INAUGURATION Le contournement LGV mis en train, 2 milliards de travaux et près de 4 000 emplois à la clé
Un peu plus d'un demi-milliard. Tel est en euros le poids sonnant et trébuchant que pesaient Christian Bourquin (conseil régional LR), Damien Alary (conseil général du Gard), Jean-Paul Fournier (Agglomération de Nimes) et Christophe Morales (Agglomération de Montpellier), réunis jeudi après-midi, à l'invitation de Réseau Ferré de France (RFF) et du groupement Oc Via Construction, pour l'inauguration, sur 80 hectares situés aux confins des communes de Nîmes et Générac, du centre opérationnel du contournement LGV (Ligne Grande Vitesse) Nîmes-Montpellier.
Ce demi-milliard d'euros (520 M€ pour être précis) équivaut à la participation cumulée des quatre collectivités, versée pour accompagner la création, d'ici fin 2017, de la liaison LGV mixte (voyageurs et fret) qui reliera à vitesse grand V, la préfecture du Gard à la capitale de l'Hérault. Signé en juin dernier après d'âpres négociations, le contrat de partenariat financier entre RFF et ses bailleurs de fonds porte sur environ 25 % du montant total des travaux (2 milliards €). Il a trouvé sa première traduction avec l'installation, aux normes éco-responsables, de ce centre opérationnel, qui emploiera près de 300 personnes par jour pendant quatre ans. Les atouts majeurs de ce quartier général, d'où sortira d'ici quelques semaines l'avant-projet détaillé du chantier : un accès direct à la ligne ferroviaire, un terrain très vaste, situé, de surcroît, le long de la future ligne LGV. Les 3 000 mètres-carrés de bureaux aménagés pour l'immédiat s'enrichiront au fur et à mesure de l'évolution des travaux, des bases opérationnelles suivantes : logistique, terrassement et génie civil, ouvrages d'art, équipements ferroviaires et, enfin, maintenance. Les travaux s'organiseront autour de deux grandes phases : génie civil (2 ans), installation du matériel ferroviaire (2 ans). Dans le même temps, l'agglomération de Montpellier achèvera la rénovation de la gare Saint-Roch, ainsi que la construction de sa gare LGV Montpellier-Sud de France (45 M€ dont 32 M€ de subvention régionale) sur 350 hectares - dont 200 en pleine nature - jalonnés de bureaux, commerces et parcs d'entreprises. A la clé, la création de 15 000 emplois.
Au-delà de l'impressionnant centre opérationnel LGV de Nîmes-Générac, chacun des intervenants conviés à cette inauguration, complétée d'ici la fin de l'année 2013 par la pose de la première pierre du chantier de construction des 85 kms d'itinéraire (distance de la liaison Nîmes-Montpellier, ainsi que des raccordements sur les lignes Rive droite du Rhône et Tarascon-Sète), a mis en exergue les retombées considérables de ce chantier - le plus important du Sud de la France - en matière d'emplois pérennes et de revitalisation économique. En effet, par convention 20 % du montant des travaux seront dévolus à des entreprises régionales et 7 % des heures travaillées seront réservées à des personnes éloignées de l'emploi et recrutées localement. Par la voix de son directeur régional Languedoc-Roussillon, Pascal Blain, Pôle Emploi a d'ores et déjà prévu d'installer une équipe sur la base, afin d'accompagner la montée en charge du chantier. Selon les perspectives établies par le maître d'ouvrage, les travaux de contournement LGV Nîmes-Montpellier devraient générer, pour les quatre ans à venir, quelque 2 000 emplois directs et autant d'emplois indirects. Une manne économique qui fera le plus grand bien au département en ces temps de disette !
Premier partenaire financier de ce chantier avec près de 400 M€ alloués à RFF, le Conseil régional LR a rappelé par la voix de son président, Christian Bourquin, que cette étape n'avait de sens que si elle se prolongeait avec l'itinéraire LGV entre Montpellier et Perpignan. Un chantier de 8 milliards €, financés à 30 % par la Communauté européenne, dont le sort sera évoqué en juillet prochain lors d'une importante réunion interministérielle de programmation. "Il est impératif de relier le plus long réseau ferroviaire à mettre au compte de l'Espagne, et le plus fréquenté à mettre au compte de la France", a commenté Christian Bourquin. Rappelant, au passage, que la mise en service de cette liaison avait été initialement promise pour les Jeux Olympiques de Barcelone... en 1992. Egalement réclamée par la région Languedoc-Roussillon, l'installation d'un technicentre TGV qui assurerait l'entretien et la maintenance de tous les trains à grande vitesse circulant dans le sud de la France. Le train de la relance est en marche.