Publié il y a 12 jours - Mise à jour le 12.09.2024 - François Desmeures - 4 min  - vu 1910 fois

LE VIGAN Le Pôle d'enseignement supérieur a vécu ses premières heures

Une partie de la promotion de troisième année de l'Institut de formation en soins infirmiers (IFSI) dans la salle de détente du pôle d'enseignement supérieur

- François Desmeures

La rentrée, c'était aussi pour les aide-soignants et les infirmiers en formation, dans le bâtiment du pôle d'enseignement supérieur flambant neuf du Vigan. En attendant la licence professionnelle, qui débutera à la fin du mois, le pôle accueille une cinquantaine d'élèves, ainsi que quelques étudiants "en rattrapage" au campus connecté. Il n'aura fallu qu'un an pour réhabiliter et changer la destination des locaux. 

Une partie de la promotion de troisième année de l'Institut de formation en soins infirmiers (IFSI) dans la salle de détente du pôle d'enseignement supérieur • François Desmeures

Un an pour respecter les délais. C'est sans doute la première des satisfactions pour la mairie du Vigan, qui a porté le projet à bout de bras. Entamés en septembre 2023, les travaux de réhabilitation et de jonction des anciens Ehpad et centre de loisirs ont été livrés juste pour la rentrée même si le parvis attend, pour être totalement fini, que la réfection des réseaux soit achevée. "C'était un pari un peu fou, c'est une vraie réussite", se félicite la maire, Sylvie Arnal, qui loue aussi la promptitude des entreprises qui ont travaillé sur le chantier. 

"Il y avait un petit retard mais tout a été rattrapé dans l'été, confirme Rachid Mdaam, directeur du pôle, qui loue le travail de suivi de chantier réalisé en mairie par Nolwenn Leroy, "qui a marqué les entreprises à la culotte. Cet été, l'informaticien n'a pas chômé", s'incline Rachid Mdaam. "Nous sommes la plus petite commune d'Occitanie à recevoir un pôle d'enseignement supérieur, on va faire des jaloux, sourit Sylvie Arnal. État, Département, Région, tous ont cru en ce projet et nous ont bien aidés." 

Le directeur du pôle, Rachid Mdaam, la maire du Vigan, Sylvie Arnal, et tutrice du campus connecté, Jana Boivin devant l'entrée du pôle d'enseignement supérieur. Botaniste montpelliérain, Charles Flahault fut l'artisan, avec Georges Fabre, du reboisement de l'Aigoual • François Desmeures

En vitesse de croisière, le bâtiment accueillera 130 à 150 élèves. Pour l'instant, en ce début septembre, il ne compte que les 15 élèves dans chacune des trois années de formation d'école d'infirmière. Le chiffre est à peu près le même pour le nombre d'élèves en formation d'aide-soignants. L'IFMS (institut de formation aux métiers de la santé) a ouvert des formations pour une capacité de "20 étudiants par année de formation, confirme Rachid Mdaam, et de 25 pour les aide-soignants." Fin septembre, le campus connecté fera vraiment sa rentrée. Puis, en octobre, ce sera le tour de la nouvelle troisième année de licence professionnelle en étude et développement des espaces naturels (EDEN). 

Une salle de travaux pratiques pour la formation aux soins infirmiers • François Desmeures

Si ses bancs ne sont pas totalement remplis, Rachid Mdaam n'est pas inquiet pour autant. "Il faut le temps que le pôle soit identifié. Et nous devons effectuer un travail de communication auprès de certains lycéens pour qu'ils viennent se former au Vigan." Les responsables espèrent aussi que le pôle puisse amener ds jeunes Viganais "à reconsidérer le fait d'avoir dû arrêter leurs études", alors que le bassin de population est celui où les lycéens poursuivent le moins d'études supérieures dans le département. 

D'où l'intérêt de "multiplier les journées portes ouvertes dans les lycées, les communications auprès des lycéens, se rapprocher du monde de l'entreprise alors que les jeunes n'ont réellement la connaissance que de quatre ou cinq métiers", brosse Rachid Mdaam. Le tout en assurant la coordination des tutelles, alors que l'institut de formations aux soins infirmiers (IFSI) dépend de Nîmes, la licence professionnelle de l'université de Montpellier, et le campus connecté de l'université nîmoise. 

L'une des salles de cours • François Desmeures

Malgré ce temps d'adaptation, les projets de développement restent présents. Rachid Mdaam espère ainsi attirer une partie des étudiants qui souhaitent suivre la nouvelle licence environnement que crée l'université de Nîmes. "On pourrait dupliquer la formation avec une quinzaine d'étudiants, sur chacune des trois années de licence, sous la forme d'un modèle hybrique ou avec des TD en présentiel, à Nîmes et des cours magistraux en distanciel, imagine le dIrecteur du pôle d'enseignement supérieur. On réfléchit." Un deuxième axe pourrait être la création dl'un diplôme universitaire en mycologie, à la faveur du déménagement du professeur qui a créé cette formation, de Lille à Montpellier.

Ce lundi 2 septembre, jour de rentrée, le bâtiment rutilant ne bruissait que des élèves infirmiers et aide-soignants, donc. Et si certains ont réellement choisi Le Vigan, d'autres l'ont obtenu à leur corps défendant. Olivia est en troisième année d'IFS, après deux premières années passées à l'étroit, dans les murs de la Maison de la formation du Vigan. Originaire de Loupian, elle souhaitait plutôt étudier à Montpellier et a pensé comme quelques-uns, quand elle s'est inscrite pour l'établissement "Nîmes - Le Vigan", atterrir dans un quartier de Nîmes... 

L'une des salles du nouveau campus connecté • François Desmeures

"J'avais fait une demande à plusieurs écoles mais c'est ici que j'ai été acceptée", témoigne-t-elle. À côté d'elle, Julien connaissait "un peu Le Vigan. Je suis resté par choix." Même si ce n'était pas son choix, "être au Vigan, parfois, ce n'est pas plus mal, reconnaît Olivia, ça permet d'étudier. À Montpellier, j'aurais fait la fête je pense. Je ne regrette donc pas ma promotion mais l'école en elle-même... À part l'école ou les supermarchés, on ne fait rien ici..." D'ailleurs, après avoir habité un an au Vigan, elle profite des deux jours de distanciel pour ne faire l'aller-retour que trois fois par semaine, avec d'autres étudiants dont la famille est proche de Montpellier. Olivia sait déjà que son avenir se joue plutôt dans l'ancienne capitale régionale alors que sa formtion est partiellement financée par la clinique du Millénaire. Julien, lui, souhaite entrer dans le service où sa soeur est chirurgienne, également à Montpellier. 

Olivia et Julien, tous deux orginaires des environs de Montpellier • François Desmeures

Pour Fanny, l'histoire est plus locale. À 35 ans, elle achèvera sa reprise d'études avec sa troisième année d'IFSI. "Auparavant, j'étais AESH (accueil d'enfants en situation de handicap, NDLR). Je suis d'ici, pour moi c'est très arrangeant. Mais on n'est pas nombreux dans ce cas-là..." Fanny ne se voyait pas "aller ailleurs" alors qu'elle vit "seule avec un garçon". Et si le métier s'annonce difficile dans le contexte actuel du système de santé, Fanny "apprécie d'avoir toujours du travail, et de pouvoir changer de structure : avec les personnes âgées, en addictologie, auprès des enfants, etc." Avec l'ambition de s'installer, à terme, en infirmière libérale. Un métier dont la ville et la région ont toujours besoin... 

François Desmeures

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