GARD Des monuments aux morts de la Grande Guerre protégés au titre des Monuments historiques
Dans le cadre des commémorations nationales du centenaire de la Grande Guerre, l’État, via la Drac (direction régionale des affaires culturelles), a consacré une étude aux monuments aux morts de la Première Guerre mondiale, avec pour objectif de protéger, au titre des Monuments historiques, les plus emblématiques de la région.
Les monuments aux morts marquent les cœurs des villes et villages de France : on en dénombre environ 40 000 sur l'ensemble du territoire national, sans compter ceux présents dans les églises ou les édifices publics (écoles, mairies…).
Bien qu'éloignée du front, l’Occitanie a payé un lourd tribut à ce conflit violent, comme en témoigne la présence de ces monuments dans presque chaque commune de la région.
Afin d’opérer une sélection dans ce vaste corpus, un groupe de travail s'est constitué autour de Luce Barlangue, professeure émérite d'histoire de l'art, spécialiste de cette thématique. Ce groupe réunissait le service de la connaissance du patrimoine du conseil régional d'Occitanie, qui mène depuis de nombreuses années un inventaire des monuments aux morts, et la cellule protection de la conservation régionale des monuments historiques de la Drac.
Les nombreuses études déjà réalisées permettant d'établir une vision solide du corpus (bases de données de l'université de Lille 3, travaux de Pierre Nora, Maurice Agulhon, Anne Pingeot), différentes typologies ont pu être dégagées : les monuments affirmant une composition architecturale (Montpellier, Albi), un fort ancrage dans l'espace urbain (Saint-Girons, Perpignan...), une thématique régionaliste (Beaucaire, Campan) ou une sensibilité pacifiste (Ouveillan, Decazeville…). La valeur architecturale ou artistique a, en grande partie, justifié la sélection finale dans laquelle s'illustrent tant les grands sculpteurs régionaux (Bourdelle, Maillol, Violet) que l’originalité de l’iconographie, à l'image du monument naïf de Camplong réalisé par un artisan local.
Cette sélection a été présentée à la Commission régionale du patrimoine et de l'architecture (CRPA) réunie le 3 juillet 2018. Cette CRPA s'est prononcée favorablement à l'inscription au titre des Monuments historiques de quarante-deux monuments aux morts. Ceux-ci viennent s'ajouter aux cinq déjà protégés dans le courant des années 1990 et 2000 (Clermont-l'Hérault et Lodève par le sculpteur Paul Dardé, Port-Vendres et Céret par le sculpteur Aristide Maillol, et Montauban par le sculpteur Antoine Bourdelle).
Les arrêtés de protection ont été signés par le préfet de région le 18 octobre dernier contribuant ainsi, au travers de cette reconnaissance patrimoniale de l’État, à la commémoration du centenaire de la fin du conflit.
Les monuments aux morts protégés au titre des Monuments historiques lors de la CRPA du 3 juillet 2018 pour le Gard sont : Alès, Beaucaire, Gallargues-le-Montueux, la Grand-Combe, Nîmes, Saint-Hippolyte-du-Fort, Saint-Jean-du-Gard.