HBCN Mouna Chebbah : " Il n'y a qu'un responsable et tout le monde le sait"
Mouna Chebbah, joueuse emblématique du HBCN et internationale tunisienne, est abasourdie depuis qu'elle a appris la liquidation de son club. Mais elle ne souhaite pas en rester là et envisage de se retourner contre la direction.
Objectif Gard. Quel est votre état d'esprit depuis l'annonce de la liquidation du club ?
Mouna Chebbah. Je joue au HBCN depuis un an et demi et j'ai vu des clubs qui ont déposé le bilan. Je ne pensais pas que l'on se retrouverait dans la même situation. Cela fait deux semaines que je vis un cauchemar, je ne dors pas. Je suis parti du Danemark pour aider Nîmes à gagner des titres, on y était presque l'année dernière. Je suis triste de voir ce club disparaitre, surtout pour les 350 licenciés, les bénévoles, les entraineurs. Moi, je joue pour faire plaisir au public et rendre les gens heureux.
Vous en voulez à la direction ?
Il n'y a qu'un responsable de tout ça et tout le monde le sait, pas la peine que je mentionne son nom. Il a caché toute la vérité depuis des mois. Il me restait un an de contrat avec option, j'ai confirmé que je restais et deux jours après, le club n'existe plus. Nous avions toute notre confiance en lui, maintenant il est trop tard. Nous allons faire les démarches nécessaires avec un avocat pour obtenir réparation. La Fédération va nous aider.
Quelles sont vos options dans la suite de votre carrière ?
J'avais de l'espoir pour continuer à me battre pour le club, mais là, nous sommes à la rue. Tout est arrivé brusquement, rien n'était prévu. Il est un peu tard pour le recrutement des clubs la saison prochaine et certains veulent profiter de la situation. C'est dangereux pour le handball féminin. Si cela continue et que les responsables ne sont pas poursuivis et si la Fédération ne prend de décisions, la France finira comme l'Espagne où il n'y a plus de championnat.
Une fusion avec l'USAM pourrait sauver le club en D2 voir en D1, vous y croyez ?
Je suis partante si une solution est trouvée avec l'USAM, mais le temps joue contre nous.
Propos recueillis par Baptiste Manzinali