FAIT DU SOIR Les agriculteurs gardois pas convaincus par les annonces de Gabriel Attal
Alors qu'ils manifestent leur colère depuis hier, les agriculteurs gardois ont salué la fin du discours du Premier ministre Gabriel Attal par des huées, avant d’annoncer la poursuite du mouvement.
Hier, jeudi 25 janvier, les manifestants ont investi l’autoroute au niveau de la sortie Nîmes-Ouest. Un mouvement populaire largement soutenu par les habitants.
400 km d'autoroute
Quelques chefs gardois, comme Michel Kayser, avaient également manifesté leur soutien indéfectible. Aujourd’hui, 400 kilomètres d’autoroute étaient bloqués dans le sud de la France, sur l’A7 et l’A9. Historique ! Sur le bitume de l’échangeur de l’autoroute A9, sous le pont qui permet l’accès au péage de Nîmes-Ouest, les agriculteurs gardois ont écouté religieusement, dans la soirée, le discours de Gabriel Attal, censé annoncer des mesures afin de calmer leur colère. Un groupe électrogène avait permis l’installation d’un grand écran ainsi que de haut-parleurs.
"Des broutilles"
Très attendu, Gabriel Attal a donc pris la parole à Montastruc-de-Salies en Haute-Garonne. Le Premier ministre a indiqué dix mesures de simplification des lourdeurs administratives qui seront appliquées immédiatement, dès demain, par décret. Il a indiqué vouloir faire appliquer la loi Egalim et a promis des sanctions "très lourdes" à l’endroit de trois entreprises qui ne la respectent pas. Il a proposé un "fonds d'urgence de 50 millions d'euros" pour la MHE (maladie hémorragique épizootique, NDLR), l’opposition de la France à la signature du traité Mercosur et l’arrêt de la hausse des prix du gazole non routier (GNR).
Mais ce sont les huées des agriculteurs gardois qui ont salué la fin du discours du Premier ministre. David Sève, visiblement déçu, a pris la parole immédiatement et a exhorté l’assistance à continuer le mouvement, et donc le blocage de l’autoroute A9 à cet endroit, et aussi à lancer l’opération « cobra ». « Il parle d’amour, mais ses annonces, ce sont des broutilles. Je suis extrêmement déçu, mais pas du tout étonné », a dénoncé le président de la FDSEA du Gard.
Deuxième nuit
La veille, une cinquantaine de personnes avait passé la nuit sur l’autoroute à la hauteur de l’échangeur Nîmes-Ouest. Certains ont dormi dans leurs tracteurs et d’autres, comme Isabelle, vigneronne à Tornac, dans un duvet sur un matelas posé dans le petit bois qui longe la voie. La journée du 26 janvier a été émaillée d’incidents, notamment à la Galerie Cap Costières de Nîmes, mais surtout au rond-point de Gallargues, où un barrage filtrant avait été installé à proximité de la sortie d’autoroute.
Sans intervenir, la gendarmerie était présente, autour de la cheffe d’escadron Léa Pernelle, afin de veiller à la sécurité des citoyens. Les agriculteurs ont procédé à des vérifications de camions provenant de l’étranger, sous les yeux de la sénatrice du Gard Vivette Lopez. L’opération s’est soldée par le déchargement d’un camion espagnol acheminant des choux et des brocolis qui ont terminé leur voyage sur la chaussée. À l’heure à laquelle nous écrivons ces lignes, les agriculteurs gardois ont décidé de continuer le mouvement et se préparent à passer une deuxième nuit en compagnie du bitume de l’autoroute A9.