Publié il y a 1 an - Mise à jour le 26.09.2023 - Marie Meunier - 2 min  - vu 770 fois

GARD "Beaucoup de travail" encore pour ranimer la mémoire du camp Saint-Maurice-l'Ardoise

Yves Cazorla et Sylvie Barrieu-Vignal, maires de Laudun-l'Ardoise et Saint-Laurent-des-Arbres, se sont associés à nouveau cette année pour la Journée nationale d'hommage aux harkis et autres membres des formations supplétives.

- photo Marie Meunier

Ce lundi, était célébrée la Journée nationale d'hommage aux harkis et aux autres membres des formations supplétives. Une commémoration s'est tenue devant la Stèle Harkis, à l'entrée de l'ancien camp de Saint-Maurice-l'Ardoise.

Une nouvelle fois, Sylvie Barrieu-Vignal et Yves Cazorla, respectivement maires de Saint-Laurent-des-Arbres et de Laudun-l'Ardoise, se sont associés pour organiser la cérémonie commémorative en cette Journée nationale d'hommage aux harkis et aux autres membres des formations supplétives. Les présidents et membres des associations harkis étaient présents, ainsi que les familles.

Étaient présents plusieurs maires, le président de l'Agglomération du Gard rhodanien, la députée, les présidents d'associations de harkis et les représentants de forces de police et gendarmerie. • photo Marie Meunier

"Nous savons tous que cette commémoration n'a pas la force de guérir à elle seule les blessures. Au moins, a-t-elle le mérite de rappeler le drame des harkis, qui demeure méconnu du public et d'affirmer leur appartenance pleine et entière à la nation française", a indiqué en préambule la maire de Saint-Laurent-des-Arbres.

Un ancien camp aux conditions indignes

Son homologue laudunois s'est chargé de lire à l'assemblée le message de Patricia Mirallès, secrétaire d'État chargée des Anciens combattants. Ces mots avaient une résonance particulière ici, à l'entrée de l'ancien camp de Saint-Maurice-l'Ardoise. Là où ont vécu des milliers de Harkis et leur famille de 1962 à 1976, dans des conditions indignes. Là où ont été découvertes cette année 27 tombes du "cimetière oublié".

Plusieurs gerbes ont été déposées au pied de la stèle.  • photo Marie Meunier

"Cette découverte a été délibérément enfouie et enterrée dans les mémoires collectives", déclame au micro Ali Laidaoui, président national de l’Association des rapatriés et anciens combattants d’Afrique du Nord (Aracan). Il a demandé à chacun de respecter une minute de silence à la mémoire des enfants décédés et "enterrés sans sépulture décente". 

Une minutes de silence a été respectée en mémoire des enfants décédés et "enterrés sans sépulture décente". • photo Marie Meunier

Le projet de mémorial avance 

"Nous sommes là pour tirer les enseignements de la déchirure de l'histoire afin d'être mieux armés et de ne pas retomber dans un tel chaos", a déclaré ensuite Hacène Arfi, président de la coordination Harka. Il se rappelle la vie au camp de Saint-Maurice-l'Ardoise : baraquements, fils barbelés, mirador, couvre-feu à 22h, douche une fois par semaine... "On pourrait croire à une autre époque, un autre lieu et pourtant, cela s'est passé ici à la fin du XXe siècle", poursuit-il. 

hacène arfi harki
Hacène Arfi, président de la coordination Harka. • photo Marie Meunier

Les deux présidents d'associations sont très engagés dans le projet de mémorial harki, chapeauté par l'Agglomération du Gard rhodanien, et espéré depuis longtemps. Il sera jalonné de panneaux explicatifs "relatant les faits tels que vos parents et grands-parents les ont vécus. Cela permettra à tous de comprendre cette époque bouleversante pour des milliers de vies", a indiqué Jean-Christian Rey, le président de l'Agglomération. Et d'ajouter : "Beaucoup de travail nous attend pour ce vaste projet. Le comité de pilotage va valider d'ici quelques semaines le contenu historique des panneaux retraçant l'histoire du camp et le cahier des charges de celles et ceux qui vont concevoir le mémorial."

Les autorités se sont recueillies devant la stèle, entourée par les porte-drapeaux. • photo Marie Meunier

La députée de la 3e circonscription, Pascale Bordes, a clôturé les discours et estime que cette journée de commémoration doit "nous permettre de nous souvenir à quel point la France a pu manquer à sa parole et la République à ses promesses." La cérémonie s'est achevée par plusieurs dépôts de gerbes et la Marseillaise. 

Marie Meunier

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