Casino plie enfin bagage. Dans la commune, les spéculations allaient bon train autour de l’avenir du supermarché. L’idée d’un magasin de bricolage reprenant les lieux avait même circulé, alimentant les discussions. Finalement, le verdict est tombé, et ce ne sera pas la voie choisie.

Casino, et la page se tourne

Après avoir succédé à un Super U dans la zone d’activité de La Carbonnière Ouest il y a presque dix ans, Casino quitte aujourd'hui la commune de La Calmette. La fin d’une histoire qui n’a jamais véritablement décollé. Dès les premières années, les difficultés se sont accumulées pour l’enseigne, fragilisée par la hausse générale des prix et, surtout, par la concurrence. Le coup de grâce est venu en 2021 avec l’ouverture (le déménagement en réalité, NDLR) d’un Lidl flambant neuf, installé en vision directe pour 12,6 millions d’euros. Équipé d’un immense parking, ce nouvel acteur répondait parfaitement aux attentes des consommateurs locaux. Moderne et pratique, Lidl s'est rapidement attiré une grande partie de la clientèle, réduisant chaque jour un peu plus le potentiel du Casino.

Le groupe, déjà en difficulté à l’échelle nationale, n’a pas réussi à inverser la tendance et a finalement annoncé la fermeture de tous ses supermarchés et hypermarchés en France. À Nîmes, la transition vers Auchan s'est faite en douceur (relire ici), mais à La Calmette, les choses ont été plus complexes. Ce jeudi 31 octobre, le Casino a baissé le rideau une dernière fois. Les rayons, vidés de leurs derniers produits soldés, ont laissé place à des étagères nues. Les panneaux d'affichage ont été retirés, et sur le parking, le silence a succédé au va-et-vient quotidien des Calmettois. La fin d’une époque, celle d’un magasin qui, malgré ses efforts, n’aura pas su s’ancrer durablement.

Reste maintenant à écrire la suite... Dès l’annonce de la fermeture, les spéculations sur les réseaux sociaux, dans les commerces ou dans la rue allaient bon train parmi les habitants. Qui viendrait occuper cet espace ô combien stratégique ? Certains imaginaient l’arrivée d’un Weldom, pour répondre à la demande en produits de bricolage et d’aménagement. D’autres espéraient un Aldi, afin de renforcer l’offre discount. Jusqu’à récemment, les négociations s’effectuaient dans la discrétion et tenaient les Calmettois en haleine...

Un adversaire direct pour Lidl ?

Finalement, c'est l'enseigne Supeco qui s’installe officiellement à La Calmette, prenant le relais des locaux désertés par Casino. Propriété du groupe Carrefour, elle arrive avec la promesse de casser les prix et de proposer une alternative aux supermarchés traditionnels. À mi-chemin entre le commerce de proximité et le discount pur, Supeco mise sur le principe des magasins épurés, où l’essentiel est à portée de main à des prix accessibles. « Comme Lidl et Aldi, nous proposons du 'soft discount' : des magasins un peu plus élaborés tout en gardant l'essentiel, des prix bas », précise Éric Bouin, directeur de Supeco France, dans une interview à Business Insider France.

L’arrivée de Supeco coïncide d’ailleurs avec celle d’un Super U (le retour, NDLR) de 3 500 m², en projet à La Calmette et qui devrait ouvrir ses portes d'ici décembre 2024 ou janvier 2025 selon l'avancée du chantier (relire ici). Mais Supeco n’a pas attendu cette ouverture pour marquer son territoire. Dès ce samedi 2 novembre, les portes se sont ouvertes. Une offensive qui semble cibler directement le voisin, Lidl, dont la popularité à La Calmette repose sur des prix compétitifs et une clientèle fidèle. La bataille s’annonce serrée.

Pour adoucir la transition et rassurer les habitués, Supeco a fait le choix de garder l’équipe en place. Pas de licenciements, donc, et un agencement des rayons qui rappelle celui de l’ancien Casino. Les habitués retrouveront leurs repères, cette fois sous les couleurs jaunes de Supeco et avec une offre actualisée. Déjà implanté depuis plusieurs mois à Alès (relire ici), Supeco poursuit ainsi son expansion dans le département, bien décidé à s’imposer dans un marché gardois du discount où Lidl et Aldi occupent déjà une place assez solide.

« Si les prix sont vraiment bas, c’est encore mieux ! »

Un couple de retraité présent à l'ouverture

Mais la question reste ouverte : dans le contexte économique actuel, où le moindre centime compte, les Calmettois adopteront-ils ce nouveau venu et ses tarifs ? En attendant, certains, comme ce couple d’actifs, se réjouissent de cette ouverture : « Si les prix sont vraiment bas, c’est encore mieux ! » D’autres, comme cette mère avec sa fille, restent plus prudents : « On verra bien si ça vaut vraiment le coup. » Le duel est lancé.