Tellement rare pour ne pas être relevé. Tellement inattendu pour ne pas paraître suspect... Le sénateur-maire UMP de Nîmes a publiquement exprimé son soutien au socialiste Damien Alary pour présider la région du Languedoc-Roussillon. Objectif Gard a posé trois questions à Jean-Paul Fournier. 

Objectif Gard : En soutenant Damien Alary à la présidence de la région, vous voulez vous débarrasser de votre principal - pour ne pas dire seul - rival crédible à gauche ?

Jean-Paul Fournier : La droite ne craint pas spécialement Damien Alary. Certes, il aurait mieux fait que Dumas aux municipales... Je pense juste qu'il est légitime pour présider le conseil régional : le département du Gard est le deuxième plus grand département de la région après l'Hérault. Quand on fait de la politique et que l'on est en fin de carrière, on vise plus haut. Passer d'un département de 700 000 habitants à une région qui en fait 2 millions de plus, c'est pas mal. Et puis, avoir un président de région gardois, cela pourrait avantager notre département. Georges Frêche misait tout sur Montpellier et Christian Bourquin sur les Pyrénées Orientales.

Objectif Gard : La droite aspire à reprendre le conseil général pour les cantonales. Sans Damien Alary, ce serait plus facile pour vous ? 

Jean-Paul Fournier : Attention, je ne suis pas conseiller général. Mais la droite a un coup à jouer aux prochaines cantonales, c'est vrai. Avec le redécoupage territorial, ça va se jouer serré, Damien Alary le sait. Qu'il soit là ou non, je ne suis pas sur que cela va beaucoup changer les choses.

Objectif Gard : Damien Alary, président de région… Êtes vous sûr qu'il financerait votre musée de la Romanité ? Damien Alary président du conseil général s'y refuse...

Jean-Paul Fournier : La délibération a été votée. Georges Frêche y était favorable, Christian Bourquin aussi. Je ne pense pas qu'il reviendrait dessus… Peut-être m'en donnera-t-il un peu plus, qui sait (rires).

Propos recueillis par Coralie Mollaret