Publié il y a 9 ans - Mise à jour le 22.05.2015 - abdel-samari - 5 min  - vu 414 fois

INTERVIEW Vauvert : Nicolas Meizonnet (FN) cherche encore ses marques

Nicolas Meizonnet, conseiller départemental FN. Photo : Coralie Mollaret / Objectif Gard.

Quelques semaines après son élection au Département, ObjectifGard est parti à la rencontre du frontiste Nicolas Meizonnet. L'élu de Vauvert qui s'est offert le luxe de battre l'ex-président du conseil départemental, raconte ses premiers pas.

ObjectifGard : Comment se passent vos premiers jours en tant qu'élu au Département ?

Nicolas Meizonnet : Je suis ravi jusqu'ici d'exercer ce mandat et je crois pouvoir parler au nom des autres élus FN. Notre mandat ne sera pas facile, car il y a une certaine hostilité de la part de la majorité de gauche. On a pu le voir lors du deuxième conseil départemental avec des réponses défavorables pour notre intégration dans les divers organismes. Finalement, nous avons réussi à obtenir quelques places dans des collèges et EHPAD.

OG : Laurent Burgoa était d'ailleurs venu à votre rescousse… 

N. M. : Il a tout simplement expliqué qu'il était logique de nous attribuer des places au regard de nos scores mais surtout parce qu'il est de tradition au conseil départemental de réserver des places aux élus en fonction de leur canton. Sa volonté était simplement de faire respecter cette tradition. Mais je n'oublie pas qu'il s'est retiré au profit de la gauche pour l'élection du président. Après, nous avions aussi des possibilités de pression et j'ai d'ailleurs indiqué au président Denis Bouad que face à leur refus, nous étions prêts à voter toutes les délibérations à bulletin secret. Je crois qu'il n'avait pas envie de se retrouver à voter pendant 15 jours à chaque fois. Il faut se faire respecter et faire respecter le choix des électeurs. Le reste, c'est des postures politiciennes.

OG : Sur quels dossiers travaillez-vous à l'heure actuelle ?

N. M. : Concernant mon canton de Vauvert, tout d'abord, je vous dirais que j'ai rétabli le dialogue avec le maire d'Aubord. Il rencontre aujourd'hui de gros problèmes avec le bassin de protection contre les inondations. Je lui ai exprimé tout mon soutien même si je n'oublie pas qu'il avait appelé à voter pour Jean Denat au second tour des départementales. Aujourd'hui, nous avons de bons rapports, je l'ai mis en relation avec le député Gilbert Collard pour qu'il puisse remonter jusqu'à la ministre de l'environnement, Ségolène Royal. Par ailleurs, je lui ai rappelé que je n'étais absolument pas contre le projet du collège d'Aubord, au contraire. Je dois le revoir sur ce sujet prochainement. Je regarde également ce qu'il se fait du côté de la ZAC Côté Soleil à Vauvert. Un projet qui rencontre de graves difficultés notamment sur l'installation des enseignes. Enfin, l'une de mes préoccupations actuelles porte sur l'établissement d'un dialogue avec les associations présentes sur mon canton. Pendant la dernière campagne, M. Denat a porté la mauvaise parole en indiquant notre volonté de nuire aux associations. C'est absolument faux. Je ne regarde pas l'objet de chaque association, ce que je souhaite par contre, c'est qu'elles ne soient pas communautaires ou militantes.

OG: Vous parlez d'Aubord mais, selon nos informations, vous n'avez pris contact avec aucun autre maire depuis votre élection. C'est un peu étonnant pour un jeune élu ?

N. M. : Ça marche dans les deux sens : aucun maire n'a pris contact avec moi ! Ce que je peux vous dire c'est que je dois rencontrer à nouveau le maire d'Aubord prochainement, j'ai de bons rapports avec le maire de Beauvoisin, une rencontre est imminente. Après, je vais profiter de la période estivale pour aller voir tous les maires de mon canton, quelle que soit leur couleur politique.

OG : Pendant la campagne, on vous reprochait de ne pas être du territoire. Jean Denat avait même précisé que vous ne saviez pas où étaient les Arènes de Vauvert… Vous les avez trouvées depuis ?

N. M. : Je suis né à Nîmes, j'ai vécu à Vauvert durant mon enfance. J'ai quitté Vauvert pendant dix ans pour faire mes études et travailler. Je n'ai pas de compte à rendre. Moi, je ne critique pas la personne de M. Denat. C'est quelqu'un de présent sur Vauvert, c'est indéniable mais ce que je lui reproche, c'est son lourd bilan au Département. Maintenant, en tant qu'élu du territoire, je suis plus que jamais présent. Les gens ne cachent plus leur sympathie à mon égard. Depuis l'élection, certaines personnes frileuses se manifestent positivement.

OG : Quelques mots sur les régionales, serez-vous candidat ?

N. M. : Je vais bien entendu soutenir notre liste mais je ne serai pas candidat. Je suis contre le cumul des mandats et j'ai déjà beaucoup à faire dans mon canton.

OG : Quel est votre sentiment sur la guerre entre la fille et le père Le Pen ?

N. M. : Sans enlever les mérites de Jean-Marie Le Pen, ses différentes sorties médiatiques enrayent la progression du parti au niveau national. Sur le fond, beaucoup de nos adhérents ne partagent pas ses propos sur le Maréchal Pétain. Il est dans un combat dépassé qui n'a plus aucun intérêt aujourd'hui. Cela ne provoque que de la polémique inutile. Marine Le Pen a plutôt tendance à se focaliser sur les sujets plus actuels, plus sérieux.

OG : Vous vous opposez au comportement de Jean-Marie Le Pen dans les médias, pourtant, vous-même cette semaine, vous avez fait une sortie discutable sur les réseaux sociaux. Est-ce que la stratégie du FN n'est pas finalement celle de jouer sur les coups d'éclats et la polémique pour faire le buzz ?

N. M. : Il y a une atmosphère au niveau de l'éducation de présomption de racisme qui n'est plus possible. On donne à des enfants de primaire un texte culpabilisant sur le racisme sans qu'il ne soit signé. Pourquoi une fable De La Fontaine ou un texte de Jacques Prévert sont signés et pas celui-la ? Par ailleurs, je me suis renseigné, dans cette école, il n'y a aucun problème de racisme actuellement. Ma réaction est donc : attention, il faut arrêter de culpabiliser les enfants. Finalement, le remède est pire que le mal. Moi, j'ai l'impression que l'on saccage le roman français et qu'au fur et à mesure, on retire tout le passé glorieux de la France. Cela crée ensuite un rejet de notre identité et un désamour pour le pays.

OG : Vous ne répondez pas à notre question : pensez-vous que faire un message sur Twitter est suffisant pour expliquer votre pensée comme vous venez de le faire à l'instant ?

N. M. : C'est pour moi un outil qui permet d'interpeller sur un sujet. Moi, je voudrais que l'on mette en avant ce que la France a fait de beau. Les enfants seraient fiers d'être français y compris les enfants d'origine étrangère, ils seraient fiers de leur nouvelle nation.

OG : Aujourd'hui, vous êtes bien au Front National ? Vous êtes à votre place ?

N. M. : Personnellement, je m'y sens bien. J'adhère à la majorité des axes du FN. Bien entendu que les préoccupations ne sont pas les mêmes sur tout le territoire mais le seul parti qui s'intéresse aux français, c'est le Front National. Je ne suis pas fondamentalement toujours d'accord avec les orientations du parti. Je suis par exemple plus libéral et réservé sur la sortie de l'Euro. Par contre, je suis pour le retour de notre pleine souveraineté et pour peser au niveau de l'Europe pour nos propres intérêts.

Abdel Samari

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