y a 1 mois - Mise à jour le 25.07.2024 - Thierry Allard - 3 min  - vu 377 fois

FAIT DU SOIR Castillon-du-Gard a des grands projets pour la maison du peintre Pierre Parsus

La maire Muriel Dherbecourt et le sénateur Laurent Burgoa dans l'atelier de la maison de Pierre Parsus, à Castillon-du-Gard

- Photo : Thierry Allard

Le sénateur Laurent Burgoa était à Castillon-du-Gard ce jeudi matin pour une étape de son deuxième tour des communes du département. L’occasion pour la maire Muriel Dherbecourt d’évoquer les problématiques de sa commune, mais aussi et surtout le grand projet qu’elle initie avec son équipe autour de la maison du peintre Pierre Parsus.

Pierre Parsus a vécu cent ans, dont une soixantaine dans cette grande bâtisse du coeur de Castillon, à un jet de pinceau de la mairie. Ici, le peintre a créé des centaines de tableaux, figuratifs ou abstraits, paysages ou portraits, toujours dans son style inspiré de l’impressionnisme. Cette bâtisse, qui date probablement du XIIIe siècle, en tout cas pour ses parties les plus anciennes, est inoccupée depuis le décès de Pierre Parsus le 1er janvier 2022 dans sa 101e année.

Dans l'atelier de Pierre Parsus • Photo : Thierry Allard

La visiter, c’est plonger dans l'intimité de l’artiste, ses centaines de tubes de gouache pressés laissés un peu partout, ces pots remplis de pinceaux de toutes tailles, tous secs désormais, son atelier où il classait ses toiles (« à revoir », « discutables », « intéressantes à travailler encore »), ce désordre organisé foisonnant comme ses oeuvres. C’est lever la tête dans une pièce et s’apercevoir que l’artiste en a décoré le plafond, peint et agrémenté de collages. C’est être accueilli à l’entrée par une chouette peinte par-dessus une infiltration d’eau que Parsus a préféré magnifier que faire réparer, et qui aujourd’hui s’écaille. Bref, « cette maison, on ne peut pas la laisser comme ça », pose la maire devant le sénateur.

Lieu de convivialité, musée et résidence d’artistes

D’autant qu’elle appartient à la mairie, cette maison, à la faveur d’un (long) viager. Sur trois niveaux, l'idée serait d'en faire plusieurs choses. « En bas un lieu de convivialité avec jardin, au premier étage un musée Parsus et au second une résidence d’artistes », résume Muriel Dherbecourt, en laissant la maison « dans son jus, mais en conformité ». Plus facile à dire qu’à faire, même si visiter les lieux, c’est en déceler le potentiel. Alors il faut commencer par le commencement, « faire classer la salle du bas, qui daterait de 1250, avec son étoile au sol et son système de circulation de l’eau », pose-t-elle. Puis, « faire classer au niveau culturel la maison, qui est très marquée de l’empreinte de Pierre Parsus », rajoute-elle.

Pierre Parsus en 2017, lors de la rétrospective de son oeuvre au Pont du Gard • Photo d'archives Thierry Allard

Concernant le rez-de-chaussée, la mairie imagine bien faire communiquer le jardin de la maison Parsus avec la boulangerie récemment installée dans le local communal voisin, et est en pourparlers en vue du rachat de la parcelle voisine. Pour arriver à monter cet ambitieux projet, la mairie réfléchit à monter une SCIC, une société coopérative d’intérêt collectif, dans laquelle des acteurs privés comme publics pourraient prendre des parts. Par ailleurs, l’État, via la Direction régionale des affaires culturelles, a été sensibilisé au projet et est « à fond derrière nous », affirme la maire.

De quoi dynamiser le coeur du village et perpétuer la mémoire d’un peintre marquant, qui a choisi le Gard en 1947 « pour son côté sauvage et musclé », nous confiait-il en 2017, après avoir compris, dès 1935 en se rendant à une exposition de Paul Cézanne, qu'il quitterait Paris, sa ville de naissance, pour le sud. Nîmes d’abord, où il rencontrera Auguste Chabaud, puis Remoulins et enfin Castillon, où il aura finalement passé la plus grande partie de sa longue vie de « pauvre gars qui peint », comme il se définissait.

Et aussi

La visite du sénateur Burgoa a été l’occasion d’évoquer quelques problématiques, la première d’entre elles étant le décalage de trésorerie important causé par les retards de versements des subventions de l’État pour la nouvelle école en construction. « Aujourd’hui, il nous manque 1,2 million d’euros », précise la maire. Cette somme, qui a été accordée, n’a donc pas encore été versée, tout comme la subvention de la Région de 300 000 euros. « Ça devient crucial, on doit jongler en permanence », reprend Muriel Dherbecourt, dont la commune a heureusement « les reins solides. » Laurent Burgoa lui dira qu’il sensibiliserait les services de l’État rapidement.

Thierry Allard

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