INAUGURATION Autour du viaduc de Courbessac, Bourquin met sur rails le train à 1 € pour tous
Avec 3,6 millions de voyageurs transitant chaque année en gare de Nîmes et 500 000 en gare d'Alès, le transport ferroviaire se porte bien... et se portera mieux encore lorsque l'itinéraire Alès-Bessèges sera rétabli et que le TER sur la rive droite du Rhône - auquel le conseil général du Gard tient comme la prunelle de ses yeux - sera opérationnel. Ce constat rassurant s'est inscrit en filigrane de l'inauguration ce jeudi matin, du viaduc de Courbessac (37 M€) et du poste ultra-moderne de commandes (35 M€) de la gare SNCF de Nîmes, partagée par quelque 200 convives. Et deux invités-surprise, Henri Galinier et Guy Lagagnier, respectivement maire et conseiller général PCF de Génolhac, venus, ceints de leur écharpe tricolore, bloquer quelques instants le train inaugural pour protester contre la suppression de la ligne des Cévennes, ainsi que la réduction du nombre d'arrêts et services offerts par la SNCF en gare de Génolhac. A commencer par l'impossibilité pour l'usager de prendre des billets le week-end.
Après une prise de bec avec Christian Bourquin, président du conseil régional LR qui n'a guère apprécié cette façon de procéder et "de prendre en otage les élus afin qui exercent une pression sur la SNCF", tout est rapidement rentré dans l'ordre et le convoi a pu se remettre sur rails, direction le viaduc de Courbessac, où les personnalités ont sabré le champagne. Dans les bulles et dans le regard des directeurs régionaux de la SNCF et de Réseau Ferré de France, pétillaient bien des satisfactions : la réduction de 8 minutes de la durée du trajet entre Nîmes et Alès qui est ainsi passée de 38 minutes à une demi-heure en moyenne, la fidélisation de la clientèle via l'augmentation des arrêts et des cadencements (+ 6% mais surtout + 40 % d'abonnés sur la liaison), ainsi que la libération d'une vingtaine de sillons supplémentaires sur la zone de Courbessac. "Ces éléments majeurs viennent conforter la vitalité du rail en Languedoc-Roussillon, où nos trains transportent quotidiennement 22 500 usagers", a souligné Jean Ghedira, directeur régional de la SNCF.
Après bien des vicissitudes, le viaduc de Courbessac qui avait été imaginé dès le XIX ème siècle (c'est dire !) est ressorti des cartons en 1990. Sa construction a été déclaré d'utilité publique en 1996 et la décision formelle de le construire en septembre 2007. Il aura toutefois fallu plus de deux ans et sept réunions publiques de concertation avec les riverains et la municipalité de Nîmes - absente à l'inauguration pour marquer son opposition à l'édification de cet ouvrage au coeur d'un quartier urbanisé - avant que ne soit posée la première pierre. Et encore ce fut une aubaine que les syndicats de cheminots et les associations d'usagers poussèrent à la roue ! "Le viaduc SNCF de Courbessac et le nouveau poste de commandement permettant de gérer tous les itinéraires empruntant la gare de Nîmes renforcent notablement l'étoile ferroviaire", a commenté Christian Petit, directeur régional de RFF (Réseau Ferré de France) ayant à charge les infrastructures. Pour la seule modernisation des réseaux du département du Gard (viaduc de Courbessac, poste de commandement, système de contrôle des espacements de convois de Saint-Césaire, train du Grau-du-Roi...) RFF a mobilisé 102 M€, dont 38 M€ alloués par le Conseil régional LR et plus de 1 M€ par le Conseil général.
Pour le président Alary, cette dernière collectivité a ainsi marqué "son attachement à la mobilité des gardois et à l'aménagement cohérent du territoire" : deux priorités qui trouveront un écho plus retentissant encore avec la subvention de 40 M€ - dont 8 M€ dès cette année - allouée par le Département pour faciliter le contournement ferroviaire LGV Nîmes-Montpellier, un chantier qui générera quelque 4 000 emplois directs et/ou indirects, dont certains réservés aux personnes les plus éloignées d'un emploi. Optimiste quant à l'essor du transport ferroviaire, le président du Conseil régional Languedoc-Roussillon, Christian Bourquin, a mis toute son éloquence au service de la généralisation du train à 1 € sur les quelque 1 500 kms de voies ferrées irriguant la Région. "Faciliter le déplacement des individus et des marchandises est un gage de développement socio-économique. Le train à 1 € en sera la pierre angulaire, les cinq lignes qui fonctionnent actuellement en sont la preuve chaque jour davantage", a t-il affirmé, avant de prendre date : "Nous irons toujours plus loin. D'abord en instaurant la dispositif du billet unique à 1 € sur toutes les lignes convergeant vers l'axe littoral Nîmes-Montpellier-Perpignan, ensuite en l'étendant à cet axe principal lors des périodes creuses. Et, enfin, en généralisant, d'ici 18 à 24 moins, le tarif à 1 € sur l'ensemble du territoire régional". Concernant la ligne Alès-Bessèges, Christian Bourquin a réaffirmé son engagement premier : "Foncer sur ce chantier, oui, mais tous ensemble ! il faut que les partenaires - conseil régional, conseil général, RFF, SNCF, communauté du Grand Alès - viennent tous à la table des négociations et se mettent d'accord".
Pour sa part, le Préfet de Région, Pierre de Bousquet, a mis en exergue les efforts soutenus déployés par l'Etat, via RFF, en faveur du ferroviaire régional "ferment de développement économique". "Le rail demeurera au coeur de nos investissements", a-t-il conclu.
Ci-dessous, un lien vers la vidéo inaugurale réalisée ce jeudi matin par les services du Conseil général du Gard : http://www.dailymotion.com/video/xyx7n6_inauguration-du-viaduc-de-courbessac_news