LAUDUN-L’ARDOISE Inauguration de la déviation de la N580, « bien plus qu’une route »
Ce n'est pas tous les jours qu'on inaugure une nouvelle route, et encore moins un projet attendu depuis des décennies sur tout un territoire : la déviation de la N580 à l’Ardoise a été inaugurée ce mercredi soir et entrera en service dès demain matin.
Jusqu’à aujourd’hui, les usagers de la route circulant entre Avignon et Bagnols devaient traverser tout un hameau, celui de l’Ardoise. Une traversée ponctuée d’un passage à niveau au milieu d’un virage en S, d’un passage sous un pont ferroviaire sous lequel deux camions ne pouvaient pas se croiser, d’un passage entre des platanes au croisement toujours difficile entre camions et/ou bus puis d’un feu tricolore qui en a mis plus d’un en retard. Désormais, une déviation de trois kilomètres évite le bourg.
Un tracé neuf, qui part du parc Lavoisier pour relier la zone industrielle de l’Ardoise, qui a nécessité la construction de quatre giratoires, deux ouvrages d’art de franchissement des voies ferrées et un ouvrage d’art de rétablissement de la RD9 au croisement. 48 mois de travaux depuis le printemps 2020 et 30,2 millions d’euros, sans compter les acquisitions foncières réalisées dans le cadre du projet de la Rhodanienne, dans lequel la déviation s’inscrit, ont été nécessaires. 20 millions d’euros en tout ont été mis par l’État pour 30 %, la Région Occitanie pour 30 %, le Conseil départemental pour 26,50 % et l’Agglomération du Gard rhodanien pour 13,50 %. Les 10 derniers millions ont été mis par l’État dans le cadre du programme de sécurité ferroviaire, le passage à niveau 38 étant voué à la fermeture début 2025 du fait de l’ouverture de la déviation.
Bref, « c’est un jour important pour la commune et pour le Gard rhodanien, une infrastructure qui va profondément transformer notre quotidien », dira le maire de Laudun-l’Ardoise Yves Cazorla après avoir coupé le ruban. Car cette déviation est « bien plus qu’une simple route », puisqu’elle permettra de « réduire significativement la circulation au coeur de l’Ardoise, et donc de retrouver la tranquillité et la sécurité que les L’Ardoisiens méritent », développera le maire. Reste que le hameau de l’Ardoise s’est construit autour du passage de nombreux véhicules. Alors un pôle commerçant va être créé tout à côté de la déviation pour y déménager les commerçants de l’Ardoise qui le souhaitent, comme un supermarché.
Le président de l’Agglomération du Gard rhodanien qui, avec 2,6 millions d’euros investis sur le projet représente la collectivité qui a « mis le plus proportionnellement à son budget », rappellera-t-il, soulignera le fait « qu’on peut faire cohabiter l’environnement et des projets structurants sur le territoire. » La déviation, qui a fait l’objet de mesures environnementales compensatoires, va aussi contribuer « à la réindustrialisation d’un terrain qui fait partie des 50 sites nationaux clé en main », en l’occurence l’ancien site sidérurgique de l’Ardoise, en désenclavant le territoire.
Il aura fallu des élus « régulièrement autour d’une table pour que cette grande opération puisse sortir de terre », rappellera la vice-présidente du Conseil départemental Nathalie Nury. Alors certes, « certains l’appelaient l’Arlésienne, mais nos engagements ont été respectés », poursuivra-t-elle. Il faut dire que la déclaration d’utilité publique de la Rhodanienne date de… 1999. « Nos concitoyens ne sont pas toujours conscients de tout le travail qu’il y a derrière les projets », affirmera le préfet de région Occitanie Pierre-André Durand, qui préfère voir dans cette inauguration « le témoignage de ce que nous prenons des engagements et de ce que nous les tenons. » Le préfet de région saluera « un travail collectif », notamment sur le financement, « un bel exemple de coopération intelligente au service de l’intérêt général. »
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Il s’agissait d’une double inauguration, puisqu’outre la déviation de l’Ardoise, le nouveau giratoire de la sortie d’autoroute de Roquemaure, lui aussi attendu depuis longtemps et presque finalisé, était aussi inauguré ce mercredi soir. Un projet à 2,05 millions d’euros financés pour moitié par l’État et pour moitié par le Département et la Région, qui a nécessité dix mois de travaux. De quoi doter le territoire « d’une infrastructure très utile », dira le préfet de région, alors que le croisement était particulièrement accidentogène. « C’est une porte d’entrée pour notre territoire », rajoutera Nathalie Nury.