Publié il y a 3 mois - Mise à jour le 30.07.2024 - Thierry Allard - 3 min  - vu 1248 fois

LES GARDOIS DE L’ÉTRANGER Les profs baroudeurs Fanny et Jean-Luc, de Nîmes à Hanoï

Fanny, Jean-Luc et leur fils Pablo enseignent au Vietnam depuis quatre ans

- DR

Les Gardois sont partout ! Tout l’été, Objectif Gard vous propose une série de portraits de Gardois de l’étranger, expatriés aux quatre coins du monde mais qui gardent notre beau département dans leur cœur. Cette semaine, on part à Hanoï avec Fanny et Jean-Luc.

Au départ, il y a « un coup de tête », rejoue Fanny. La gardoise, qui a grandi à Saint-Geniès-de-Malgoirès, et son mari Jean-Luc, originaire quant à lui de Caveirac, décident, il y a sept ans, d’aller voir ailleurs s’ils y sont, sans changer de métier. « Nous avons découvert que nous pouvions être détachés au ministère des Affaires étrangères tout en restant dans l’Éducation nationale pour enseigner à l’étranger », explique Fanny. Mais les places sont chères, alors « on est partis là où personne ne voulait aller », dit-elle, à savoir au Salvador, en Amérique centrale.

Les deux enseignants et leur fils Pablo, qui à l’époque a sept ans, s’envolent donc au Salvador. L’expérience leur plaît, et au bout de trois ans, délai au bout duquel ils peuvent demander à changer de continent, nos gardois décident de demander l’Asie, et plus précisément le Vietnam. « C’était un vrai choix, et ce n’était pas la première fois qu’on le demandait, mais l’Asie c’est très couru, retrace Fanny. Mais cette fois, ça a été différent : avec le covid et les mesures sanitaires bien plus rudes que chez nous, il y a eu de nombreux départs. » La famille arrive à Hanoï sur la fin de la crise sanitaire et passera son premier mois confinée.

Avec, à la sortie, « un gros choc culturel, la langue est difficile et on doit réapprendre à vivre avec des codes culturels très différents », explique-t-elle. Premier choc : la nourriture. « Vous ne savez pas ce que vous mangez ni comment le manger : avec des baguettes ou avec les doigts ? Par quoi commencer ? En sachant qu’au Vietnam, on ne mange pas à table, mais par terre », développe l’enseignante. Alors même si les premières semaines ont parfois été compliquées, « en même temps c’est très stimulant, vous sortez de votre quotidien classique et vous faites des découvertes à chaque instant », rajoute-t-elle.

Le tout dans une ville, capitale d’un pays à la croissance rapide, « où il y a toujours de la vie », surtout dans le quartier des expatriés, « qui bouge beaucoup plus que la plupart de la ville », dit-elle. Si la famille dit se plaire au Vietnam, il y a un gros point noir, surtout pour des sudistes : « le soleil ! On ne le voit jamais ici, la météo est rude et il y a une pollution très, très forte, c’est un fléau », regrette Fanny. D’ailleurs, certains de ses élèves « ne connaissent pas le ciel bleu, sur leurs dessins, le ciel est toujours gris », relate-elle.

En poste au lycée Français de Hanoï, Fanny et Jean-Luc enseignent à des classes de primaire composées d'élèves en grande partie binationaux ou enfants d’expatriés, et de quelques autres élèves issus de familles vietnamiennes « qui choisissent l’école française pour ensuite faire des études en France », précise-t-elle. Quant à son propre fils Pablo, « pour lui ça a été compliqué au début, entre une langue différente et le fait qu’il a tout laissé au Salvador », explique Fanny, qui précise que depuis, son fils « s’est fait des copains » sur place. Désormais, la question se pose de rentrer en France dans deux ans, lorsque Pablo passera son bac, lui qui, depuis sept ans, ne rentre à Nîmes, où la famille a gardé un pied-à-terre, que l’été et aux vacances de Noël.

De toute façon, « dans deux ans notre contrat sera terminé et on sera contents de rentrer, nous n’avons pas quitté notre pays car nous ne l’aimions pas », affirme Fanny, qui se verrait bien « pourquoi pas retenter une dernière destination, cette fois autour de la Méditerranée, sinon on sera de retour avec grand plaisir. » Et pour la retraite ? « On envisage de repartir, je ne sais pas si je me réadapterai à la France. »

Thierry Allard

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