GARD RHODANIEN Toute l'histoire de la ligne ferroviaire de la rive droite du Rhône dans un livre
Elian Cellier publie aux éditions de la Fenestrelle un livre sur l’histoire de la ligne ferroviaire de la rive droite du Rhône, alors que la ligne accueillera de nouveau des voyageurs entre Pont-Saint-Esprit et Nîmes à partir de lundi.
« C’était d'abord une boutade, rejoue Elian Cellier. Avec Laurette Bastaroli (la présidente de l'Association des usagers de la rive droite du Rhône, ndlr), on s’était dit que le jour où la ligne rouvrirait, on ferait un livre. » La ligne était alors fermée au trafic de voyageurs depuis août 1973. La réouverture actée par la Région Occitanie, Elian Cellier met son projet en ordre de marche l’année dernière.
Historien de formation, militant communiste et militant depuis des années pour la réouverture de la ligne, il était l'homme de la situation pour raconter 150 ans d’histoire de cette ligne. « C'est aussi un peu l’histoire du territoire », ajoute-t-il, à une époque où le site de Marcoule n'existait pas et où en dehors de Nîmes, la plus grande ville de la ligne était son terminus, Givors près de Lyon.
À sa création, la ligne sert surtout aux échanges économiques, les grandes villes étant plutôt desservies par la ligne dite impériale, sur la rive gauche. « Mais les voyageurs sont venus en même temps, et il y avait même des trains comportant à la fois des wagons de voyageurs et de marchandises », ajoute l’auteur. Mais très vite, « les horaires ne collaient pas pour les voyageurs, il y a une multitude de plaintes d'usagers et de conseils municipaux », retrace Elian Cellier.
Mobilisation populaire pour la réouverture
Petit à petit, de moins en moins d’autorails circulent sur la ligne, jusqu’au années 1970. « C’est l’arrivée de la voiture partout, on vient d’inaugurer les autoroutes », replace Elian Cellier. Le couperet tombe début août 1973 avec le dernier autorail. Depuis, seuls les trains de fret empruntaient la ligne.
Le livre retrace aussi la mobilisation locale pour réclamer le retour des trains de voyageurs. « Dès le début un comité interdépartemental se créé, il y a une grosse mobilisation », affirme l’auteur. En 1978, l’électrification de la ligne est l'occasion d'une nouvelle mobilisation notamment des maires de Bagnols et Pont-Saint-Esprit, sans succès.
Pendant longtemps, personne ne croit à la réouverture de la ligne aux voyageurs. Il faudra le combat inlassable de l'Association des usagers de la rive droite du Rhône emmenée par Laurette Bastaroli et une nouvelle majorité à la Région emmenée par Carole Delga pour que le dossier se débloque et aboutisse. Et depuis la fermeture de la ligne, les temps ont changé. « Le train n'est plus ringard, on est passé à un autre temps », commente Elian Cellier. Le livre, très documenté et reproduisant un nombre important de photos de toutes les époques, est d'ores et déjà disponible.
Thierry ALLARD
thierry.allard@objectifgard.com
"La Rive droite ferroviaire du Rhône", d’Elian Cellier, préface de Laurette Bastaroli et postface de Carole Delga, est publié aux éditions de la Fenestrelle. 160 pages, 20 euros. Disponible dans les librairies locales, notamment la Librairie Occitane à Bagnols et Le Chant de la Terre à Pont-Saint-Esprit, sur le site de la Fenestrelle et sur Amazon.