Publié il y a 11 mois - Mise à jour le 09.12.2023 - Yannick Pons - 4 min  - vu 1081 fois

FAIT DU SOIR Sween, la start-up gardoise qui pourrait vous rendre riche

Yannick Pons

Sween, une start-up gardoise, véritable pionnière de l’autoconsommation énergétique collective intelligente, rayonne au Cailar en faisant passer les économies d’énergie du stade individuel au domaine collectif.  

Les Français sont de plus en plus nombreux à adopter la solution des panneaux solaires afin de produire et consommer leur propre électricité. Sween, la startup gardoise implantée au Cailar, va plus loin en proposant une mutualisation énergétique « entre voisins ». Ainsi, depuis quelques mois, des communautés de mutualisation et d’échange d’électrons se créent. Elles représentent une approche innovante qui répond aux défis liés à la production et à la consommation d'énergie tout en encourageant la durabilité, la résilience et la collaboration entre les membres de la communauté.

Réduire sa facture d'électricité

L’inflation galopante de ces derniers mois rend attractives les grandes dalles noires que l’on voit fleurir sur les toits des maisons. L'autoconsommation passe presque uniquement par des panneaux solaires et apparaît comme une réponse à la crise inflationniste. La flambée des prix de l’énergie fait sauter le pas à de nombreux usagers, professionnels et particuliers. Une démarche qui engendre des économies de coûts de 11 à 35 % ! Ce premier pas, qui semble simple à mettre en place, consiste à investir dans une installation de panneaux solaires sur le toit de la maison. C'est ce que l'on appelle l'autoconsommation.

De l'autoconsommation

L'autoconsommation consiste à utiliser l’électricité que l'on produit soi-même à l'aide de panneaux solaires. Ce sont des installations dédiées à la production directement sur les sites de consommation, et dont le surplus alimente le réseau général. Plusieurs possibilités s'offrent à l'utilisateur : utiliser son électricité en revendant le surplus ou en l'injectant gratuitement dans le réseau. Il est également possible de revendre la totalité de sa production, mais dans ce cas, aucune autoconsommation n'est possible.

Tout le monde y gagne

Au niveau individuel, l'autoconsommation consiste à installer des panneaux solaires sur le toit de sa maison afin de fournir directement ses habitants en énergie. Alors que ces panneaux ne génèrent de l'énergie que pendant les heures ensoleillées, le foyer reste connecté au réseau conventionnel, d'où il tire l'électricité qu'il consomme quand ses installations ne génèrent pas assez de courant. Pour une installation complète de 3 kWc, 8 000 euros en moyenne ont été nécessaires à Gérard, cet habitant du Cailar, afin d’obtenir une ristourne de 35 % (soient environ 800 euros) sur sa facture annuelle d’électricité. Il a fait installer des panneaux solaires sur le toit de sa maison il y a trois ans.

Gérard du Cailar, contrôle sa consommation électrique • Yannick Pons

One step beyond

Puis récemment, il s’est inscrit dans la communauté du quartier du Grand jardin qui comprend quelques habitants, une école et le stade. Gérard scrute attentivement sa production et consommation en temps réel indiquées sur son smartphone. Il voit tout de suite s’il a oublié d’éteindre un appareil et aussi les chiffres inhérents au courant qu'il revend à ses voisins. Ainsi, les membres de cette communauté se vendent entre eux leur production. Les jours ou il n'y pas d'activité, l'électricité produite par le stade est redistribuée aux autres membres et cette électricité est moins chère que celle qui vient des fournisseurs. En fait c'est pareil pour chaque membre, il peut acheter moins cher à ses voisins. Cela permet de surveiller et d’éviter les consommations inutiles. Le comptage des « électrons » est assuré par Enedis, filiale d'EDF (Électricité de France), le gestionnaire des réseaux électriques en France. « L‘accès des utilisateurs à leur consommation en temps réel grâce au compteur Linky leur permet d’optimiser leurs dépenses », explique Sylvaine Cazal, Enedis.

3 800 euros par an

Lors des pics de production, l'énergie qui n'est pas utilisée est reversée dans le réseau. L'usager est rétribué pour cela : un centime plus cher que s’il le revendait à EDF. S'il est équipé de batteries, le système peut stocker une partie de l'énergie excédentaire lorsqu'il produit plus que l'usager ne consomme. C’est ce que fait la famille de Amaury Pachurka, le fondateur de Sween. Après avoir acheté sa maison, investi dans des panneaux solaires, une pompe à chaleur, des brasseurs d’air et deux véhicules électriques, l’ingénieur a obtenu une économie annuelle de 3 800 euros sur l’énergie dont environ 1 000 euros sur les voitures. Depuis, il arpente le territoire français afin de dupliquer le modèle.

Prolifération des projets

Selon EDF ENR (filiale d'EDF énergie renouvelable), le nombre d'installations d'autoconsommation a été multiplié par huit en cinq ans. Un marché en pleine accélération, notamment grâce à un prix compétitif aussi bien pour les particuliers que les entreprises. Les projets insufflés par Sween se multiplient en partenariat avec les mairies, pour les particuliers ou les bailleurs sociaux mais aussi auprès d'industriels. Domazan, Villeneuve-lez-Avignon, Montigny-en-Arrouaise (dans l’Aisne) accueillent déjà les premières communautés alimentées par le soleil toute l’année, sauf la nuit (mais les batteries ou les voitures électriques peuvent prendre le relais !)

Chaque membre cotise à l'association (jusqu'à 120 € / an, 40 pour des consommateurs), ce qui couvre l'abonnement aux services de Sween (relation avec Enedis, facturation, outil de suivi...) et l'accès à l'application de suivi en temps réel des consommations. Ensuite l'entreprise se rémunère par une commission basée sur la performance (jusqu'à 2 centimes d'euros par KWH sur les échanges effectués au sein des mutualisés). L'état d’esprit communautaire, la surveillance de la consommation, la réduction du coût d’achat et l'augmentation du prix de vente de l’électricité sont les piliers gagnants des communautés d’autoconsommation énergétique.

Yannick Pons

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